Méthode du plan et du résumé de texte – printemps 2011 Voici la méthode à suivre pour réaliser, dans un premier temps, un plan de texte, dans un second temps, un résumé. A. PLAN DE TEXTE 1. Proposer une lecture globale et des hypothèses de lecture Avant de lire le texte, posez-vous certaines questions : Comment le texte se présente-t-il ? Y a-t-il des photos, du texte, des graphiques ? Comment le texte est-il découpé ? A-t-il un titre (si oui, lequel), combien de paragraphes, y a-t-il un chapeau, des intertitres ? Comment se présente la typographie? Y a-t-il beaucoup d'italiques, de mots en caractères gras, de chiffres? Quel est la source de cet article? Quel en est l'auteur, dans quel journal a-t-il été publié, de quand date cet article? A la suite de cette lecture globale, vos pourrez formuler des hypothèses de lecture ; vous essayerez ainsi de comprendre face à quel type de texte vous vous trouvez : un article spécialisé publié dans un journal de spécialistes, une interview publiée dans un grand quotidien généraliste, un texte polémique issu d'un journal politique, etc. Cela vous aidera à comprendre le texte lorsque vous le lirez, et cela vous aidera à rédiger le plan et le résumé. 2. Lire attentivement le texte (au moins deux fois) et rechercher le vocabulaire. Soyez attentif à la compréhension générale : ne vous arrêtez pas simplement aux mots mais aussi au sens profond des phrases (attention aux expressions, sousentendus, etc.) 3. Déterminer si le texte est construit selon le modèle introduction, développement et conclusion : si oui, délimiter dans le texte, et essayer déjà de noter quelles sont les idées présentes dans l'introduction qui se répètent (ou trouvent une solution) dans la conclusion. 4. Les champs lexicaux Dans chaque paragraphe du texte, un ou deux champs lexicaux1 vont dominer. Relisez chaque paragraphe, et demandez-vous quels sont-ils : si le texte est bien construit, vous devriez retrouver ces champs lexicaux de façon régulière (ex. Dans le cas d'un texte sur l'école, le champ lexical de l'enseignement sera présent dans une bonne partie des paragraphes), notez-les pour chaque paragraphe : cela prépare le travail suivant, celui du résumé de texte. 5. Titrer les paragraphes A nouveau, relisez chaque paragraphe, et demandez-vous quel titre vous lui donneriez afin de vous souvenir de son contenu. Cela peut être très court, et bien sûr, les champs lexicaux que vous aurez choisis doivent vous aider. Ces titres doivent résumer en quelques mots le contenu de chaque paragraphe. 1 On appelle « champ lexical » l'ensemble des mots qui se rapportent à une même réalité. Les mots qui forment un champ lexical peuvent avoir comme points communs d'être synonymes ou d'appartenir à la même famille, au même domaine, à la même notion. 6. Relever les connecteurs Cherchez, au sein de chaque paragraphe, les connecteurs ; ceux-ci sont de quatre types : temporels, spatiaux, d'argumentation ou de reformulation. Evidemment, certains sont plus importants que d'autres (majoritairement, les connecteurs de type argumentatif) car ils rendent explicites des liens entre les idées ou les paragraphes : cause, conséquence, addition, gradation, alternance, etc. Il est important de les relever afin de visualiser ces liens et d'être capable de mettre en évidence les plus importants dans votre plan de texte. Attention, cela ne signifie pas que TOUS les connecteurs soient ensuite présents dans le plan ou le résumé : à vous de déterminer ceux qui sont les plus importants. Il peut également arriver qu'il n'y ait pas de connecteur dans un paragraphe, car les liens entre les idées peuvent être d'un autre type, moins visibles : les anaphores. 7. Réaliser le plan de texte Lorsque vous arrivez à cette étape, vous avez déjà relu et travaillé le texte au moins quatre fois. Votre plan doit se présenter sous forme de plan, c'est-à-dire qu'il n'est pas nécessaire de faire des phrases. Vous devez montrer la structure du texte, en commençant par découper votre plan en introduction, développement et conclusion ; à l'intérieur de ces grands points, votre plan doit ressembler à une liste structurée d'idées : les idées principales doivent être mises en valeur, les exemples ou les idées moins importantes mises en retrait. Vous l'aurez compris, ce plan doit ressembler davantage à un schéma (avec des flèches, des tirets, etc.) qu'à un texte suivi. Vérifiez avoir bien repris les idées principales, mais ne cherchez pas à TOUT écrire : le plan est aussi une reformulation du texte qui cherche l'essentiel, vous pouvez donc supprimer les détails inutiles à la compréhension. N'oubliez pas qu'il s'agit de préparer le résumé... B. RESUME DE TEXTE Le plan rédigé, vous avez déjà