Le symbolisme - courant littéraire dans la poésie de la 2^e moitié du 19^e s. - le terme « symbolisme » est utilisé pour la première fois en 1886 par Jean Moréas dans le Manifeste du symbolisme, mais cette poésie existe déjà, elle se développe en réaction contre les certitudes scientifiques du positivisme Les tendances précédentes : 1/ Poésie parnassienne o la poésie inspirée par le positivisme, c´était la poésie parnassienne o l´esthétique de cette école, c´est l´art pour l´artisme = le culte de la forme o l´auteur de cette théorie littéraire, c´est Théophile Gautier, il l´a créée comme l´inversion des valeurs poétiques du romantisme : la forme au-dessus le message / la technique au-dessus de l´inspiration / l´éternel au-dessus de l´historique o le Parnasse X le symbolisme § l´impersonnalité x le Moi § la Beauté, la pureté x l´artificiel, l´anecdotique § le culte du travail, de la technique x les licences, les libertés § la « prise de distance » x l´engagement passionné § le souci d´objectivité x les visions subjectives o les représentants : Théophile Gautier (recueil Emaux et Camées) o Leconte de Lisle – Parnasse contemporain – traduction des grands textes de l´Antiquité, présentation de la théorie littéraire impersonnelle et pure 2/ Charles Baudelaire (1821-1867) - voir http://baudelaire.litteratura.com/ - le premier moderniste, le précurseur des symbolistes, l´auteur des critiques littéraires et de nombreuses critiques d´art, traducteur - il se trouve entre le romantisme (il s´admire) et le formalisme de « l´art pour l´art » qui est incompatible avec son génie - c´est le poète de l´imagination et des correspondances - Les Fleurs du mal (1857) - le recueil moderniste, condamné et mal accepté par la société, mais c´est le modèle d´une poésie nouvelle (moderne) - le mal est ici le symbole de toutes les formes de souffrance et de misère (mal social, mal moral, mal physique, mal métaphysique) - c´est le renouvellement de l´inspiration et de la forme (son expérience intérieure et son langage se rencontrent : fleur = pureté, mal = fascination du mal - dans son oeuvre, on trouve la synthèse du personnel et de l´universel, il profite des pouvoirs du langage, mais il n´est pas compris - 6 parties – Spleen et Idéal, Tableaux parisiens, Le vin, Fleurs du mal, Révolte, La mort - la poésie est pleine de contrastes : il se révolte contre Dieu et se tourne vers le Satan, mais en même temps, il exprime l´espérance suprême – la Mort = le paradoxe baudelairien (il est tourmenté par les hésitations entre le désespoir absolu et la faim affolée du « nouveau ») - « La poésie n´a pas d´autre but qu´elle même » - voir le texte des Notes nouvelles sur Edgar Allan Poe Le symbolisme - le symbolisme est la réaction idéaliste contre l´agnosticisme et le matérialisme - les poètes se détournent de la réalité du monde bourgeois - c´est l´aboutissement des tendances spirituelles de la poésie, elle était monotone et souvent hermétique - les auteurs veulent atteindre l´Absolu - la création poétique, c´est un moyen supérieur de connaissance - le symbole désigne une signification indirecte, il va du particulier vers le général, il existe d´abord lui-même, puis, il prend sa 2^e signification – IL FAUT LA DÉCOUVRIR - il existe plusieurs théories du symbole - CARACTÉRISTIQUE : § L´existence de deux réalités – apparences X la réalité au-delà qui est la vérité § Le symbole donne l´accès à cette réalité au-delà § La poésie doit suggérer quelque chose, pas nommer ; l´importance de l´intuition, de l´imagination, de la sensibilité (l´objet matérialiste porte une idée, l´intuition la dévoile) § L´idée – c´est la matière de la poésie § La vision subjective (personnelle) du monde – appuyée sur la philosophie de Hegel, Schopenhauer § La musicalité, l´harmonie, les images – la langue poétique se développe, la poésie est polyvalente, il existe plusieurs interprétations possibles § L´utilisation des néologismes et des archaïsmes § Il faut CRÉER – pas faire « des pierres précieuses » - le vers libre exprime mieux les idées Les symbolistes – souvent appelés poètes maudits - on peut voir chez eux des