Exercice 1: L'etude des pronoms Etudiez les pronoms dans les textes suivants : Qui parle ? A qui ? C'etait sur. Mais je ne le savais pas. Ce fut seulement aux abords de la quarantaine que je commencais a comprendre. II n'est pas bon d'etre tellement aime, si jeune, si tot. Qa vous donne de mauvaises habitudes. On croit que c'est arrive. On croit que ga existe ailleurs, que ca peut se retrouver. On compte la-dessus. On regarde, on espere, on attend. Avec I'amour maternel, la vie vous fait a I'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. On est oblige ensuite de manger froid jusqu'a la fin de ses jours.jApres cela, chaque fois qu'une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cceur, ce ne sont que des condoleances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mere comme un chien abandonne. Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des levres tres douces vous parlent d'amour, mais vous etes au courant. Vous etes passe a la source tres tot et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous cotes, il n'y a plus de puits, il n'y a que des mirages. Vous avez fait, des la premiere lueur de I'aube, une etude tres serree de I'amour et vous avez sur vous de la documentation. Je ne dis pas qu'il faille empecher les meres d'aimer leurs petits. Je dis simplement qu'il vaut mieux que les meres aient encore quelqu'un d'autre a aimer. Si ma mere avait eu un amant, je n'aurais pas passe ma vie a mourir de soif aupres de chaque fontaine. Malheureusement pour moi, je me connais en vrais diamants. Romain Gary, La Promesse de I'aube (1960). C'est moi! M'avez-vous oublie ? Rassurez-moi bien vite en me disant que non, n'est-ce pas ? Je n'ai rien a vous confer si ce n'est que je m'ennuie de vous demesurement. Voila ! et que je songe a votre adorable personne avec toutes sortes de melancolies profondes. Qu'etes-vous devenue cet ete ? Avez-vous ete aux bains de mer, etc., etc.? Etes-vous maintenant revenue de Neuilly ? Est-ce dans le boudoir de la rue de Vendome que se retrouvent vos graces de panthere et votre esprit de demon ? Comme je reve souvent a tout cela ! Je vous suis, de la pensee, allant et venant partout, glissant sur vos tapis, vous asseyant mollement sur les fauteuils, avec des poses exquises ! Mais une ombre obscurcit ce tableau..., a savoir la quantite de messieurs qui vous entourent (braves garcons du reste). II m'est impossible de penser a vous, sans voir en meme temps des basques d'habits noirs a vos pieds. II me semble que vous marchez sur des moustaches comme une Venus indienne sur des fleurs. Triste jardin ! Et les lecons de musique ? Faisons-nous des progres ? Et les promenades a cheval ? A-t-on toujours cette petite cravache dont on cingle les gens ? Comme si vous aviez besoin de cela pour les faire souffrir! Quant a votre serviteur indigne, il a ete le mois dernier assez malade, par suite d'ennuis dont je vous epargne le detail. J'ai travaille. Je n'ai pas bouge de chez moi. J'ai regarde les clairs de lune, la nuit, je me suis baigne dans la riviere quand il faisait chaud, j'ai pendant quatre mois supporte la compagnie de bourgeois et surtout de bourgeoises dont ma maison etait pleine - et, il y a aujourd'hui trois semaines, j'ai failli passer sous une locomotive ! Gustave Flaubert, Lettre a Jeanne de Tourbey, Croisset, 8 octobre 1859. Exercice 2 : identifier les theses en presence Le relevé des indices ďénonciation doit guider votre réponse á ces deux questions classiques au baccalauréat: quelle est la these soutenue ? quelle est la these rejetée ? Prenez exemple sur le texte suivant On s'assure aujourd'hui par le developpement des techniques de communication qu'une ěre nouvelle est née oú I'homme va enfin sortir de son isolement et, dit-on, triompher des obstacles qui jugulaient sa parole : courrier électronique, "chat" (prononcez Tchat!) sur Internet, proliferation des chaines de television, que de moyens offerts aujourd'hui a notre desir legitime ďouverture á I'autre I Si Ton en croit les nouveaux apótres de ce nouvel Évangile, nous n'aurions qu'a nous féliciter de cet élargissement des frontiěres ancestrales dans lesquelles I'humanite croupissait: disparu le village oú chacun restait confine toute sa vie dans I'ignorance, révolue cette époque oů ['information arrivait á ses destinataires déjá périmée ! Voici les temps nouveaux oú des citoyens éclairés vont exercer leur sollicitude sur les misěres du prochain et participer également á la vie publique. Ne révons pas trop : cette ěre nouvelle, si elle bouscule en effet notre univers, ne réussit guěre qu'a substituer une communication indirecte et désincarnée aux vrais rapports humains qui, á 1'évidence, ne peuvent se passer de la presence charnelle de I'autre. Car on ne communique bien qu'avec des mots. Si la plupart des grands médias s'adressent á nous, c'est dans une masse ďimages confuses et de slogans publicitaires qui ne peuvent que nous guider á notre insu vers des buts plus ou moins douteux. Et que penser ďune apotheose de la communication qui permet aux gens de dialoguer jusqďá I'autre bout de la planete alors qu'ils n'ont pas encore adressé un mot á leur voisin de palier ?