F.Claudon –Brno-M.IV F.Claudon-Cours de 4°année-Brno- Master -Introduction et Présentation Le cours,donné en alternance avec M.le Prof.Kylousek, portera,pour ce qui me concerne,sur Diderot (tandis que M.le Prof.Kylousek traitera Rousseau, qui était l’ami de Diderot) Nous lirons, préparerons, rédigerons des explications de textes de Diderot Chaque semaine il y aura un devoir, à rédiger en français. Il sera noté et corrigé et servira à déterminer une note finale. Je recommande deux anthologies très pratiques : *Diderot Extraits choisis et commentés par J.Texte, Hachette, collection « Classiques français »,Paris,sd, (existe en reprint) *l’œuvre de Diderot-extraits choisis par J.Baudry, Hachette, collection « Classiques France »,Paris,1966 Je verrai ce qui est disponible à la B.U. de Brno mais les textes sur lesquels nous travaillerons seront accessibles « on line ».Voici le premier faisceau présentant Diderot, son mode de vie, son tempérament et ses origines. Je donnerai également des notes de synthèse pour guider le commentaire et expliquer toujours et sans cesse ce qu’est l’explication littéraire. DONC, pour cette première fois :lire mes documents (l’introduction historique) et lire plusieurs fois les deux textes de Diderot Bonne lecture et bon travail ! Le XVIIIe siècle Contexte historique Le xviii^e siècle va voir se fragiliser progressivement la monarchie absolue avec la Régence de Philippe d’Orléans (règne :1715-1722) puis avec le très long règne de Louis XV (1722-1774) et ses guerres perdues (guerre de Sept Ans sur le continent européen et outre-mer, en Amérique et en Inde particulièrement, achevée par le traité de Paris de 1763 qui consacre la puissance de l’Angleterre et le poids de la Prusse). La monarchie mourra finalement de l’impuissance de Louis XVI (1774-1793): la Révolution de 1789 et ses soubresauts violents transformeront fondamentalement l’Histoire de la France qui deviendra une République le 21 septembre 1792. La naissance en 1776 de la République des États-Unis d’Amérique, soutenue par la France contre l’Angleterre, symbolise aussi l’entrée dans un monde nouveau à la veille du xix^e siècle où apparaît le personnage de Bonaparte^1. Par ailleurs, au cours du xviii^e siècle, la société française change avec l’essor démographique et l’activité d’une bourgeoisie d’affaires et d’entreprises liée au progrès technologique (machine à vapeur – métallurgie) et au commerce avec « les Indes », fondé sur la traite négrière. En même temps se développent les villes avec leurs salons, leurs cafés et leurs académies qui affaiblissent le poids de l’aristocratie dans le domaine culturel comme dans le domaine social où s’affirme peu à peu le tiers état qui sera le vainqueur des luttes révolutionnaires à partir de 1789. Alors que la grande majorité des écrivains du xvii^e siècle étaient des courtisans à la recherche demécènes et de protecteurs, le xviii^e siècle et les siècles suivants voient l'émergence d'une nouvelle éthique de l'écrivain, exprimée à l'origine par Voltaire^2, consistant en son autonomisation progressive par rapport aux pouvoirs (politiques, religieux). Cette éthique se construit dans le cadre de la lutte pour la liberté d'expression avec en corollaire une responsabilité accrue de ces écrivains dont les pouvoirs veulent désormais qu'ils répondent de leurs œuvres^3. Les mentalités évoluent elles aussi avec le développement de l’éducation et des sciences (Newton, Watt, Volta, Leibniz, Buffon, Lavoisier, Monge…) et la diffusion des œuvres de l’esprit, par le colportage et par le théâtre. La foi dans le Progrès que symbolisera l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert correspond à une déchristianisation progressive de la société que révèlent les conflits entre le haut et le bas clergé, ou les tensions avec les Jésuites (expulsés du royaume en 1764) ou l’évolution du statut des protestants, admis à l’état-civil en 1787. Mais l’Église catholique reste un pouvoir dominant qui lutte contre les Lumières en faisant interdire leurs œuvres et en obtenant, par exemple, la condamnation à mort du huguenot Jean Calas en 1762 ou, pour blasphème, celle du chevalier de La Barre en 1766, barbaries qui susciteront l’indignation de Voltaire. À la même période, les