5. La vo ix de la France libre or et des íe vigou- incarnait non » jrre et les :ntre, moi ■urrit sous . Mon fils ; de payer compren-ldre, moi. ji ménent bétise, de rien faire, :onstruire ion d'eau iffle et les 3le, parce rs petites il faut dire □n jour et iredresse :e premier ; qui vient qui tombe né du feu . de nom, tempe te. )our vous. vous dire poigner la dire non, ndre pour invention ion contre I'amour ? : vont, se hemin. Et Ton veut, letits et a ;s qui sont i simple, ble Ronde Charles de Gaulle Memoires de guerre (1954) En juin 1940, le general Charles de Gaulle, devant I'effondrement militaire et politique de la France, decide de partir pour Londres, ou il entend continuer le combat et prendre la fere de la Resistance nationale a l'Allemagne nazie, dans l'alliance continuee avec l'Angleterre. C'est la qu'il prononcera le celebre Appel du 18 juin. Ses Memoires ('Memoires de guerre, 1954 ; Memoires d'espoir, 1970), ecrits plus tard dans sa retraite de Colombey-ies-deux-Eglises, renouent avec la grande tradition des memorialistes frangais. Charles de Gaulle en 1940. Photo de Cecil Beaton. 10 15 1940 : le depart pour Londres Pour ressaisir les renes, il eut fallu s'arracher au tourbillon, passer en Afrique, tout reprendre a partir de la. M. Paul Reynaud le voyait. Mais cela impliquait des mesures extremes : changer le Haut-commandement, renvoyer le Marechal et la moitie des ministres, briser avec certaines influences, se resigner a ('occupation totale de la Metropole, bref, dans une situation sans precedent, sortir a tous risques du cadre et du processus ordinaires. M. Paul Reynaud ne crut pas devoir prendre sur lui des decisions aussi exorbitantes de la normale et du calcul. II essaya d'atteindre le but en manceu-vrant. De la, en particulier, le fait qu'il envisagea un examen eventuel des conditions de 1'ennemi, pourvu que l'Angleterre donnat son consentement. Sans doute jugealt-il que ceux-la memes qui poussaient a l'armistice reculeraient quand its en connaitraient les conditions et qu'alors s'opererait le regroupement de toutes les valeurs pour la guerre et le salut. Mais le drame etait trop rude pour que Ton put composer. Faire la guerre sans menager rien ou se rendre tout de suite, il n'y avait d'alternative qu'entre ces deux extremites. Faute, pour M. Paul Reynaud, de s'etre tout a fait identifie a la premiere, il cedait la place a Petain qui adoptait completement la seconde. II faut dire qu'au moment supreme le regime n'offrait aucun recours au chef du dernier gouvernement de la IIP Republique. Assurement, beaucoup des 20 hommes en place repugnaient a la capitulation. Mais les pouvoirs publics, foudroyes par le desastre dont ils se sentaient responsables, ne reagissaient aucunement. Tandis qu'etait pose le probleme, dont dependaient pour la France tout le present et tout l'avenir, le Parlement ne siegeait pas, le gouvernement se montrait hors d'etat de prendre en corps une solution tranchee, le president de 25 la Republique s'abstenait d'elever la voix, meme au sein du Conseil des ministres, pour exprimer l'interet superieur du pays. En definitive, cet aneantissement de 1'Etat etait au fond du drame national. A la lueur de la foudre, le regime paraissait, dans son affreuse infirmite, sans nulle mesure et sans nul rapport avec la defense, l'honneur, l'independance de la France. Tard dans la soiree, je me rendis a 1'hotel ou residait Sir Ronald Campbell, ambassadeur d'Angleterre, et lui fis part de mon intention de partir pour Londres. Le general Spears, qui vint se meler a la conversation, declara qu'il m'accompa-gnerait. J'envoyai prevenir M. Paul Reynaud. Celui-ci me fit remettre, sur les fonds secrets, une somme de 100 000 francs. Je priai M. de Margerie d'envoyer sans delai a ma femme et a mes enfants, qui se trouvaient a Carantec, les passeports necessaires pour gagner l'Angleterre, ce qu'ils purent tout juste faire par le dernier bateau quittant Brest. Le 17 juin a 9 heures du matin, je m'envolai, avec le general Spears et le lieutenant de Courcel sur I'avion britannique qui m'avait transports la veille. Le depart eut lieu sans romantisme et sans difficulte. Nous survolames La Rochelle et Rochefort. Dans ces ports brulaient des navires incendies par les avions allemands. Nous passames au-dessus de Paimpont, ou se trouvait ma mere, tres malade. La foret etait toute fumante des depots de munitions qui s'y consumaient. Apres un arret a Jersey, nous arriva-mes a Londres au debut de I'apres-midi. Tandis que je prenais logis et que 45 Courcel, telephonant a 1'Ambassade et aux missions, les trouvait deja reticentes, je m'apparaissais a moi-meme, seul et demuni de tout, comme un homme au bord d'un ocean qu'il pretendrait franchir a la nage. Charles de Gaulle, Memoires de guerre — L'Appel'(1954), © ed. Plon 30 35 40 453