en tête les idées majeures du texte. Il y a quelques règles de base qui concernent le résumé, dont voici la définition officielle : Définition officielle du résumé de texte, B.O., juillet 1983 « Le résumé suit le fil du développement. Il donne du texte, dans le même ordre, une version condensée mais fidèle. Il ne change pas le système d’énonciation: il reformule le discours du texte initial sans prendre de distance (c’est-à-dire en s’abstenant d’indications telles que : « l’auteur déclare que..., montre que... »). Il s’interdit un montage de citations. Le candidat exprime dans son propre langage les assertions du texte. Il peut cependant, lorsqu’il s’agit de mots clés, qu’il serait absurde de remplacer par de mauvais équivalents, reprendre les mots du texte et, par exception, citer entre guillemets une formule particulièrement significative. Pour que ce travail ait tout son sens et soit conduit avec rigueur, il est nécessaire que la longueur du texte ne soit pas excessive. Elle variera, compte tenu de la densité du propos, autour de 700 mots. La règle sera de réduire le texte au quart environ de cette longueur. L’évaluation sera attentive à l’effort accompli pour rédiger avec correction et concision. Elle tiendra compte du respect des limites indiquées. Elle appréciera surtout dans le travail du candidat la compréhension du texte. Un bon résumé ne saurait être le résultat d’une opération mécanique de réduction. Il implique une lecture et une analyse intelligentes. Il transmet sans le fausser le contenu du texte initial. Il met en lumière les articulations de la pensée. Sous une forme réduite, il restitue dans sa force le sens du texte.» Il n'y a pas vraiment de méthode à respecter, sinon de suivre le plan de texte que l'on a rédigé, et d'aller à l'essentiel. Nous insistons tout particulièrement sur certains aspects : − la longueur : le texte résumé correspondra au quart de la longueur du texte original, avec une marge tolérée de plus ou moins dix pour cent de mots. N'oubliez pas d'indiquer, à la fin de chaque résumé, le nombre de mots de votre texte. − Respecter l'ordre des idées du texte : même si cela semble difficile, les idées du texte original doivent rester dans le même ordre ; mais n'oubliez pas qu'il s'agit du quart de la longueur : il faut donc distinguer l'essentiel de l'accessoire et ne pas chercher à faire mention de toutes les idées du texte. − Pas de distance : il est important que le texte ne présente pas de marques de distance, ou de son « nouvel » auteur : interdiction de retrouver des propositions telles que « ce texte veut prouver que », « l'auteur dit que », ou encore « nous résumerons les paroles de cet auteur de telle manière.... ». Votre texte est un résumé, mais à aucun moment vous ne pouvez changer l'énonciation. Cas exceptionnel, si le texte est écrit en « je » ou en « nous », il vous est permis de l'écrire de manière impersonnelle, c'est-à-dire de ne plus dire « je », mais sans dire « Il dit que... ». Vous êtes comme un journaliste qui ré-écrit un article trop long, pour en donner l'essentiel sans s'y impliquer. − Nombre de paragraphes : ne respectez pas le nombre de paragraphes du texte original : vous écrivez un nouveau texte, qui doit avoir un sens par luimême : cela n'aurait donc pas de sens de retrouver quatre ou cinq minuscules paragraphes d'une ligne ou deux. − Pas de puzzle : un résumé est une reformulation : cela signifie qu'il ne peut reprendre des morceaux entiers du texte ; évidemment, cela ne s'applique pas à des mots « clefs » : s'il s'agit d'un texte sur la télévision, il vous sera difficile de n'utiliser que des synonymes à ce mot. − Le style du texte : les hypothèses de lecture, formulées avant de réaliser le plan, vous ont permis de comprendre dès le début le sens du texte. On ne résume pas exactement de la même manière un texte de journal qui veut convaincre de la nécessité de la légalisation de l'avortement que le témoignage d'une jeune fille qui a avorté : la langue n'est pas la même, l'essentiel du propos non plus. Il est donc important, avant d'écrire le résumé, d'avoir bien compris le texte et son message. − Ajoutons que les résumés que nous vous demanderons devront être écrits dans un langage standard (sauf en cas de vocabulaire spécialisé dans le texte original) ; le nombre de mots, contrainte souvent difficile à respecter, vous obligera à des techniques telles que la nominalisation ou l'utilisation de propositions infinitives ou encore d'appositions. Veillez bien sûr à la qualité de la langue, à l'orthographe, et n'oubliez pas de vous relire en vous posant cette question : « Mon texte paraîtrait-il compréhensible à quelqu'un qui n'a pas lu le texte initial ? » Bon travail !