La Déclamation théâtrale, pome didactique en trois chants, précédé d'un discours, Claude Joseph Dorat, Paris, 1766 Comédie, Chant Second (...) Toi qui, dans un miroir agréable & fidle, Présentant l'homme l'homme, amuses ton modle, Nous reproduis nos traits, nos mobiles travers, Et sçais, en te jouant, corriger l'Univers : Souris mes accents, viens, folâtre Thalie, Echauffe mes leçons du feu de la saillie, Apprends-moi tes secrets, & ne me cache rien Des mystres d'un art, interprte du tien.1 (...) Le rôle du Joueur veut une âme brlante. Que toujours l'action y soit vive et saillante. Paroissez sur la Scne, égaré, furieux, Pâle, défiguré, le chapeau sur les yeux. Renversez ces fauteuils, que vous croyez complices : Roland de Lansquenet, ébranlez les coulisses. Au seul nom de trictrac, frémissez de courroux. Le dez fatal vous fuit, & roule encor pour vous.2 (...) SONGES-Y. Dans ce genre auquel tu te destines, Il faut, avant les fleurs, cueillir bien des épines. As-tu reçu des Cieux ce naturel plaisant, Cet art, cet heureux don, le don d'tre amusant ? La volubilité d'un organe mobile ; Un corps alerte & souple, un esprit versatile ? Voit-on étinceler dans ton regard mutin, Et l'amour de l'intrigue, & la soif du butin ? La trahison, l'adresse, & cette effronterie, Dont l'intrépidité sied la fourberie ?3 1 p.67 2 p.73 3 p.74