La bande dessinée contemporaine en Belgique C’est quoi le succès ? • Succès de librairie ? • Succès médiatique ? • Reconnaissance professionnelle ? • Statut d’artiste ? • 500 ou 500.000 exemplaires ? • … ou simplement la rencontre entre un créateur d’univers et un public. Du langage de la BD, de sa définition et de ses précurseurs • Une suite d’images formant récit dont le scénario est intégré aux images. • A cette définition, on ajoute volontiers l’idée de communiquer ces récits par l’édition (journaux, magazines, livres, etc.) • Les codes de la BD (le phylactère, le découpage du récit en une suite d’images, l’édition) sont aussi anciens que les inventions qui en permirent la réalisation. • Les images d’Epinal, Topffer, Caran d’Ache, les Américains… • La BD dans la presse, les premiers albums, la frontière étroite entre histoires illustrées et BD. Au fil du XXe siècle, un voyage intercontinental • Yellow Kid, Little Nemo, la BD familiale, les super-héros… • La BD devient une industrie culturelle qui contribue au succès des éditeurs. • Les thèmes abordés sont liés à l’époque vécue. • Little Nemo et l’immigration, les super-héros et la grande crise, la BD pour enfants et les régimes totalitaires, les héros positifs de l’après-guerre… Les spécificités francophones et belges • Les Belges fabriquent et consomment des images comme ils respirent… cela fait partie de leur identité. • Les francophones achètent des albums de BD qui sont des beaux-livres (cartonnés, 10€/25€, etc.). Ils les rangent dans une bibliothèque. Ils leur accordent donc un statut culturel important. • En 2009, 4.863 livres de BD ont été publiés en langue française, dont 3.599 nouveautés. Parmi cet ensemble, 1.460 nouveautés asiatiques et 1.471 nouveautés franco-belges. Un art de diffusion, lié aux contraintes économiques • Publier coûte cher. C’est toujours un risque. • Le métier d’éditeur consiste à transformer les élans irrationnels d’un artiste (l’auteur) en produit susceptible de rencontrer les désirs ou les attentes d’un lecteur. • Sans lecteur, une BD est-elle vraiment une BD ? Depuis 1968, des écoles de BD • La création de l’enseignement de la BD est lié à deux phénomènes : le succès des auteurs en place crée une demande grandissante de dessinateurs et de scénaristes talentueux ; en Europe, la jeunesse ne devient pas seulement un marché, elle impose une nouvelle vision du monde. • Les premières classes de BD (études supérieures) engendrent de nouveaux types d’atelier, de travail collectif… soucieux de se démarquer. • Les collectifs de jeunes auteurs rejettent la BD classique. • Prenant exemple sur l’underground new-yorkais comme les anciens prirent des exemples… plus anciens (Mad, les magazines de BD, etc.), les collectifs veulent exprimer une autre réalité. Y compris par la provocation. L’édition alternative depuis les années ‘70 • Publiés par des amateurs, les fanzines ssont de plus en plus nombreux. Ils naissent et meurent rapidement, le plus souvent. Ils se vendent dans les festivals naissants. Ils sont le banc d’essai et la carte de visite de nombreux jeunes talents. • Le fanzine est une démarche individuelle. • La revue est portée par un collectif d’anciens étudiants souvent sortis d’une même section BD • Peu à peu, les libraires spécialisés dégagent des espaces pour « montrer » la BD alternative naissante. L’édition alternative aujourd’hui • La démocratisation des moyens de publication engendre davantage de liberté créative… mais pas nécessairement des achats par les lecteurs • Les éditeurs dits « alternatifs » (sans capital fixe, le plus souvent) publient des œuvres le plus souvent personnelles et introspectives qui, lorsqu’elles sont réussies, rencontrent l’intérêt de la grande presse. • Ils se sont « libérés » du ghetto des espaces réservés aux alternatifs. • La BD contemporaine, publiée dans des formats divers, inspire les grandes maisons d’édition. • Revers de la médaille, les œuvres alternatives survivent encore plus difficilement que les autres sur les présentoirs des librairies : les auteurs sont peu connus, leurs œuvres sont publiées en petit nombre d’exemplaires, sans effet de collection et souvent dans des formats « discrets » pas toujours aboutis. Quel thème pour quel public ? • Les thématiques évoluent : récit autobiographie, voyage impressionniste, témoignage, cri…- mais n’engendrent pas nécessairement un succès de librairie. • Exemples proposés. « Le bleu est une couleur chaude », Julie Maroh (Glénat) « 1H25 », Judith Forest (La 5e Couche) « Travelling Square District » (Sarbacane) Les beaux jours de la BD contemporaine • Si elle s’arrête aux éditeurs alternatifs, la BD contemporaine n’a que peu de chance de survivre. • La BD contemporaine est le vivier des grandes maisons d’édition. C’est là que ces grands éditeurs (publishers) entreprennent de rechercher leurs auteurs « de demain ». Ils n’auront pas nécessairement un grand succès commercial mais ils gagneront un (tout petit peu) mieux leur vie et ne seront pas davantage aliénés à un genre. • La BD contemporaine contribue à modifier le fond et la forme de la BD classique. Exemples …