Karine Le Marchand : "En politique, les femmes ne désirent pas entrer dans l’Histoire mais faire quelque chose du monde" L’animatrice de M6 relance son émission «Une ambition intime». Cinq mois avant la présidentielle, l’animatrice de M6 relance son émission «Une ambition intime» et invite des femmes politiques à la confidence. Il y a cinq ans elle avait réussi à imposer une version plus personnelle de l’interview politique. Karine Le Marchand présentera, le 7 novembre, un nouveau numéro d’Une ambition intime, en donnant cette fois la parole à cinq femmes : Rachida Dati, Anne Hidalgo, Marine Le Pen, Valérie Pécresse et Marlène Schiappa. Avez-vous trouvé l’exercice différent de la première saison ? Karine Le Marchand.- Ce n’était pas plus difficile même si ces femmes sont habituées à se protéger énormément. À force de subir des critiques à propos de leur travail ou de leur physique, elles se sont créé une carapace et doivent sans cesse se justifier d’être compétentes. En politique, elles ne désirent pas entrer dans l’Histoire mais plutôt faire quelque chose du monde. C’est beaucoup moins égocentré. En quoi leur ambition est-elle distincte de celle des hommes ? Aucune d’elles ne s’est dit à 18 ans : «Je veux être présidente de la République.» Contrairement aux hommes, elles s’interdisaient ce genre d’ambition. Elles ont avancé pas à pas, en rêvant à chaque fois de gravir la marche du dessus. En voyant ces cinq portraits de femmes, on se dit que tout le monde peut prétendre aux plus hautes fonctions de l’État, et je trouve cette espérance merveilleuse. Pensez-vous que votre émission, quelques mois avant l’élection présidentielle, peut influencer les téléspectateurs ? Non. De toute façon, selon les sondages, le mot «sympathie» arrive tout en bas des qualités requises par les Français pour leur président. Ce qu’ils attendent des candidats, c’est de la bienveillance, de la compréhension et une capacité à tenir leurs engagements. Une ambition intime – Femmes politiques au pouvoir, présentée par Karine Le Marchand, le 7 novembre à 21h05, sur M6. Lætitia Casta : "On nous a habitués à cette vision maternelle qui est une injustice totale" Camille Lamblaut L'actrice française, mère de quatre enfants, est à l'affiche du film 'Le milieu de l'horizon", de Delphine Lehericey. (Locarno, le 4 août 2021.) Getty Images L'actrice incarne une mère de famille tiraillée entre sa place à la maison et son désir d'émancipation dans Le Milieu de l’horizon, de Delphine Lehericey Partager À l’affiche du film Le Milieu de l’horizon, sorti le 29 septembre, Lætitia Casta y incarne le rôle de Nicole. Une «mère de famille tiraillée entre sa place à la maison et son désir d'émancipation», comme elle la décrit dans une interview donnée au magazine Vogue. À l’occasion de cet échange, l’actrice française s’est exprimée sur les carcans attribués à la maternité. "Il faut que la vision de la mère change" Dans le long-métrage de Delphine Lehericey, le personnage de Nicole est une mère de famille agricultrice dévouée qui, en secret, entretient une liaison avec une jeune femme divorcée, Cécile, campée par Clémence Poésy. Une situation qui l'amène à quitter la ferme, et donc son fils Gus (Luc Bruchez). Un choix qui peut être perçu «comme un acte ignoble, celui d’une horrible femme qui abandonne ses enfants», explique l’actrice, mais qui selon elle «est un geste délicat». «Il faut que la vision de la mère change, ajoute-t-elle. Elle ne doit pas être réduite à cette femme qui doit rester auprès de ses enfants toute sa vie et être dévouée corps et âme à sa famille. On nous a habitués à cette vision maternelle qui est une injustice totale, je trouve». À écouter, le podcast de la rédaction Dans la vraie vie, Lætitia Casta est mère de quatre enfants et n’en multiplie pas moins les projets, au cinéma comme au théâtre. Une activité prolifique qui l’a confrontée à bon nombre de cinéastes. À propos de la différence entre réalisteurs et réalisatrices, elle lâche sans fioritures : «Cela dépend de la personne mais je vous avoue que j’ai été un peu déçue. Je m'attendais à ce que ce soit extraordinaire (d’être dirigée par une femme ndlr). Mais finalement, c’est pareil… et c’est tant mieux ! Une femme peut être aussi monstrueuse ou conne qu’un homme. Il n'y a pas de distinction.»