Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers de 1751 à 1772 L'encyclopédie en chiffres... • •De 1751 à 1772 parurent 17 volumes de textes et 11 de planches auxquels il faut ajouter les suppléments de Panckoucke publiés entre 1776 et 1780. Avec plus de 4000 souscripteurs, le projet fut un succès commercial dès le départ. L’Encyclopédie rapporta des sommes considérables aux libraires (on dirait aujourd’hui éditeurs). Voltaire avait calculé que les bénéfices équivalaient aux montants dégagés par le commerce de la France avec les deux Indes. Pendant 25 ans, elle fit vivre plus de 1000 ouvriers et plus de 150 collaborateurs, malgré le prix exorbitant de la souscription (280 livres) qui équivalait au salaire mensuel d’un ouvrier parisien. • •http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://www.restode.cfwb.be/francais/_ARTS/AppPeda/Encyclo/IMGS/ diderot-encyclo.jpg&imgrefurl=http://www.restode.cfwb.be/francais/_ARTS/AppPeda/Encyclo/00-Accueil. htm&h=759&w=487&sz=84&tbnid=3Mx9EXv8p7Z8lM:&tbnh=142&tbnw=91&prev=/images%3Fq%3DDiderot&hl=fr&usg=_ _nc6sI8BMkun0Ovxbo3408YJcjeI=&ei=PK2YS7DKH6OCmwOGqKSvCw&sa=X&oi=image_result&resnum=15&ct=image&ved =0CDkQ9QEwDg •Lorsqu’en août 1747, Denis Diderot et Jean le Rond d’Alembert acceptent la proposition d’André-François Le Breton, un opportuniste libraire parisien, de diriger une encyclopédie sur le modèle anglais de la « Cyclopaedia » d’Ephraïm Chambers, il s’agit pour eux d’un moyen d’assurer leur autonomie financière. Telle n’est évidemment pas l’ambition première de leur engagement. • •Si les encyclopédistes se mobilisent avec tant de ferveur, c’est qu’ils ont la conviction profonde que le savoir est le moteur du progrès et que la connaissance contribue au bonheur. Seul un objectif grandiose est susceptible de transcender les hommes, de décupler les énergies, de dynamiser l’intelligence. Ils ne travaillent pas seuls et ils travaillent pour tous. Leur force se trouve dans la diversité et la qualité des collaborations, leur réussite dans la multiplicité et la variété des contributions. • •Un rêve sublime les habite, une utopie les guide : décrire le monde dans un livre. Une entreprise qui se doit d’être totale, bien qu’ils la sachent provisoire, constamment soumise à l’examen de la raison. Rien n’est définitif, tout est en mouvement. La connaissance se partage, les idées s’échangent, le savoir se transmet. • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • Synthèse •Dans le Prospectus de lancement de l’Encyclopédie, Diderot annonce s’être assuré la collaboration de cinquante-cinq rédacteurs, parmi lesquels apparaissent les plus grands noms du monde littéraire et scientifique. En réalité, ils seront plus de cent soixante, et pas des plus connus. Les gloires de l’époque ont peu collaboré à cet obscur travail ou bien l’ont laché en se fâchant. Ainsi Rousseau, après avoir produit cent quatre-vingts articles de musique et l’article "Économie politique", se retire complètement, furieux contre l’article « Genève ». Fontenelle, Buffon et Montesquieu, qui avaient promis leur contribution, s’esquivent. Voltaire écrit, du bout de la plume, quarante-cinq articles anodins de littérature et d’histoire •En revanche, d’autres, moins illustres et plus fidèles, travaillent sans relâche. Le chevalier de Jaucourt accomplit un immense labeur de compilation et de vulgarisation, extrayant ou synthétisant un nombre invraisemblable de textes pour signer finalement dix-sept mille articles sur absolument tous les sujets. Le baron d’Holbach, banquier autour duquel gravite un groupe d’intellectuels athées anticléricaux, qui publie sous l’anonymat des pamphlets contre la religion, rédige quatre cents articles concernant la minéralogie et la métallurgie, le plus souvent sans les signer. Il ouvre sa riche bibliothèque à Diderot. Helvétius, fermier général qui fait partie du cercle d’Holbach, soutient financièrement les encyclopédistes. • •Parmi la foule des rédacteurs, on trouve également des académiciens (La Condamine, Marmontel), des aristocrates, comme Saint-Lambert, des hauts fonctionnaires, comme Turgot et Perronet (fondateur et directeur de l’École des ponts et haussées), des artistes, comme le graveur Cochin. Damilaville, employé au bureau des impôts, homme de confiance de Voltaire, prend en charge trois articles très importants sur la finance et la démographie. Ce sont avant tout des professionnels, médecins, juristes, chimistes, théologiens, etc Les planches •Diderot recrute un grand nombre de dessinateurs et graveurs, restés pour la plupart inconnus. Louis-Jacques Goussier, engagé dès le début dans l’entreprise, donne plus de neuf cents planches (l’Encyclopédie en compte 2.885), accompagnées de leurs légendes. Il sera le seul dessinateur à rédiger, de surcroît, soixante-dix articles et à être cité dans le Discours préliminaire de d’Alembert (publié dans le premier volume) ; Diderot l’a dépeint sous les traits de « Gousse » dans Jacques le Fataliste. •http://www.restode.cfwb.be/francais/_ARTS/AppPeda/Encyclo/00-Accueil.htm •http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b2100119j.planchecontact.r=Encyclopedie+des+arts+des+sciences +et+des+metiers+planches.f25.langFR • • • RequestDigitalElement?O=IFN-2100119&E=JPEG&Deb=30&Fin=30&Param=D RequestDigitalElement?O=IFN-2100119&E=JPEG&Deb=31&Fin=31&Param=D La censure •En plus de la convoitise et de la jalousie qu’un tel succès commercial pouvait engendrer, les encyclopédistes s’attirèrent dès le premier volume l’hostilité des autorités et des instances religieuses. Tout livre devait à l’époque, pour pouvoir être publié et diffusé, recevoir l’imprimatur, c’est-à-dire une autorisation de la Librairie, un équivalent du ministère de la Culture. De 1750 à 1763, les auteurs reçurent le soutien de Malesherbes, qui dirigeait ce ministère. Il pratiquait la censure, certes, mais de manière efficace et discrète, considérant qu’il était bon de laisser circuler les idées et aussi d’empêcher la fuite vers l’étranger des capitaux que ce commerce florissant générait. Le ministre intervint de manière judicieuse lors d’un scandale provoqué par l’abbé Jean-Martin de Prades, l’auteur d’une thèse à la Sorbonne qui promouvait, pensait-on, le matérialisme athée. Lorsque parut l’article «certitude», qui était de sa main, les jansénistes et les jésuites, pour une fois réunis, se déchaînèrent contre L’encyclopédie l’assimilant à une secte dangereuse. •