Littérature contemporaine[1] = la littérature de la deuxième moitié du XX^e siècle voir http://www.universalis.fr/corpus2-encyclopedie/17/Q160141/encyclopedie/ROMAN_Tendances_actuelles_du _roman_francais.htm Caractéristique générale des décennies + les années 40 (deuxième moitié, après la guerre) - beaucoup de grands personnages disparaissent : Valéry (1945), Bernanos (1948), Gide (1951), Colette (1954), Claudel (1955) et c´est la fin d´un âge de l´humanisme et de l´affirmation des valeurs de l´homme - l´écriture change, mais elle garde des liens solides avec les grands courants esthétiques de la 1^ère moitié du siècle, apparaissent de grands auteurs et chacun incarne une idée littéraire a sa propre manière (A. Camus, J.-P. Sartre et M. Leiris /= hommes de soupçon et de démythification/, L. Aragon, H. Michaux, R. Char, F. Ponge etc.) X par contre, il y a encore quelques auteurs représentant plutôt des valeurs traditionnelles comme p. ex. A. Malraux - l´influence de la Seconde guerre mondiale - thèmes: humanisme (A. Camus), condition humaine (A. Malraux, A. de Saint-Exupéry), existence humaine et son absurdité (J.-P. Sartre, A. Camus), politique de gauche (L. Aragon) etc. - souvent on trouve le roman autobiographique; les auteurs ne sont pas satisfaits en racontant paisiblement les péripéties de leur existence personnelle (avec les souvenirs d´enfance qui forment l´homme pour l´âge adulte), mais ils cherchent dans le roman autre chose que du romanesque - ils sont intéressés plus par les sujets (histoire, écriture, ...) que par la fiction ex.: A. Malraux - Le Miroir des limbes - il s´agit d´une méditation sur l´histoire J.-P. Sartre - Les Mots - c´est une réflexion sur l´histoire M. Leiris – La Règle du jeu – une confession psychanalytique + les années 50 - la société de consommation s´installe, on regarde surtout le confort matériel, on admire les valeurs du capitalisme américain (efficacité, productivité et concurrence) - on parle de l´Ère de la MOBILITÉ et de l´époque des transitions et des innovations, le livre est en concurrence avec la télévision, la radio etc., il se popularise donc – en 1953 – premiers livres en format de poche, l´essor des bibliothèques - c´est la période de la publicité, de la musique électro-acoustique et de l´anthropologie structurale (= psychanalyse des différentes cultures, C. Lévy-Strauss s´occupe des mythes, des rites de différentes nations), de l´abstraction dans la peinture - dans le monde intellectuel, on cherche le contrepoids dans l´anticonformisme (= libération intellectuelle, artistique et morale) ce qui influence aussi la littérature - dans la littérature, on cherche un dépouillement formel, on dédaigne la fiction et l´ornemental, on quitte les thèmes de guerre et de la reconstruction - la littérature doit répondre à un fort appétit de vérité et d´authenticité = l´ère du soupçon - c´est la période du théâtre absurde (voir le chapitre séparé), du nouveau roman (voir le chapitre séparé), mais aussi des hussards, de la nouvelle vague au cinéma ou bien même du roman traditionnel (dans sa forme, mais novateur par son style ou contenu) dans l´œuvre de certains auteurs qui se définissent le but d´exalter la valeur de l´individu à travers leur création littéraire : M. Yourcenar – présente le genre de biographie romancée : avec la vérité historique, et le souci de recréer le climat culturel et la sensibilité du passé ; H. Bazin – dans la lignée de la tradition naturaliste, avec le souci d´objectivité et d´exactitude dans les descriptions des monstruosités de la vie familiale, son but est d´observer des comportements singuliers - les hussards - les gens désabusés, ardents, le plus souvent jeunes, non engagés dans la politiques, personnages des romans de R. Nimier, A. Blondin, J. Giono, F. Sagan - le roman doit plaire et amuser, style frivole, brillant, amer, avec goût de vitesse et jeu avec la mort (revue La Parisienne) + les années 60 - ce sont les chemins de l´écriture, on préfère le mot TEXTE à la place du ROMAN - une catégorie sociale nouvelle, ce sont les jeunes, ils cherchent leur identité et leur culture propre (musique – du rock, du pop, du « folklor » ; mode des mini-jupes et des chemises à fleurs - 1968 – la recherche d´une authenticité nouvelle - c´est la grande époque du structuralisme - la linguistique apparaît comme le modèle de l´ensemble des sciences humaines (Roman Jakobson, Essais de linguistique générale - traduits en français en 1963) - la littérature très diverse est envahie par les choses qui remplacent souvent les hommes, elles permettent aux écrivains de voir et de présenter l´homme d´une façon nouvelle; l´envahissement par les choses montre l´étouffement de la nature sous la matière ex.: G. Perec, Les Choses - il s´agit de l´histoire des années 60, l´auteur montre que les choses matérielles ne sont qu´un leurre (= vnadidlo) - une tendance à débarrasser les mots de leurs charges affectives = littérature expérimentale, elle est représentée par le groupe d´auteurs OULIPO (= ouvroir de la littérature potentielle) - Georges Perec, Raymond Queneau, Jacques Roubaud etc., la revue Tel Quel - dans leurs œuvres, on trouve beaucoup de jeux verbaux et on voit que créer un texte, ça peut être une aventure - sujet crucial de cette décennie, c´est l´étude de la relation entre le langage et les choses ex.: Michel Foucault - Les Mots et les Choses - il s´intéresse à la manière dont l´homme s´est attaché à inventer, classer et échanger les choses - la langue, c´est aussi un espace de songe et de rêverie, de ruse et de célébration, de mensonge et de mystère, - c´est exprimé surtout dans les textes des auteurs se tenant hors le Nouveau roman (Julien Gracq, Albert Cohen) - ils veulent renouveler le roman en transformant sa substance davantage que ses formes et en y injectant du merveilleux (inspiration chez les surréalistes, ils utilisent une langue très riche et travaillé) - un auteur particulier - A. Cohen, il aime élaborer un monde imaginaire et l´approfondir par le songe, il a un style très varié, il préfère le langage oral pour son rythme et sa liberté + les années 70 - l´époque des « best-sellers » et des RETRO - un relatif désengagement chez les intellectuels, mais dans les médias plus d´émissions sur la vie culturelle (Apostrophes de Bernard Pivot) - beaucoup de petits éditeurs établis en province qui existent à côté des géants (Hachette, Larousse, Gallimard, les Presses de la Cité etc.) - il y a moins d´idées nouvelles, mais plus d´analyses des symptômes de la crise - la sémiologie de F. de Saussure est en cours, il s´agit de l´étude de la vie des signes au sein de la vie sociale - les auteurs se tournent souvent vers le passé qui leur permet de critiquer le présent, ils aiment les citations, les parodies, les réécritures - un nouvel essor du récit (M. Tournier, P. Modiano, J. M. G. Le Clézio, R. Gary – E. Ajar) - la nouvelle génération des romanciers renoue avec la tradition en la dépoussiérant, cela apporte un succès populaire - la question principale des écrivains : celle de la figure et de l´identité moderne de l´homme - les réécritures = des figures ou les mythes anciens sont remis en jeu, cela produit une lecture nouvelle : - Michel Tournier – Vendredi ou les Limbes du Pacifique (Robinson) Le Roi des Aulnes (l´ogre) Les Météors (les jumeaux) - la passion de la nature (Tournier, le Clézio) - le jeu de citation - une écriture fragmentaire – un fragment, c´est un morceau d´un objet brisé, en littérature, il s´agit des textes courts qui expriment avec force une pensée ou une image, on voit donc des œuvres inachevées ou partiellement perdues - le genre est cher aux philosophes (l´écrivain moderne manque un système cohérent de valeurs auxquelles se référer : Sommes-nous voués à n´être que des débuts de vérité ? (Char) Maurice Blanchot (http://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Blanchot) L´Écriture du désastre Emil-Michel Cioran (http://fr.wikipedia.org/wiki/Emil_Cioran) Syllogismes de l´amertume Gerges Perros (http://perros.ordinaire.free.fr/introduction.htm) Papiers collectés Différents types du roman et leurs représentants dans les années 50, 60 et 70 + roman où l´on revient au passé et au vécu R. Gary (E. Ajar), M. Duras + roman mythologique (- les auteurs utilisent les mythes antiques ou historiques, le développement du r. myth. surtout dans les années 70 et 80) M. Tournier, J.