Franc Ducros surgies syllabes arrachees DUNOIR CELA mais longtemps dans les plis obscurs - comme sur des colonnes vaporeuses d'ombre les nuages brillent dresses, et la terre invisible est poussiere profonde - en spheres eclatant se dresse la parole nue du noir cela á ľair qui porte les montagnes soudain se mele : la lumiěre dresse et foudroie 2 comme dechirent la chair ventre de l'air ou chevelure en flamrne que le bleu evanouira, futurs les mots sur les levres, syllabe par syllabe de toujours prononcant 3 et comme au fond de ľeau ľ image saisir du noir cela qui monte, et tremble comme emmélé flambe qui fut de ľeau á ľair du noir cela 4 la parole qui fut, vers le vide lancee : le bleu y reste bleu les flaques de lumiere, l'eau haute et blanche comme la colonne de pierre : dans la respiration du jour sinueuse s'abime 5 comme du noir eel a evanouit la parole, se dechirant le bleu comble 6 mots dans la main comme du cuir, comme l'odeur de cheval dans le cuir d'une selle : ils fuient et n'oublient pas. mais sur, rapide ou lent, n'importe leur retour le mot, l'odeur se changent. comme moi comme un mot 7 LES YEUX, LA TERRE comme les yeux s' enfoncent dans la terre froide que dresse la parole ľ air d'ou venue l'herbe s'irise d'air les yeux de terre 10 ď oú venus, noirs, par les lointains comme racines á travers de la terre qui cherchent ľ air : la terre enveloppée de nuit respire - écouter dans la terre des mots. " il ne reste que vide et voix " 11 la terre dans la terre s'ouvre. et cela qu'elle ensevelit d'elle monte. ecrasee dans le vent irrespirable retourne la future parole a la chair a la terre 12 ľécorce ouverte respirant: les yeux la terre dans le sang se mélent, s'excluent. les fleurs jaunes vivent sur la pierre noire : que s'élancant plonge devenue ľ air la branche dans ľ air 13 traverses par l'air des pays traverses les yeux racines d'amandier. dans l'air les fleurs tremblent d'air tachees 16 vagues de terre bleue ou nuages compacts qu'a engendres l'eau noire, ne vient qu'un bruit qu'a grand'peine l'ecoute appliquee a la terre fait entendre parfois dans la chair qui respire, dans la motte qui plie sous le pied qui s'y tord. 17 arc-en-ciel, homme ou sur les terres cette buee d'herbe et d'air : faces du monde . cela a lieu . que j'y sois cela travail de terre a lieu . meme oublie . meme moi mort 18 le rocher sombre au centre : la racine plonge et creuse : la lumiěre creuse vide et foudroie comme, enfoui le soleil cette ombre fut eteinte qui furent noirs ces hauts rochers dissous il y a levees dans le vent blanc des figures d'air pas a pas se compose, carrefours oublies, ce chemin : les yeux, la peau a la rencontre de l'arbre qui deploie la terre en ciel. comme retourne a la terre le pied, la terre au vide, a la lumiere l'air 24 rarement accordes les bruits du monde et de la chair, dans le bruit d'ocean s'ensommeille la chair d'etre un instant au monde 25 prendre appui sur les lointains rouges le pied sur le nuage, butent les yeux sur les mottes, le vent qui fait briller le vide que s'ouvre la parole vers le noir de la lumiere 26 homme et nuage, contemples, tournoient soir et matin, le bleu le gris se melent vides. quand comme qui tombe en reve l'eau monte verticale, tout le bruit jusqu' au silence, alors dresse le monde reste enfoui 27 S'OUVRANT rouge pour Su Tong Po qui a parlé dans le lointain, qui parle á travers 1'air ouvrant des lěvres ďair, lěvres de 1'air ouvrant rouge le feu dans la neige fleurs sur les lěvres ďair 32 de la terre monte le fut traverse l'air, dans le bleu dressant des mains qui tremblent mains de l'arbre dans l'air, de terre froide 33 gouverneur de villes et d'arbres d'hommes, de fleurs attendant qui ne viendra pas feuille solitaire qui glisse, il reste cette cendre comme neige d'ou renait rouge le feu rouge la main dresse dans l'air montagnes, feuilles, le mur accueille la main du cceur les montagnes et feuilles rouges 35 les montagnes, les nuées : dans ľeau que le vent disperse une flaque est restée, la main y dresse renversée ľunique nuée de la montagne : la main 36 non pas ce qui, par qui dicté exigerait mais arasée toute illusion, parole comme aujourd'hui gonflant au ciel le nuage et de la masse de l'arbre dans le plein de l'air l'unique feuille le rouge des lointains dans la poitrine revenant ivre du village, de la chaleur du vin de la mi sěre partagé, que les bouses de vache enseignent le chemin heureux de la cabane la boue fleurie fait la nuit blanche 38 comme, de la terre montee se melange a l'air la chair pourpre des fleurs se brise aux levres l'air qui tranche la parole s'ouvrant 39 le bruit de l'eau du fleuve dans le bois de la barque, la tete s'emplit de cette eau. derniere gorgee d'air au fond de l'eau, le fleuve se melange a l'air : vapeur de pommiers au flanc rugueux de la montagne. 