conquêtes coloniales intéressent toutes les puissances européennes et introduisent l’exotisme et le thème du bon sauvage qui nourriront les arts et la littérature, de Robinson Crusoé à Paul et Virginie par exemple. Les échanges se multiplient et les influences étrangères sont importantes autant pour la marche des idées que pour l’évolution des genres littéraires : c’est vrai en particulier pour l’influence anglaise avec ses avancées démocratiques (monarchie constitutionnelle) et la création romanesque ou poétique que découvrent beaucoup d’écrivains qui séjournent en Angleterre tout au long du siècle. L’influence allemande est aussi importante : elle nourrit le changement préromantique des sensibilités avec un apport marqué dans le domaine du fantastique et du sentiment national qui s’accentuera au siècle suivant. En ce qui concerne l’art, le xviii^e siècle présente longtemps un art tourné vers la décoration avec le style Régence et le style Louis XV et ceux qu’on a appelés les « peintres du bonheur » comme Boucher, Fragonard, Watteau ou Chardin, ou les portraitistes Quentin de La Tour, Nattier ou Van Loo, avant de valoriser, dans la deuxième partie du siècle, un art sensible et moral avec Greuze, Hubert Robert ou Claude Joseph Vernet. La musique française est illustrée par François Couperin et Jean-Philippe Rameau, mais d’autres compositeurs européens dominent le siècle, de Vivaldi à Mozart en passant par Haendel, Bach, Haydn… Panorama artistique Contexte historique et Généralités Avec le XVIIIème siècle, l’Europe retrouve enfin la paix et l’équilibre et en 1715, à la mort de Louis XIV, la France est le pays le plus puissant d’Europe. C’est Philippe d’Orléans qui prendra la tête de la Régence jusqu’en 1722 date à laquelle Louis XV prend officiellement le contrôle du gouvernement jusqu’en 1774. L’époque de Louis XV, C’est une ère de philosophes où l’homme est au centre des préoccupations. On réfléchit, on critique et surtout on garde l’espoir qu’un jour les choses changeront. Cet élan de liberté de penser, de liberté des plaisirs est en étroite relation avec le règne de Louis XV. On va pouvoir vivre en totale sécurité. Cette atmosphère de sécurité aide au développement des idées mais aussi à l’épanouissement artistique. Sous le règne de Louis XV, les Arts vont se développer au point d‘atteindre comme le prétendent certains auteurs: un moment de perfection. Le style Louis XV Avant tout, il est important de souligner que les périodes de l’art ne coïncident pas avec les limites d’un règne et les noms des souverains qui désignent des styles ne doivent pas créer d’équivoque. Le style Louis XV est généralement divisé en trois phases: 1. Le style Régence qui s’étend entre 1715 et 1730. 2. Le style Rocaille qu’on assimile au style Louis XV proprement dit (1730-1750). 3. à partir de 1750-1774 l’accession au néoclassicisme. Lorsque l’on parle de style Louis XV, il nous vient directement à l’esprit les meubles, les objets, tout ce qui incarne l’art décoratif et la parure des intérieurs. Pourtant, le style du Roi s’exprime dans tous les arts et particulièrement en architecture. L’architecture sous Louis XV On construit énormément sous Louis XV, autant que sous Louis XIV. Les principales demeures royales sont aménagées et restaurées. A côté des édifices officiels, s’élèvent des constructions particulières, des hôtels, des demeures. Longtemps vu comme un art de rupture, l’art Louis XV est aujourd’hui vu comme une continuité Le style Régence (1715-1730) NN4: Le style Régence (1715-1730) se confond avec le style de la fin du règne de Louis XIV dont il présente les mêmes caractères. Ce qui n’a rien de bien étrange car à l’époque de la Régence, les principaux acteurs de la scène politique mais aussi les artistes sont encore ceux qui évoluaient pendant les dernières années du règne de Louis XIV. Ainsi, les écuries du château de Chantilly (1719-1736) de l’architecte Jean Aubert illustrent cette tradition restée intacte depuis le début du siècle. Par ailleurs, les esprits changent et cela se marque dans la conception de l’espace qui est soumise à un besoin de confort que le siècle précédent ignorait. Ce goût nouveau touche tous les domaines de la création artistique. En ce qui concerne