-M. G. Le Clézio, Ch. Bobin + roman historique et (auto)biographique A. Maurois, G. Duby + roman d´éducation P. Modiano + roman d´analyse personnelle F. Sagan + roman expérimentale (groupe OULIPO - Ouvroir de la littérature potentielle) R. Queneau, G. Perec + roman de la génération du tournant du siècle M. Yourcenar, J. Giono, A. Cohen, R. Merle --------------------------------------------------------------------------------------------------- -------------- Critique littéraire R. Barthes, J. Paulhan --------------------------------------------------------------------------------------------------- -------------- Théorie littéraire M. Foucault, C. Lévi-Strauss Caractéristique des années 80 - traits caractéristiques : modernité, diversité - la société influencé par le gouvernement socialiste et par les problèmes de l´époque : chômage, racisme, immigration, éducation, vitesse dans l´évolution de la technique (ordinateur, téléphones etc.) - l´an 2000, un horizon mythique, approche, sera-t-il un rendez-vous symbolique ? (sci-fi, robots etc.) - on essaie d´unir l´Europe, la joie de l´ouverture du mur de Berlin, préoccupations écologiques - vie intellectuelle 1980 – 1990 confuse = post-modernité (toutes les formes de l´écriture ont été explorées pour laisser place à la répétition et la parodie) - c´est une période faible de réaction, de « repli », de valorisation de l´instant, de paganisme quotidien qui accuse le vieillissement de la civilisation occidentale - la publication des livres est très rapide, les œuvres relativement récentes ne peuvent pas être classées encore fermement dans des catégories artificielles – la diversité de la création littéraire - la génération née après la guerre a d´autres préoccupation : quête d´une impassable synthèse entre l´ancien et le nouveau, entre le vertige et la tradition, souci de la langue, non théorie - le « style » remplacé par l´« écriture » (R. Barthes) ; sans partage des genres, la littérature est le lieu d´une exigence, d´une espérance et d´une expérience singulières - le retour du récit – pour pouvoir méditer l´existence Les représentants : Jean Échenoz (né en 1948) p. ex. : Le Méridien de Greenwich Cherokee Lac - les romans policiers avec de la fantaisie et des métaphores Annie Ernaux (né 1940) - textes courts (quelque chose entre l´histoire, la sociologie et la littérature) décrivant avec minutie comment les clivages sociaux se traduisent dans les psychologies, les coutumes, les goûts, les valeurs Les Armoires vides Une femme La Place – portrait de son père Gérard Macé (né 1946) - essai merveilleux, quelque chose entre la poésie et l´essai Les Balcons de Babel Bois dormant Le dernier des Égyptiens Richard Millet (né 1953) - né au Liban, dans ses romans, il cherche sa propre innocence, sa véritable figure Beyrouth - essai Le Sentiment de la langue – méditations fragmentaires sur la langue, la musique, le visible et la mémoire (= mélanges) Danièle Sallenave (née 1940) - spécialiste en sémiotique, formes de représentation (= analyses du théâtre, cinéma, photo) Les portes de gubbio La vie fantôme Sylvie Germain (1956) - inspiration biblique, historique, psychologique, style baroque - séjours de travail à Prague, inspiration par l´atmosphère des rues pragoises - l´auteur touché par l´œuvre de Bohuslav Reynek, elle écrit le livre de ses impressions de son village natal Bohuslav Reynek à Petrkov Christian Bobin – reprise du thème de Saint-François d´Assise - auteur qui se fait inspirer par l´illumination religieuse - il veut montrer les sujets qui poussent les lecteurs à réfléchir sur le sens de la vie, sur la dimension spirituelle de l´existence Le Très-Bas La Part manquante La Lumière du monde Caractéristique du dernier quart du XXe siècle et des premières années du XXIe s.[2] : - si l´on regarde les chiffres, on se perd dans la quantité énorme de livres publiés chaque année. Pour s´orienter un peu plus facilement, Dominique Viart, professeur de la littérature moderne à l´Université Lille III, propose de distinguer trois types de la production littéraire : 1 – littérature consentante – ce sont les œuvres qui n´apportent rien de nouveau, au contraire, c´est la création des auteurs qui consentent à publier ce que la société attend de leurs livres, qui n´expérimentent ni dans le domaine du genre, ni dans celui de l´écriture ; Daniel Pennac résume plus courageusement qu´il ne s´agit pas de la création littéraire, mais de la reproduction des formes données en avance, il y a, en plus, la tendance de simplifier, tandis qu´un vrai roman devrait être l´art de la vérité 2 – littérature concertante – il s´agit des titres qui font beaucoup de bruit et dont le but c´est le succès commercial, leurs auteurs ne se posent jamais la question