40 avoir dit au-dela du souffle ou l'eau blanche dans l'air comme la chair des fruits respire 41 fracture comme á travers l'air tord les branches le travail obscur des racines tu resteras cette fracture qui fait la terre soudain blanche la nuit venue 44 l'air plein, traversent l'eau et la terre alternatives : nuage vertical, mais qui s'eloigne et se perdant fera de l'air ce point bleu dans le bleu engouffre 45 qui ne distingue plus, au fond de l'air comme du cceur pierre a pierre r el eve les pierres englouties face a la paroi lisse ď OÚ venus les pěres enfouis oú ľ air éclaire sourde la terre creuse quand rentrent dans les pierres les ailes traversees traversant quels lointains, parvient ici le cri 48 comblés de nuit les yeux, á la nuit je puise. moi, nuit d'ou issu, je puise ou repandue la nuit s'engouffre dans la nuit du meme cri s'arrache, de la chair et de l'air qui dans la chair n'aura, ni dans l'air eu refuge je ne ľai vue que dans le jour : celle qui s'ouvre, face irisée de la terre quand le soc blane de la lumiěre tranche 51 ľarbre contre 1'eclat du ciel cet arbre qui se tord. des tetes dans l'air noir oscillent. toi, tu resteras a flairer l'odeur qui ne monte plus du sol sec mais repandue persistera tout le long temps ou nous aurons marche pour en vain sortir de la sphere infinie semble-t-il ou nous voici enveloppes. 54 bois compact dresse contre l'air qui impregne le bois - l'air vif, le bleu enfui qui reste dans les mains : tachee de bleu la chair comme la nuit le bois, l'air 55 le fil alternatif, doublement noir et blanc, tranche et lie les deux ciels inverses de la nuit. cette enorme levee de terre comme une coque de navire, un arbre au centre comme un ceil, mais elevant la masse noire, divisant et diluant la durete de l'air, les branches et les feuilles filtrent le bleu naissant de l'air. 56 l'or bleu du jour, la face noire de la terre : flamme compacte dans le bois le cypres noir dans l'or du jour. la pierre firoide. depuis le rien la pierre firoide dans l'or du jour 57 ce point oú sourd, de terre toujours noire, méme verte la future tige - ce point, que 1'ceil aura fixe jusqu'a 1'aveuglement. 61 fleuve apparu entre les branches tremble comme la chair meurtrie dressee au coin du pli rocheux comme une main tenant ensemble l'eau noire et l'air 62 dans la pierre noire, sans yeux, enferme l'air, et l'air qui ecorche poumons et gorge et dans la bouche heurte l'air du dehors en sphere infinie eploye l'air multiple fuit 63 dépouillées de songe reviennent longtemps enfouies les choses nécessaires. l'histoire pour finir s'efface : 1'air enveloppe 1'épure des rectangles de ce jardin et le soulěve par delá montagnes et mer, la oú la terre glisse et á travers son propre effondrement s'eleve 64 basculant dans le fleuve d'air les fleurs, la téte convulsées les yeux s'écrasent dans le bleu : ce point noir a fige ľépaisseur bleue ENTRE LE FEU ET LE SOLEIL mais lourdement la mer comme vertical 1'unique jet irise l'air l'ecume des branches haut levee apres et rauques, lá, sur le carreau, fleurs de vapeur amoncelées. s'y renversent le ciel, la mer. en tournoiement renverse ľ air lavoix éteinte 70 vertical le mugissement l'odeur d'ortie, odeur d'effroi lourdes vagues de terre verticales les yeux, la peau enveloppés. ľécrasement 71 mais cassant le pas la vertebre qu'entrave le bassin calcaire des lointaines eaux, les enroulait, tresses bleues, l'air : par 1'infini du noir precipites s'ecrasent sur la vitre. explosent. carres jaunes 72 le nuage franchit la créte, ľ air blanc, sueur qui glace - comme seuls toujours se relancant, quand obscurs devenus pármi les cris tranchants, figure air qui s' efface en brume, roue compacte et rendus á personne se formant disparaissent 73 vers la substance ouverts : l'air ou le rien : vers la lumiere qui emplit l'air. tournes vers le dedans ils se feraient chemins du regard solitaire, or s'ouvrent et s'elancent: les immenses spirales se reploient vers les yeux 74 mais fracturer la sphere ou avancant je tourne, qui se brisant se ferme - forme qui sur ses failles n'apparait plus : dans le soleil horizontal a l'heure ou rouge s'enveloppe la terre de ce feu nu qui la traverse et rose renflamme 75 dans le bleu lancees, que le bleu traverse, mains traversant le bleu se fondent dans le bleu. s'evanouissent, lumiere. noires nuees du gouffre pierres ensevelies 78 branches, montagnes bleues - qui respirant les eparpille ? feu en pierre fermee dans le vent eclatee pierre, la mer 79 du feu issue l'aile penetre dans