Emplois généraux de la virgule Marquant une pause brève, elle remplit plusieurs fonctions. - Elle sépare des termes placés côte à côte jouant le même rôle grammatical. Si les deux derniers sont liés par une conjonction de coordination, la dernière virgule disparaît. Ex. : « Du pain, du vin et du Boursin !... » (publicité) - Elle détache et met en valeur certains groupes fonctionnels (compléments circonstanciels, mots en apposition) ou les mots qui sont à une place inhabituelle (redondance). Ex. : « Le lendemain, dès la première heure, elle ira chez le docteur. » ; « Vers quatre heures, l’orage éclata. » ; « Ils n’en pensent rien, eux. ». Comparons : « Il n’est plus atteint par la maladie. » ; « Il n’est plus, atteint par la maladie. » - Elle permet d’insérer une proposition, appelée « proposition incise », à l’intérieur d’une autre proposition. Ex. : « Ils sont trop petits, dit-elle, trop menus pour être consommés. » - Elle permet de distinguer un nom en fonction d’apostrophe d’un nom complément d’objet. Ex. : « Regarde, Jean ! » ; « Regarde Jean ! » - Elle accentue un lien logique (par ex. un lien de conséquence) entre deux propositions, même coordonnées : « Félicité lui en fut reconnaissante comme d’un bienfait, et désormais la chérit avec un dévouement bestial. »1 - Attention ! On ne sépare jamais par une virgule le verbe de ses compléments essentiels (complément d’objet, complément d’agent), sauf s’ils sont déplacés pour des raisons d’expressivité. Ex. : « A Guillaume, mon oncle a offert un ballon. » ; - On ne sépare par une virgule la proposition subordonnée relative de sa proposition principale que si la relative équivaut à un complément circonstanciel (relative dite « explicative »). Ex. : « Nous avons adopté cet animal, qui a l’air affectueux. » ; « Nous avons adopté cet animal qui a l’air affectueux. ». « Les enfants, qui avaient déjeuné, partirent à l’école. » ; « Les enfants qui avaient déjeuné partirent à l’école. » Emploi du point-virgule Marquant, à l’intérieur d’une phrase, une pause « moyenne » - intermédiaire entre le point et la virgule- le point-virgule signale à la fin d’une proposition une pause moins longue que celle introduite par le point. - Il sépare des membres de phrase indépendants en interrompant l’enchaînement grammatical. Ex. : « La jeune fille ne voulait pas quitter sa place ; elle ne s’ennuyait ni ne s’amusait. » ; « Lui, était très soigné ; elle, pas du tout. » Ainsi crée-t-il un lien logique entre les deux membres de phrase qu’il relie, complétant une idée, ajoutant un développement. - Il ponctue les étapes successives d’un récit, le cheminement d’un raisonnement, les différents éléments d’une énumération, etc. Les membres de phrase placés après le pointvirgule sont souvent elliptiques. Ex. « La première fois, Paul lui offrit une jolie boîte ; la seconde, une tasse en porcelaine ; la troisième, un petit bracelet de perles. » - Il introduit un effet stylistique en mettant en valeur un ou plusieurs termes. Ex. : « J’aime cet homme jeune ; cet homme droit et fort ; ce bel homme. » Bibliographie non exhaustive : La Grammaire pour bien écrire, Bescherelle, Hatier, Paris, 1987 1 Flaubert, Un cœur simple, Trois contes.