de langage, les thèmes de ces livres sont souvent liés aux scandales, à la violence, aux événements en banlieue etc. 3 – littérature déconcertante – c´est elle qui surprend, qui ne veut pas satisfaire les attentes des lecteurs, mais de les déplacer ; c´est elle qui intéresse les critiques littéraires, qui devient l´objet des recherches dans le domaine de la littérature au présent. On a du mal à caractériser objectivement ce qui est en train de se développer, mais on peut quand même distinguer certaines tendances. Le genre majeur, c´est toujours le roman, or, les écrivains actuels cherchent les nouvelles voies dans la réalisation de ce genre traditionnel : à côté des romans dits académiques, nous trouvons p. ex. des romans de l´enquête, des romans archéologiques, des récits. Dominique Viart et Bruno Vercier (= auteurs du livre La Littérature française au présent) distinguent trois parties dans le renouvellement des questions traitées dans la littérature au présent : 1/ les écritures de soi - variations autobiographiques – biographie comme une relecture de soi, certains auteurs présentent les livres avec des traits autobiographiques (Duras – L´ Amant, Modiano – Livret de famille etc.), les autres partagent leurs sentiments (solitude : Serge Doubrovsky – Le Livre brisé ; enfance : Annie Ernaux – La Honte – elle veut se libérer d´une expérience douloureuse de son enfance, elle la décrit ; maladie, deuil de l´enfant etc.) ; le but – de laisser une trace de son passage sur la terre - journaux, carnets - pour connaître soi-même et exprimer l´opinion sur le milieu de vie, pour proposer un regard subjectif sur des problèmes choisis (Philippe Jacottet, Renaud Camus) - récits de filiation – le récit de l´autre (père, mère etc.) pour se comprendre dans cet héritage (Annie Ernaux, Pierre Michon – Vies miniscules), la question de la langue est également posée - fictions autobiographiques – Pierre Michon Rimbaud le fils 2/ écrire l´histoire - la Grande Guerre – le désir de garder les témoignages de ceux qui ne sont plus jeunes, le moment de renouveler les relations brisées par la guerre, mais causées par ex. par la solitude, la peur etc. (Philippe Claudel – Les Ames grises, Bernard Clavel – Les Ames grises, Pierre Bergounioux – La Maison rose, Sylvie Germain – Le Livre des nuits) - mémoire et « enquête » - retour à la Seconde Guerre mondiale (Claude Simon, Patrick Modiano, Sylvie Germain, Claude Ollier) – le but n´est pas l´isolement, mais une symbolisation qui permette d´en montrer souvent les perversions - littérature des camps – question juive (Patrick Modiano) - l´apocalypse ... et après – certains livres rappellent la « science fiction » 3/ écrire le monde - écrire le réel – les auteurs reprennent de nouveau comme thèmes le monde réel (usine – Leslie Kaplan, François Bon), récit est neutralisé (Leslie Kaplan) - fiction et faits divers – roman policier est en cours, phénomènes contemporains : vie en banlieue, décadence des relations familiales de faute de l´industrie (François Bon, Thierry Hesse) - engagement en question - souvent les thèmes actuels de la politique, Didier Daeninckx (Meurtres pour mémoires) - littérature et culture – confrontation perpétuelle entre le présent et le passé, la réalité et le mythe, entre tout ce qui est inventé avec tout ce qui a été déjà prouvé ; roman anthropologique, roman ethnologique (Pierre Bergounioux) - littérature et image – depuis longtemps, la littérature est liées avec les tableaux, les photographies ou le filme ; on écrit sur l´image ou avec l´image ; exposition rétrospective : Yves PEyré publie le livre-catalogue Peinture et littérature, le dialogue par le livre 1874 - 1999 Informations sur certains écrivains cités plus haut : André Malraux (1901 - 1976) - séjours en Asie (il suit de près la révolution chinoise) = deux romans: Les Conquérants (1928) La Condition humaine (1933, prix Goncourt) - participation à la guerre d´Espagne dans l´aviation républicaine contre les troupes franquistes, il en témoigne dans le roman L´Espoir (1937) Synthèse: - l´origine de l´interrogation de Malraux sur l´homme est dans la crise des valeurs de l´Occident chrétien - pour lui l´homme est d´abord ce qu´il fait (l´action et l´art) - le thème de la fraternité humaine dans tout son œuvre Marguerite Yourcenar (1903 - 1987) - 1951 - un succès considérable = le roman Les Mémoires d´Hadrien, Hadrien