l’architecture, on voit apparaître des petits appartements et les pièces plus petites, plus intimes comme des boudoirs, des petits salons et les cabinets se multiplient. Cette nouvelle mode des petits appartements, la multiplication des pièces va révolutionner la distribution intérieure. Ainsi, les nouveaux traités de la première moitié du XVIIIème siècle sont consacrés à la distribution et à la décoration intérieureLes architectes et les théoriciens s’intéressent beaucoup à la distribution. Un ouvrage célèbre publié en 1737 « De la distribution des maisons de plaisance et la décoration des édifices en général » est le premier d’une longue série qui reprend les mêmes principes et les développe. NN5: Dès 1715, certains changements se font sentir. Les esprits changent et cela se marque dans la conception de l’espace qui est soumise à un besoin de confort. On voit apparaître des petits appartements et les pièces plus petites, plus intimes comme des boudoirs, des petits salons et les cabinets se multiplient. Dès le début du XVIIIème siècle, à Paris, on voit se multiplier la construction d’hôtels et de demeures privées. Ce transfert vers Paris, s’accompagne d’un passage progressif du style Louis XIV vers une manière plus souple et moins éprise d’antiquité gréco-romaine. Les hôtels construits par Jean Courtonne sont des manifestations incontestables du changement de goût qui intervient au XVIIème siècle. L’hôtel Matignon (1720-1723) résume assez bien ces recherches d’espace et de confort. En ce qui concerne les façades de ces nouvelles constructions de la Régence, elles ne se distinguent pas immédiatement des façades de la fin du règne de Louis XIV. Progressivement les linteaux droits se raréfient et sont remplacés par des linteaux cintrés ou en plein cintre (demi-cercle). Les fenêtres s’ornent d’appuis en fer forgé et des macarons ou des clés sculptées les surmontent. Les thèmes de ces macarons peuvent être empruntés à l’antiquité, au bestiaire ou présenter des figures qui se détachent sur un motif rocaille. Notons aussi que les fers forgés se répandent un peu partout dans l’hôtel car ils sont décoratifs et laissent passer la lumière. Ils envahissent les appuis de fenêtres du bel étage. Les motifs de ces ferronneries vont évoluer lentement vers des formes plus libres qui vont caractériser le style Louis XV. Les porches sont en général de grandes arcades de plus en plus décorées au fur et à mesure que l’on avance dans le temps. De plus, les pilastres antiques se limitent désormais aux avant-corps (l’Hôtel Chenizot et l’Hôtel Peyrenc de Moras, actuel Musée Rodin). Soulignons que dès la Régence, il existe en architecture un contraste entre la sobriété extérieure du bâtiment et la richesse exubérante du décor intérieur. Le style Rocaille (1730-1750) Durant le style rocaille (1730-1750), qui correspond au style Louis XV proprement dit, les hôtels s’assouplissent et l’ornementation est de plus en plus fréquente. Mais attention, même si l’ornement rocaille trouve sa place dans les façades, le baroque un peu fou et le rococo germanique ne sont pas de mise. L’exubérance des décors est strictement limitée à la décoration intérieure. Le rythme général des façades repose surtout sur la répartition harmonieuse des fenêtres, rectangulaires, en plein-cintre ou le plus souvent bombées. On retrouve la persistance des frontons qui sont presque toujours rectangulaires. Leur décoration peut aller de la totale nudité jusqu’à la scène mythologique avec des « putti » en passant par le simple œil de bœuf. On retrouve les fers forgés sur les balcons et les appuis des fenêtres. En général, l’architecture religieuse garde l’élévation traditionnelle et ses ordres superposés. Par exemple, la façade de Saint-Louis de Versailles, s’inspire de l’ordonnance jésuite: une travée haute sur deux travées basses, le tout réuni par des ailerons. Pourtant, la façade de Saint-Sulpice, à Paris, avec ses portiques superposés s’éloigne des schémas anciens et annonce les recherches de la fin de règne de Louis XV. L’architecture publique connait un grand essor sous Louis XV. Toutefois, elle reste monumentale et suit les ordonnances héritées de Jules Hardouin-Mansart. Les bâtiments publiques sont composés d’arcades et de soubassements