La littérature de la Renaissance[1] - la période de la renaissance se date en France, avec la philosophie de l´humanisme, au 16^e s., la France s´inspire en Italie ; les valeurs humanistes fondamentales : § confiance optimiste dans la nature § culte du bonheur § croyance absolue en dignité de l´homme § éloge de la connaissance : grâce au savoir, l´homme doit progresser et améliorer sa condition § affirmation de la tolérance : le droit à la différence est reconnu - il s´agit des efforts de renouveler la littérature et l´art, améliorer leur niveau (en Italie, la situation est différente, c´était la défense contre les Germains, donc - la dimension nationale) - on cherche l´inspiration dans la tradition antique (on s´inspire, on ne l´imite pas !) - on se concentre sur l´étude des sources (= méthode ad fontes), même pour les textes bibliques, on essaie d´orienter les étudiants universitaires vers les originaux des textes (les manuscrits) – cette méthode est très importante jusqu´aujourd´hui, dans des travaux sérieux, on cite le plus souvent les originaux, pas des extraits repris !!! - une révolution dans les études, c´est la découverte de l´imprimerie, les livres deviennent plus accessibles pour un plus large public - à la cour française (à l´époque de Catherine de Médicis, 1519 – 1589), on rencontre un nouveau style de vie – l´italianisme (du verbe « italianiser ») – on parle italien, il existe toute une évolution culturelle - le roi François 1^er (1494 – 1547) est nommé le « père des lettres », il a ouvert une bibliothèque royale, il était très ouvert pour les arts (Léonard de Vinci), il fonde Le Collège des lecteurs royaux (il existe jusqu´ici – Le Collège de France), en fait, c´est une faculté laïque indépendante de la Sorbonne qui était théologique et très conservatrice – on y enseigne le latin, le grec et l´hébreu - toute la société se laïcise, l´autorité des représentants de l´Église s´affaiblit, l´Église vit une période difficile (le grand schisme, le protestantisme) - le culte de la bonne érudition et de l´enseignement très large - les humanistes = les hommes d´une bonne érudition, d´une finesse dans les manières, avec une bonne connaissance des auteurs antiques Guillaume Budé (1467 – 1540) – il développe la critique textuelle, il est fondateur de la philologie, il dit que la place dans la société est dépendante du niveau de l´érudition - les évangélistes – les représentants du protestantisme fr., selon eux, la Bible est la seule source pour la formation dans la foi Jacques Lefèvre d´Étaples (1453 – 1536) – c´est le professeur de philosophie, il traduit la Bible en français Erasme de Rotterdam – il pratique la méthode « ad fontes » en travaillant avec les textes de la Bible, il est d´origine hollandaise (son oeuvre - Éloge de la folie) - l´homme de renaissance – celui que sait tout faire (Léonard de Vinci, Tizian ...) - la protectrice des humanistes et des protestants – Marguerite de Navarre, soeur du roi François 1^er , écrivaine elle-même – L´Heptaméron La Réforme (mouvement protestant) – en France, liée avec l´humanisme sans aspect politique ni social Jean Cauvin (1509 – 1564), en latin : Calvinus - il crée un protestantisme très rigoureux - il enseigne la prédestination (et pour le salut et pour la damnation) - il présente une morale dure - c´est le contraire de l´optimisme fr. humaniste avec les joies terrestres, il demande une morale dure POÉSIE – la langue et la versification sont fixées, « poètes » est un métier, on travaille selon des programmes (« recettes ») I – 1450 – 1520 = les grands rhétoriqueurs II – 1520 – 1550 – Clément Marot, l´école lyonnaise III – 1549 – 1570 – La Pléiade Ad I/ Les Grands rhétoriqueurs - ce sont les poètes de cour, ils représentent la transition entre le Moyen-Âge et la Renaissance - ils