y rédige son autobiographie pour transmettre a Marc Aurèle un art de régner, il s´agit d´une leçon „politique“ et aussi du bilan d´expériences qui constituent la vie d´un homme - L´Œuvre au noir (1968, en tchèque Kámen mudrcù), prix Fémina Synthèse: - l´auteur préfère le passé au présent, elle ne se contente pas avec les informations partielles, mais elle étudie toujours d´abord les documents qu´on possède de l´époque concernée, elle s´efface derrière ses personnages, elle refuse toute simplification - ses personnages sont profondément marqués par l´époque dans laquelle ils vivent - elle conserve la continuité chronologique de l´œuvre, la richesse du vocabulaire, le souci de perfection et de sobriété Hervé Bazin (1911) voir http://www.ac-strasbourg.fr/pedago/lettres/Lecture/Bazinbio.htm Françoise Sagan (1935) voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7oise_Sagan Robert Merle (1908) voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Merle Marguerite Duras (1914) voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Marguerite_Duras http://www.diplomatie.gouv.fr/label_france/FRANcE/LETTRES/DURAS/duras.html Roger Nimier (1925 – 62) - Le Hussard bleu (1950) - la suite de son 1er roman, l´action se passe en Allemagne en 1945, un régiment français d´occupation y arrive - Les Enfants tristes (1951) – description à la fois ironique et tragique d´un mal du siècle fait de lucidité et de passion, les jeunes hommes des années 1950 jouent la comédie de l´amour et de l´ambition, de la littérature ou de la société - pour s´étourdir, mais ils finissent par se rendre compte encore plus profondément de leur solitude, dans leur âme, il y a un désir inassouvi d´amour, de vérité, d´harmonie Antoine Blondin (1922 - 91) - licence de lettres, tôt reconnu - ses œuvres marquées par ses blessures privées (p. ex. expérience des travaux obligatoires pendant la guerre - il a été obligé de travailler pendant deux ans en Autriche) - L´Europe buissonnière (1949)- il montre sa réaction contre la littérature engagée qui était a la mode - Les Enfants du bon Dieu (1952) - il a besoin de tendresse et de fraternité, il cherche le sens de la vie et de la poésie - ses romans légers, tendres et hautains, ses personnages - solitaires, cultivant la dérision de soi-même et du monde, indifférents a tout engagement, ils mènent une vie conforme a des normes esthétiques (romans: L´Humeur vagabonde, 1955, Un singe en hiver, 1959, nouvelles: Quat´saisons, 1975, Ma vie entre les lignes, 1982, L´Ironie du sport, 1988 - il se présente comme un journaliste doué) Albert Cohen (1895 - 1981) - issu d´une famille juive, né a Corfou (= île grecque); sa famille vit d´abord a Céphalonie (= l´île voisine de Corfou) et puis a Marseille - dans ses œuvres, il crée l´épopée d´un petit peuple, appelé « les Valeureux », l´action se passe à Céphalonie, il s´agit d´un vaste mythe - le mythe du Destin, on y reconnaît la transposition légendaire de la fatalité du peuple juif - c´est une vision éblouie, mais pessimiste de l´amour, au fond, on voit la médiocrité de la diplomatie: Mangeclous (1938) - c´est une utopie - le peuple des Valeureux vit tranquillement a Céphalonie, heureux, loin des lieux ou règnent la violence et la force, comme au commencement du monde, quand l´homme peu a peu s´ajoutait a la nature Belle du Seigneur (1968, grand prix du Roman de l´Académie française) - l´aventure du prince des Solal (cousin des Valeureux) qui développe les fatalités de la passion, au fond réaliste, il y a la société de Genève de l´entre-deux-guerres, en forme d´une fresque a plusieurs perspectives Les Valeureux (1969) - œuvres des souvenirs et des réflexions autobiographiques: Romain Gary - Émile Ajar (1914 - 1980) - en 1956 - prix Goncourt pour Les Racines du Ciel - le roman classique qui a pour sujet la défense des éléphants menacés en Afrique - La Promesse de l´aube (1960) - récit mi-romancé, mi-autobiographique d´une vocation, le héros s´éveille à la littérature et à la révolte humaniste en franchissant une a une les étapes de l´adolescence: la solitude, l´école, l´amitié, les premières amours, la guerre et la perte de sa mère pour qui il avait une grande affection -Qui est Émile Ajar ? - écrivain, lauréat du prix Goncourt en 1975 pour La Vie devant soi, auteur des œuvres Pseudo (1976), L´Angoisse du roi Salomon (1979) - un style original et moderne, langue