Les figures de style permettent d’enrichir l’expression, de la rendre plus forte. Effets sonores - L’allitération : répétition de consonnes (Les colombes volaient autour des tourterelles) - L’assonance : répétition de voyelles Effets de ressemblance caractérisés par 2 principales figures : - La comparaison - présence de 3 éléments : le comparé (la réalité dont on parle) ; le terme de comparaison (mot ou expression utilisé pour établir un lien entre comparé et comparant) ; le comparant (mot ou expression qui fait image) : « Cet homme est courageux comme un lion », le courage étant l’élément commun. - La métaphore, comparaison abrégée, elliptique ou condensée, substitue le comparant au comparé : « C’est un lion ! » Devenues tres banales, elles sont appelées « clichés » (soleil - disque d’or ; arbres en hiver – fantômes) ; il existe aussi des métaphores lexicalisées : pieds d’une chaise, bras d’un fauteuil, tete d’un lit. Selon le contexte, ces effets peuvent renforcer ou atténuer l’expression, produire un effet comique ou suggérer un univers mystérieux, expliquer ou cacher une vérité. Effets d’insistance et d’atténuation : - Insistance : la redondance (exces d’expressions presque équivalentes : un lac calme et paisible ; un bijou cher et couteux) ; l’hyperbole (mise en relief, exagération – « je meurs de faim ») ; le pléonasme (répéter une idée dans une meme expression ou proposition ; peut etre fautif : « une heure de temps », « monter en haut », ou expressif : « je l’ai de mes propres yeux vu ») ; la répétition peut avoir une valeur expressive, traduire une obsession : « Je suis hanté : l’Azur !L’Azur !L’Azur !L’Azur ! » Mallarmé ; l’accumulation, succession de synonymes concourant `a produire une impression unique : Tous « avançaient, combattaient, frappaient, mouraient ensemble. » Voltaire ; l’énumération (mention des circonstances d’un fait, des qualités d’une personne, d’une chose : « C’est que vents, ondes, flammes, arbres, roseaux, rochers, tout vit ! » Hugo) ; la gradation (série de termes de plus en plus ou de moins en moins forts : « Je me meurs, je suis mort, je suis enterré. » Moliere) - Atténuation : la litote (dire moins pour faire comprendre plus : « ça ne sent pas la rose », « Je ne vous hais pas ») ; l’euphémisme (éviter l’expression trop crue d’une vérité pénible : « troisieme âge », « pays en voie de développement ») ; l’ellipse (supprimer un élément en laissant le soin au lecteur de compléter : Le ciel est bleu, la mer claire, le temps serein.) Effets d’association : - La métonymie (une réalité est désignée par le nom d’une autre réalité - boire un verre, acheter un Bordeaux, sortir la poubelle, acheter un frigidaire) - La synecdoque (désignation d’une partie pour désigner le tout – « une voile » pour bateau `a voile ; ou le contraire - un « fer » pour une épée) - La dénotation (le sens strict du mot ou celui donné par le dictionnaire : le chat, mammifere carnassier de l’ordre des félidés…) - La connotation (jeu de significations secondes se greffant sur le sens premier ; ainsi le mot « chat » peut évoquer confort, souplesse ou des associations personnelles, la peur, etc.) Effets tirés des niveaux de langue : langue oratoire (discours, sermons) ; soutenue/littéraire (cours, communications orales diverses, lettres & écrits `a caractere officiel) ; commune/standard (conversation courante, radio, TV, communications écrites courantes) ; familiere (conversation non « surveillée », relâchée, incorrecte, langue littéraire cherchant `a copier langue parlée) ; populaire/argotique (conversation « relâchée », grossiere, langue littéraire cherchant `a reproduire la langue parlée) Effets d’animation, supposer une « âme » `a ce qui en est normalement dépourvu ou imaginer l’intervention d’un etre absent : - La personnification (décrire un objet ou s’adresser `a lui comme `a un etre vivant : « Le feu ne veut pas prendre ») - La prosopopée, faire parler une personne absente, morte ou une réalité personnifiée : « O, mere Patrie ! Ecoute-moi ! » Effets de construction, dont font aussi partie la répétition, l’accumulation, l’ellipse - L’inversion (renverser l’ordre habituel de succession des mots) - Le chiasme (croisement des termes de meme nature grammaticale - « Nous sommes les flocons de la neige éternelle, dans l’éternelle obscurité » Victor Hugo) - Le parallélisme (juxtaposer ou rapprocher des phrases ou des segments de phrase `a structure grammaticale similaire - « Il est cynique, il est infâme, il est horrible », Victor Hugo) - L’antithese (rapprochement de termes opposés dans une phrase, un texte : « une adorable fripouille ») Effets de distanciation marqués par l’ironie/l’antiphrase (dire le contraire de ce que l’on pense, mais de telle sorte que les gens avisés comprennent la pensée : « Ah ! Tu as bien travaillé ! ») ; l’humour (feindre d’ignorer certaines conventions pour faire ressortir l’absurdité d’une situation). Bibliographie : Vers le commentaire composé, Hatier, Paris, 1986 ; Atout Bac, Nathan, Paris, 1996.