la pierre alors ombre effacee cela qui s'etablit dans la lumiere 80 mais quand la joie tranchee dans les plis, la tu gites. et le ciel dans la terre la quand avait disparu ton ombre dans les pi de l'eau comme dans l'eau se diluerait le sang, futur 1'eclair dans la lumiere ici quand l'air qui tremble affine la terre rouge 82 cette ombre entre le feu et le soleil fait plus rouge le feu : dans la lumiěre la lumiěre éteint 1' ombre et le feu 83 se dressera la sol, mais evanoui dans la lumiere - alors visage repandu le bleu qui t'enveloppe te traverse 84 soleil en marche sous la terre, dans l'eau transparaTt: ou l'air enlacait regard et lumiere, eile immobile, la vibration 87 vide, ľäme oú s'engouffre le bleu - ď eile alors qui s'éleve entre nous tige ď air déployant s'envole, fleuve du vent et papillon de flamme : rouge parole submergée de la terre noire le jour enfoui - fadeur de bouche aride brůlantle sel de ľ air, cette eau aride enveloppant moi, ľile, ľ air 90 aM.D.-V. roulee dans la vague rouge enflammee d'unerobe l'odeur des roses un matin d'enfance traversee 91 L'OUBLI, L'ECLAT Delphes apre l'odeur persiste : tissent les feuilles l'air qui se deplie . la nous restons, en branches, en air. " dans le retour vertigineux 1'image meurt instantanee " 97 fragile la splendeur de la chair, ľ air flamboie : j'entendrai ce que tu diras. rouge la pierre s'ouvre, ľeau s'éclaire : dans la terre s'est tue, écrasée sous les pierres la voix ruisselante la chair, la chevelure d'eau enveloppee - de ciel quand tonne au ciel d'orage le soir, elle eclair liquefie le violet d'or OÚ casse la pierre le bleu ver- tigineusement s'engouffre ľäme á ľaile de faux, et crie : le bleu ľé- vanouit 100 ce frisson ride l'eau, 1'el eve, ride l'air : le pli du bleu engouffre et crie, vide tumulte Les yeux enfouis comme s'ouvrent les yeux aux lointains deserte le miroir ďoú se sont élancés en sept jours devenus ceux-la qui s'épanouissent - les yeux dans les lointains enfouis 105 éclate la colěre, couleurs qui se déchirent la terre envahira la jambe morte : devenir jambe morte, terre que dresse la merveille des füts, haut dans ľair, le bois vers la montagne ronde dans ľéclat de ľair ďétincelles brůlantes, cascades mais le chant étrange, module sur la mer : dans la maison de bois dormir : ľair se déchire dans la flamme 106 les couloirs, mais l'eclat jusqu' au centre ou se nouent eclatent les entrailles brulantes, odeur suave mais de noir creuses, couloirs et brusques rebondissent jusqu' aux abimes de la lumiere 107 enfouis les yeux noirs, mais ľéclat rouge soudain du feu jailli de la chair dont la nuit éclate en blancheur 108 l'air, 1'ocean de l'air que balance l'aile immobile, tout le temps que brüle au fond des yeux le sang du soleil en peinture visage : sourire de ľ air de chair - d'abime rouge ou le noir creuse mais délice de ce qui, lá, exalte et tue quand le mur de ľ air s'ouvre 110 lance regard : l'ceil noir eclate au centre, mais l'odeur suave cependant que defaille la pierre qu'emporte, blanche, l'air brulant 111 cet ceil d'ou lentement s' el eve la lumiere epanouit la plaie dansle blanc apparue quand tremble le regard 112 de derriěre la terre levée le feu blanc se tord et se fait arbre blanc : qui paria dans le feu de ľ arbre blanc ? taureaux pour les taureaux de Jean Azemard aquarelles 115 autour de cette plaie rouge, le noir se dresse lancé, noir, il s'étale, la lance rouge ľa transpercé mais le noir qui sinue, que traverse la rouge plaie, dans le blanc va mourir la béte noire qui se tord traversée, sa pesanteur la dresse jusqu' au fond de la chair s'enfonce cette plaie et traverse la terre de la terre montées la béte et la plaie jet de sang traverse la béte et la terre traversée la terre éclate bleu le sang la bete noire dans l'air bleu 121 neige du 21 avril neige du 21 avril Truinas le- gerete du froid . sanglot de neige partir visage de terre sans yeux 124 dans la terre molle la neige comme se ferme un ceil mais les yeux dans la terre - la terre : un ceil de terre lentement monte s'ouvre l'ceil de la neige 125 paroles pour plus tard, d'oii attendre, inaudibles - ce qui n 'a pas bougé : tumulte le vertige silence en fuite 111 chaude la terre s'eteignant que tu ne sais, ne sauras pas : comme plaie se melange a l'air, surgies syllabes arrachees 131 TABLE DU NOIR CELA mais longtemps dans les plis LES YEUX, LA TERRE comme les yeux s'enfoncent tra/verses par Fair comme, enfoui le soleil S'OUVRANT rouge fracture I 'arbre ce point ENTRE LE FEU ET LE SOLEIL mais lourdement la mer dans le bleu soleil/en marche L'OUBLI, L'ECLAT Delphes les yeux enfouis taureaux neige du 21 avril chaude la terre s'eteignant 135