travaillée - jeux de mots, réactivation des clichés, ironie - pendant toute son existence, R. Gary voulait recommencer, revivre, être un autre et il est arrivé à le réaliser - le style des œuvres signées E. Ajar est autonome, toute à fait différent de celui de R. G. qui est devenu très pessimiste vers la fin de sa vie et cela avec une lassitude rompt son charme romanesque - il a déplacé ainsi les limites de son existence, il est devenu un autre a l´aide de l´aventure et du masque Georges Perec (1936 - 1982) - son premier roman publié Les Choses (1965) = un succès immédiat, grâce au salaire de l´éditeur et aux mots croisés pour Le Point, il peut se consacrer entièrement a la littérature, il y décrit les tentations suscitées par les modèles de la société de consommation, il utilise une description minutieuse d´un décor, l´ironie a l´adresse du conformisme, etc. - il n´a jamais écrit deux livres semblables, il utilise quatre modes d´interrogation: le 1er est d´ordre sociologique, le 2e autobiographique, le 3e ludique, le 4e romanesque - dans les textes autobiographiques, il cherche son identité, sa propre histoire - sans l´atteindre vraiment: - La Vie mode d´emploi (1978) = roman-immeuble ou roman-puzzle aux pièces dispersées a reconstituer par le lecteur, il utilise la mise en abyme - l´inclusion, au sein du roman, de récits en miniature qui en sont le reflet (= récit dans un récit), p. ex. quelques micro-romans, les œuvres d´art (tableaux, gravures, etc.) Raymond Queneau (1903 - 1976) - ses premiers romans = des expériences sur le langage - ses derniers romans sont les plus faciles: Zazie dans le métro (1959) - situations grotesques, la visite de la petite Zazie a Paris chez son oncle Gabriel, l´auteur utilise la langue parlée de Zazie (paysanne) Les Fleurs bleues (1965) - mélange des destinées d´un châtelain du Moyen Age et d´un homme du XXe siècle Le Vol d´Icare (1968) - Icare revit au début du XXe siècle - un curieux recueil de sonnets Mille Milliards de poèmes (1961) - chaque vers, rendu libre par un jeu de découpages, peut se lire avec les vers d´autres sonnets Patrick Modiano (1945) - son père est d´origine juive, pendant la guerre il a mené des activités clandestines sous une fausse identité, c´est un personnage énigmatique, il quitte la famille; sa mère a été actrice - dans sa jeunesse, il a connu la solitude et la survivance d´une atmosphère pesante et trouble de l´Occupation, il est différent de ses contemporains qui veulent rompre avec le passé, lui, il veut faire revivre la période qui précède sa naissance (de façon souvent hallucinatoire) - ses thèmes: le passé, la quête du père absent, la difficulté d´être juif, l´identité, le vide Livret de famille (1977) - le roman le plus connu, il y cherche ses racines, mélange du réel, du fantastique, du passé et du présent, selon l´auteur, être heureux, c´est être parfois privé de mémoire Voyage de noces (1990) - le narrateur constate que le passé et le présent se mêlent par un phénomène de surimpression Michel Tournier (1924) - né dans une famille cultivée, pendant la guerre, les soldats allemands occupent leur maison, mais comme la famille voyageait beaucoup en Allemagne, il se réjouit du chaos dans la maison, ce n´est que plus tard qu´il comprend la tragédie de la situation - son premier roman Vendredi ou les Limbes du Pacifique (1967) reçoit le Grand Prix du roman de l´Académie française Jean-Marie Gustave Le Clézio (1940) - sa famille d´origine bretonne s´installe à l´île Maurice dans l´océan Indien, il n´y vit pas, mais il puise des récits des membres de sa famille, il vit a Nice, voyage beaucoup, il rêve d´être marin - en 2008, il obtient le Prix Nobel pour son œuvre littéraire Bibliografie : Décote, Georges - Itinéraires littéraires, XXe. Tome I, 1900-1950. Hatier, Paris 1991. ISBN 2-218-03169-8. Décote, Georges - Itinéraires littéraires, XXe. Tome II, 1950-1990. Hatier, Paris 1991. ISBN 2-218-03341-0. Šrámek, Jiří – Přehled dějin francouzské literatury. Masarykova univerzita, Brno 1997, ISBN 80-210-1584-5. Lemaître, Henri – Dictionnaire BORDAS de la littérature française. Bordas, Paris 1994, ISBN 2-04-019682-X. ________________________________ [1] Voir Décote Georges – Itinéraires littéraires XXe siècle. Tome II. Hatier, Paris 1991. [2] Voir Viart, Dominique, Vercier, Bruno: La Littérature française au présent. Bordas 2008, 2e édition.