Lisez le texte suivant et répondez aux questions : L’anthropologie au-delà de l’humain «Tous les êtres vivants pensent», affirme l’anthropologue Eduardo Kohn. Mais chacun à sa façon. «L’homme est un roseau pensant», disait Pascal, pour rappeler que, s’il est aussi fragile que le végétal, l’être humain a l’avantage de la pensée. Dans Comment pensent les forêts, Eduardo Kohn tente de faire ployer le philosophe en refusant à l’homme cette particularité. «Tous les êtres vivants pensent », affirme-t-il, invitant l’anthropologie à ne pas se limiter à l’être humain. Selon lui, cette discipline a accordé trop d’importance au langage humain, oubliant qu’il existe d’autres façons de créer du sens et de le communiquer, utilisées par les animaux mais aussi par les plantes. Pour tester ces hypothèses audacieuses, le chercheur a choisi la forêt amazonienne comme terrain d’observation, aux côtés des Runa Puma d’Avila, un peuple vivant en Equateur. En effet, les forêts «font mieux apparaître la façon dont pense la vie», car elles abritent une grande diversité d’êtres vivants qui pensent et agissent les uns en fonction des autres. Ainsi, un soir où il se trouve en compagnie de femmes runa qui entendent leurs chiens aboyer «comme s’ils se trouvaient face à du gibier» quelques secondes avant de se faire tuer par un lion de montagne, Eduardo Kohn constate que ces animaux sont capables de produire des signes porteurs de sens, et interprétables par d’autres êtres vivants, en l’occurrence des humains. Mais l’auteur conclut aussi que les chiens se sont trompés: se croyant face à du gibier, ils ont donné l’alerte qui a permis au lion de les repérer. Leur erreur est révélatrice de leur capacité –pas infaillible– à se représenter leur environnement, puis à manifester une intention et un but. Même chose pour les végétaux: les arbres pousseraient plus ou moins bien en fonction de la façon dont ils se représentent la richesse du sol et la menace des herbivores. Aboiements des chiens, forme des branches sont pour lui des signes révélateurs d’une pensée que ces êtres vivants ont élaborée à partir de ce qui les entoure. Erudit et conceptuellement très technique, cet ouvrage se réclame du philosophe Charles Sanders Peirce et de ses travaux sur la sémiotique, ainsi que de l’anthropologue Philippe Descola et de ses analyses des relations entre humains et non-humains. Il doit se lire comme une invitation à reconnaître à tout être vivant une faculté de penser, sans chercher à y retrouver les façons de faire des êtres humains: «Sans nous en rendre compte, nous attribuons aux non-humains des propriétés qui nous sont propres, et leur demandons, narcissiquement, de surcroît, de nous renvoyer un reflet critique de nous-mêmes.» En d’autres termes, les roseaux pensent aussi : reste à l’accepter, et à comprendre comment. Th. S. (Libération du 29 décembre 2017, p.27) 1 - Quelle est la différence de point de vue entre Pascal et Kohn ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………… 2 - Pour Khon, quels sont les emplacements idéals pour valider ses théories et pourquoi ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………… 3 - Quel est le rapport entre l’environnement et la pensée ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………… 4 - Quelles sont les branches du philosophe et de l’anthropologue cités ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………