créent encore les genres médiévaux, mais développe la technique – l´art de RIMER - ils écrivent sur commande, ils respectent la politique de leur seigneur - ils se considèrent comme les premiers humanistes – intellectuels (on trouve aussi quelques éléments didactiques dans leurs poèmes) - ils connaissent des auteurs latins Jean Molinet Pierre Gringoire Jean Marot – père de : Clément Marot - c´est le dernier des rhétoriqueurs ou le premier poète de la renaissance (voir aussi http://fr.wikipedia.org/wiki/Cl%C3%A9ment_Marot ) - il est protégé de Marguerite de Navarre - il a traduit des Psaumes - il écrit des vers satiriques avec souci de bien s´exprimer (conformément au critère de l´élégance de la langue) - il prépare aussi la publication de l´oeuvre de Villon Ad II/ L´école lyonnaise Lyon devient le centre culturel, il se trouve près d´Italie - l´influence de la mode de temps – pétrarquisme et la conception platonicienne de l´amour o l´amour terrestre n´est que le reflet de l´amour divin o l´idéal est au niveau de l´âme – relation charnelle ne suffit pas (on a idéalisé la femme aimée) - les auteurs essaient de perfectionner les thèmes et les formes (le but : l´élégance de la langue) - le meilleur genre – sonnet – c´est une construction parfaite qui permet de présenter les images et l´incarnation de l´Idéal Maurice Scève – Délie, objet de plus haute vertu (Délie = idée) Pernette du Guillet Louise Labé Ad III/ La Pléiade - 1545 – la naissance de la Brigade, plus tard nommée la Pléiade - le nom vient du domaine de l´astronomie – la pléiade est une constellation de 7 étoiles - le groupe réunit 7 poètes - c´est la première école littéraire, le mot joue un rôle important, les livres sont plus accessibles grâce à l´imprimerie - les poètes n´écrivent plus spontanément, ils appliquent des règles systématiques : § connaissance des auteurs anciens (antiques) § érudition profonde en langues – connaissance du latin, du grec, de l´italien et souvent encore d´autres langues - programme : o rendre la profession de poète plus apprécié, plus noble – il faut rechercher la gloire o mettre la poésie française sur le même niveau comme la poésie latine, il s´agit (selon les poètes) de l´art divin, sacré – il lui faut une langue spécifique cultivée et des formes bien travaillées (ode, élégie, satire, épître, épigramme ; tragédie et comédie pour le théâtre) o travailler le niveau da la langue – la défendre contre les influences du latin et de l´italien, l´enrichir de plusieurs façons Représentants : - les auteurs écrivent non seulement la poésie, mais aussi la théorie sur le travail de poète (préfaces, oeuvres théoriques) Pierre de Ronsard (1524 – 1585) Voir http://www.renaissance-amboise.com/dossier_renaissance/ses_personnages/les_ecrivains/ronsard.htm http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_de_Ronsard - c´est un poète connu et apprécié, il travaille et présente des idées nouvelles (il introduit dans la poésie le thème de la vieillesse, de la mort, de carpe diem etc.) - il devient poète officiel de la cour de Charles IX Odes (1550 – 1552) – poésie savante d´une mise en musique facile, recours constant au mythe – c´est toujours une louange d´un grand personnage, Ronsard s´adresse même au divinité Amours (1552) – sonnets pétrarquistes, poésie amoureuse, Ronsard s´adresse aux filles admirables Cassandre, Marie, Hélène (il existe même un livre à pars Sonnets pour Hélène où l´auteur admire la belle fille, mais aussi la beauté de la poésie – il le prouve par le discours poétique de très haut niveau), mais aussi Astrée, Genèvre ... – il ne continue pas dans la tradition des amants-martyrs que se plaignent de leur destin, cette conception moderne de l´amour contient plus de spontanéité et de passion authentique Hymnes – il aborde les problèmes