frustrations affectives, différentes « manques » de leur enfance ou adolescence, la rencontre avec la mort de quelqu´un très proche etc. - ils ont presque tous des problèmes financiers (à cause de l´insuccès immédiat de leur poésie – moderne, donc pas compris tout de suite et à cause de leur incapacité de travailler d´une manière durable) - ils ont tous un corps « tragique » - causé par l´utilisation des drogues ou bien par des maladies différentes - ils portent une triple malédiction – par la société (ils sont différents des autres, ils provoquent, ils proclament la marginalité, mais ils en souffrent), par Dieu (les poètes sont déchirés entre deux forces – Dieu et Satan), par eux-mêmes (le désespoir de leurs insuffisances et de leurs échecs) - leur écriture est maudite, elle aussi, ils choquent par les thèmes « tabous », ils se révoltent contre la famille, la société, la vie, la religion Stéphane Mallarmé (1842-1898) - voir http://www.mallarme.net/site.php - l´initiateur d´un symbolisme constructif (X Verlaine – le représentant du symbolisme spontané), il se présente dans son souci douloureux de perfection - touché par une indépassable contradiction entre le poids de la réalité médiocre et les utopies d´un idéal inaccessible - son thème essentiel : la création artistique et l´impuissance (surtout du poète en lutte avec la page blanche) - il est le maître de l´analogie (rapports entre le visible et l´invisible) - Hérodiade - L´Après-midi d´un faune Paul Verlaine (1844-1896) - voir http://www.toutelapoesie.com/poetes/paul_verlaine.htm - http://pagesperso-orange.fr/paul-verlaine/paul-verlaine/ - il mène une vie de bohème, il n´est pas capable d´une existence stable – il est marié, mais il a des relations externes, il vit même avec Arthur Rimbaud (on les appelle « les époux infernaux »), il est emprisonné … - il fréquente les milieux littéraires, il écrit des critiques d´art, des textes théoriques sur l´écriture poétique (L´Art poétique) - sa vie est déchirée entre la volupté et l´inquiétude, pleine de contrastes, il est brutal sous l´influence de l´alcool, mais en même temps, il désire un bonheur paisible, une innocence lointaine - il pratique un art soucieux de traduire le mystère et l´âme des choses – en utilisant les suggestions de la musique - souvent, le thème de ses poèmes, c´est le rêve - recueils : Les Poèmes saturniens – musicalité suggestive, inquiétude, mélancolie, sensibilité - Les Fêtes galantes - La Bonne Chanson – un des plus beaux livres d´amour de la poésie fr. - Les Romances sans paroles – les états d´âme du poète, son travail, c´est une aventure - La Sagesse – les poèmes écrits en prison, influencés par sa conversion vers Dieu, le thème du repentir, de la pénitence, de la quête de la maison du Père, aussi la question du travail du poète - Jadis et Naguère – il définit sa conception personnelle de la poésie, grâce au poème L´Art poétique, Verlaine devient le chef de l´école des symbolistes Arthur Rimbaud (1854-1891) - voir www.mag4.net/Rimbaud/ - http://fr.wikipedia.org/wiki/Arthur_Rimbaud - c´et un puissant et intarissable créateur d´images inattendues - il mène une vie mouvementée, dans ses poèmes, il exprime le dégoût du monde et la nostalgie d´un ailleurs innocent - il rejette la réalité et cherche une autre vie, il s´élève contre la condition humaine et l´absurdité de l´existence - c´est un esprit de révolte, de négation, de non-conformisme absolu - il publie sa poésie, mais les derniers 18 ans de sa vie, il n´a rien écrit, il s´est épuisé - au début, il imite les romantiques, mais il exprime sa révolte intérieure et cherche de nouvelle manière de l´écriture poétique, son programme – Les Lettres du Voyant (JE est un autre…) - Le Bateau ivre – le bateau – le double statut (bateau + poète)- l´image du bateau symbolise le travail d´un poète – il erre dans les eaux connues, vers les eaux inconnues, il se perd et doit chercher d´autres chemins - Une saison en enfer – l´œuvre le plus déchirée de Rimbaud - Illuminations – poèmes en prose (thèmes autobiographiques, de la modernité urbaine et sociale, l´inspiration onirique et hallucinatoire)