Les crises économiques du capitalisme

Les réactions des autorités : sauver les banques

Les banques centrales se voient obligées de venir en aide aux marchés sous peine de crise bancaire systémique grave. Elles injectent des sommes faramineuses dans les circuits financiers : le 9 août la BCE injecte 95 milliards d’euros, le 18 décembre 348 milliards d’euros, la FED injecte 24 puis 38 milliards de dollars… ce sont des interventions historiques. La FED nationalise de fait JP Morgan, le 7 septembre c’est le tour de Freddy Mac et Fannie Mae appliquant le principe too big to fall. Le 14 septembre Merryll Lynch est racheté par le Trésor américain. C’est un mauvais signal envoyé au système bancaire : il n’y a pas de risques, l’Etat interviendra. Un choix lourd de conséquences pour l’avenir. Pourtant le 15 septembre le Trésor annonce qu’il ne sauvera pas Lehman Brothers. La banque fait alors faillite, déclenchant un séisme bancaire à l’échelle internationale. Les suppositions sont nombreuses pour expliquer le lâchage de Lehman Brothers mais il faudra attendre pour savoir les véritables raisons. Vingt-cinq banques régionales américaines font faillite en 2008 et 150 en 2009.

L’État injecte de plus en plus d’argent, 700 milliards le 7 novembre, puis 700 milliards encore après l’élection d’Obama.

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Eric Toussaint 2007-2018 : Les causes d’une crise financière qui a déjà 11 ans Article du 29 mars 2017 republié le 25 juillet 2018

A l’échelle mondiale, l’effondrement des bourses (-35% de capitalisation boursière) puis l’asséchement des crédits entraînent une crise bancaire mondiale. Les États réagissent :

  • Baisse des taux directeurs qui deviennent proches de 0% (1% pour la BCE).
  • Les banques centrales rachètent les titres, leurs bilans gonflent (de 800 à 2300 milliards pour la FED, 1 900 milliards pour la BCE).
  • L’UE s’engage à une politique concertée de sauvetage des banques le 4 octobre 2008.
  • Les États passent à une politique Keynésienne de relance économique : plans de relance de 787 milliards de dollars aux Etats-Unis, 586 milliards en Chine, 400 milliards au Japon, 200 milliards en Europe.
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Olivier Redoulès, L’économie mondiale en 2008 : du ralentissement à la récession, Eco Flash Insee 2008

Pourtant les effets de ces efforts fragilisent les banques centrales et ouvrent une ère de crise de la dette notamment en Europe (Portugal, Grèce, Espagne, Italie …). La relance n’a pas vraiment fonctionné : en 2009 la zone euro voit sa croissance perdre 4 points, comme les États-Unis et le Japon.