cosmiques, moraux et méta physiques, le langage est du domaine du mythe et d´allégorie (la Vertu, l´Éternité, la Mort, le Ciel) (hymne, m. = l´éloge d´une personne ou d´une nation avec des descriptions, invocations, récits X jusqu´ici, il existait une hymne, (f.) = du domaine de la poésie religieuse chantée Joachim du Bellay (1522 – 1560) http://www.museedubellay.com/site/6.0-lecrivain.html http://gallica.bnf.fr/themes/LitXVIj.htm http://fr.wikipedia.org/wiki/Joachim_du_Bellay - il vit à la cour papale à Rome où il obtient la bonne connaissance des poètes latins, de nouveaux poètes italiens et de la nature humaine - 1557 – il rentre en France, il publie ses poèmes, il sait qu´il est un grand poète, mais il meurt trop jeune Regrets (nostalgie, satire) – recueils de sonnets Jeux rustiques – avec le symbolisme néoplatonicien Poëmata – poésie néolatine - en 1549 – du Bellay écrit la Défense et illustration de la langue française qui devient le manifeste de la Pléiade - l´accent est mis sur le travail du poète (il doit faire des efforts) - il présente les nouvelles formes inspirées dans l´Antiquité (épopée pour l´épique et le sonnet pour le lyrique) - l´expression poétique doit être éloignée du vulgaire - il présente aussi les possibilités de l´enrichissement du lexique (emprunts, néologismes, figures) - l´auteur demande l´instruction, la culture, il défend le français et la littérature française Étienne Jodelle – l´auteur de la poésie des tragédies Ponthus de Tyard – Erreurs amoureuses Rémy Belleau Jacques Pelletier Jean-Antoine de Baïf Prose des humanistes : François Rabelais (1484-1553) - c´est le type de l´homme de la Renaissance – un humaniste érudit, un esprit universel - son oeuvre, c´est la quête de la vérité à travers les larges connaissances de tous les domaines, il donne l´image de la société - son oeuvre satirique Gargantua et Pantagruel (5 tomes), c´est la critique de l´Église, des clichés - l´auteur exprime le désir de boire dans les sources de la science - c´est l´utopie d´une société idéale – l´abbaye de Thélème o l´idée : Fais ce que voudras o le désir de la liberté o l´homme est bon par nature, les fautes peuvent être réparées par l´éducation humaniste Marguerite de Navarre (1492-1549) - c´est la princesse d´Orléans, la soeur du futur roi François Ier - elle a une influence sur la diplomatie fr., elle encourage des artistes - elle-même écrit – elle se laisse inspirer par Boccace et son Décaméron o elle écrit L´Heptaméron, le recueil de 72 nouvelles (dix personnes – 5 femmes et 5 hommes, or, le recueil reste inachevé) o le thème principal – l´amour, les tromperies dans les relations entre les hommes et les femmes, les malices o elle présente ses pensées des évangélistes Michel de Montaigne (1533-1592) - il termine la période de la Renaissance - ses pensées sont réunies dans les Essais I-III (1580-88) o il introduit dans la littérature le genre d´essai o le genre nouveau représente des compositions courtes traitant un thème portant (plusieurs thèmes) o ce sont les réflexions philosophiques après les lectures différentes o c´est la chronique de la vie intérieure de l´auteur, c´est quelque chose de nouveau o son idéal – l´ « honnête » homme, c´est-à-dire un noble bien construit avec un bon comportement – cela confirme le passage vers l´époque du baroque ________________________________ [1] Voir aussi http://www.renaissance-amboise.com/dossier_renaissance/ses_arts/litterature_renaissance/litteratur e.php Šrámek – Přehled dějin francouzské literatury. FF MU, Brno 1997. ISBN 80-210-1584-5 Dictionnaire Bordas de la littérature française. Bordas, Paris 1994. ISBN 2-04-028041-3 Berthelot, Bury, Cherpentier – Langue et Littérature. Anthologie Moyen-Age – XVIe – XVIIe – XVIIIe siecles. Nathan, Paris 1992. ISBN 2.09.172033.X