à refends surmontés d’un ordre de grandes pilastres ioniques ou corinthiens. Ainsi, Jacques V Gabriel conçoit la place Royale de Bordeaux entre 1731 et 1735 (terminée par son fils Ange-Jacques). Transition vers néo-classicisme (1750-1774) Le style de transition (1750-1774) correspond à une phase de réaction contre les excès du style rocaille. Cette réaction se manifeste par un retour à l’académisme de Louis XIV. Les artistes vont supprimer le surplus d’ornements et revenir à une certaine rigueur, à plus de simplicité. En architecture, cette épuration du style s’illustre dans les réalisations de Jacques Ange Gabriel qui restaure officiellement les formes du règne précédent avec le Château de Compiègne commencé en 1751. Son œuvre se poursuit en 1757 avec l’aménagement de la place Louis XV (actuelle place de la Concorde). Enfin le petit Trianon (1762-1765 annonce la mode des petits pavillons de l’époque Louis XVI. Mais c’est véritablement à partir de 1770, sous l’influence des fouilles d’Herculanum et de Pompéi (1748) que les architectes de la nouvelle génération commencent à mettre en pratique l’idée d’une imitation directe de l’antique. Petit à petit les tendances qui vont donner le jour au style Louis XVI se mettent en place: le nouveau traitement des volumes et des masses rompt avec la tradition et annonce le néoclassicisme. A titre d’exemple citons l’Eglise Sainte-Geneviève (actuel Panthéon) commencée par Jacques-Germain Soufflot en 1764: la façade est traitée à la manière d’un temple grec et reprend le portique antique. Ledoux avec son pavillon de Louveciennes (1771), s’inscrit lui aussi dans ce mouvement de réaction. Cette réaction qui date de la fin du règne de Louis XV débouchera finalement sur le style Louis XVI et le néoclassicisme * Chantilly, Les écuries du château de Chantilly par Jean Aubert, 1721 Les écuries de Chantilly sont construites par Jean Aubert en 1721. Leur taille, leur plan et leur élévation rappellent les écuries de Versailles. * Paris, Hôtel Matignon par Jean Courtonne, 1720-1723 L’hôtel de Matignon représente l’hôtel régence par excellence. Il est caractéristique de la nouvelle façon de traiter les masses et les surfaces. Les murs sont traités comme des surfaces continues percées de hautes et nombreuses ouvertures. Le plan présente une grande cour autour de laquelle sont articulées de nombreuses pièces. Chaque pièce à une forme bien adaptée à sa destination * Paris, Hôtel Peyrenc de Moras (Hôtel Biron - Musée Rodin) par Jean Aubert, 1727 L’hôtel Biron construit par jean Aubert en 1727 abrite aujourd’hui le musée Rodin. Cet hôtel est un autre classique de la Régence. Sa façade présente une élévation sur deux niveaux. Les linteaux des fenêtres sont soit droits, bombés ou en plein-cintres. La partie centrale de la façade est surmontée d’un fronton. Des fers forgés décorent les appuis de fenêtres et les balcons. * Château de Compiègne par Ange Jacques Gabriel, 1751-1755 Ce château réalisé entre 1751 et 1755 par l’architecte Ange Jacques Gabriel illustre l’épuration de style qui débute vers 1750. La façade qui donne sur le parc est pourvue de deux niveaux. Cependant, toutes les autres façades ont trois niveaux (rez-de-chaussée, étage et attique). Le décor des façades est sobre et précis. * Paris, place Louis XV (place de la Concorde) par Ange Jacques Gabriel, 1757-1763 Cette place est, du point de vue de l’aménagement urbain, la plus importante création du XVIIIème siècle. Cette place exprime un moment privilégié dans l’évolution du goût français qui voit vers le milieu du XVIIIème siècle, le déclin du style rocaille et la naissance d’un nouveau classicisme. * Versailles, petit Trianon par Ange-Jacques Gabriel, 1762-1764 Le Petit Trianon est édifié entre 1762 et 1764, dans un coin reculé du domaine de Versailles. Le Petit Trianon, sorte de petit château de plaisance, était un lieu de refuge à l’écart de la vie de Versailles. Le gros œuvre de la construction débute en 1762 et se termine dès 1764. L’élaboration de l’intérieur se poursuit entre 1765 et 1768. Le Petit Trianon est surélevé et comporte trois niveaux principaux et un entresol. Chaque façade est différente: chacune est traitée différemment en fonction de l’espace qu’elle regarde. Le