Robert Boyer, La théorie de la régulation, une analyse critique, Paris, La Découverte, 1986.
R. Boyer distingue trois régimes d’accumulation : une accumulation extensive avec de faibles gains de productivité au 19e siècle, une accumulation intensive sans consommation de masse jusqu’en 1929 (ce qui explique la crise des années 1930) et enfin une phase d’accumulation intensive avec consommation de masse, liée au fordisme social des Trente Glorieuses. Les formes institutionnelles sont indissociables du fonctionnement économique – systèmes monétaires, rapports salariaux, rapports de concurrence, types d’intervention de l’État notamment. La régulation réussie par des institutions adaptées explique les réussites économiques. La vision se veut globale et constate une crise du système de régulation. La crise de 1973 révèle à la fois le refus du taylorisme et du fordisme social, un changement des normes de consommation, mais aussi le rôle croissant des besoins de service dont la productivité s’accroît moins vite, sans omettre le coût excessif de l’État providence. Il faut par conséquent réinventer une autre forme de régulation dans une analyse globale intégrant les progrès de la mondialisation.