rez-de-chaussée est organisé autour d’un vestibule central et d’un escalier d’honneur. Il comporte une salle de billard, une salle de gardes, un réchauffoir et différentes pièces pour les services. Celui-ci était essentiellement dédié au service et donnait sur la cour. On accède au premier étage, l’étage noble, par un grand escalier. Deux autres escaliers assurent les liaisons privatives et les de service. L‘étage noble rassemble des pièces de réception et des pièces plus intimes. Le deuxième étage ou attique, regroupe trois pièces principales qui forment l’appartement du Roi (Il y a une antichambre, la chambre du Roi et un cabinet) ainsi que 5 autres appartements dits « des seigneurs » qui sont habités par les familiers du Roi. * Paris, Eglise Sainte-Geneviève (actuel Panthéon) par Jacques-Germain Soufflot, 1764 Le projet architectural de Soufflot est une église à dôme, en forme de croix grecque, c’est-à-dire avec quatre branche courtes, égale en longueur et en largeur. Cette église emprunte à différents styles architecturaux. En effet, il s’inspire du gothique pour la nef voûtée, du byzantin pour les coupoles, de l’architecture classique pour la coupole à tambour et son péristyle mais surtout il s’inspire de la Grèce antique pour les colonnes, les frontons,… Panorama littéraire Le XVIIIe siècle est connu comme "siècle des Lumières". Ces lumières de l'esprit ont amélioré le sort de l'humanité en luttant contre toutes formes d'injustice et d'oppression. C'est au cours de ce siècle qu'on à commencer à affronter le fanatisme et les préjugés. Le XVIII siècle se caractérise par son humanité. La règle respectée est celle du bonheur de tous, ainsi de faire du bien. Les écrivains ont réclamé le respect de la nature et la dignité humaine et ont condamné l'absolutisme. Toute la littérature du siècle des Lumières devient l'expression des vœux du peuple. Ces idées ont été dues principalement à la diffusion du rationalisme (la doctrine philosophique de Descartes qui enseignait que c'est par la raison qu'on pouvait distinguer la vérité de l'erreur). Ces idées ont voulu étudier les grands problèmes sociaux. Le XVIIIème siècle est une époque de réflexion, de combat contre les préjugés. L'esprit des Lumières commence à se faire jour dans la littérature française dès la fin du XVIIème siècle "le siècle de Louis XIV". Celui-ci règne jusqu"en 1715. Dans la dernière partie de son règne, il durcit le régime de la monarchie absolue: la volonté d'unifications politique et religieuse conduit à l'intolérance que réfute certains écrivains de l'époque qui ont condamné le fanatisme religieux. Ils ont travaillé à répandre les idées de la liberté, de tolérance, de justice et à réaliser le progrès (l'amélioration matérielle, intellectuelle et politique de l'humanité). Une différence profonde sépare les auteurs du XVIIIème siècle de leurs prédécesseurs: ce sont des philosophes réformateurs, ils essayent de régler la société: la littérature cesse d'être désintéressée pour devenir militante et sera le ferment de la grande révolution politique et sociale de la fin du siècle "la Révolution française". Le XVIIIème siècle se place également sous le signe du rationalisme philosophique. De nombreux écrivains ont rejeté tout dogmatisme et ont eu confiance en la raison. "la lumière désigne le passage de l'obscurité à la connaissance. Les philosophes des Lumières ont défendus les idées de la liberté, la raison, la tolérance, l'égalité, le progrès et la séparation des pouvoirs. Dans les deux directions, scientifique et réformatrice, les écrivains ont eu pour modèle l'Angleterre. Certains y vont par force, chassés par l'intolérance comme : Voltaire, Rousseau et l'abbé Prévost. Pour d'autres, c'est un choix : Montesquieu y séjourne longtemps. On y découvre une littérature pleine de nouveauté. L'idée de l'encyclopédie, elle-même, est née de la traduction du dictionnaire encyclopédique anglaise de Chambers. De même, le théâtre anglais aura une grande influence en France. Le mouvement scientifique, qu'avait lancé Descartes, s'est épanoui au XVIIIème siècle. De grands écrivains ont travaillé à développer des études nouvelles, parmi lesquels on peut rappeler Bayle et Fontenelle qui ont contribué à la diffusion de la science de l'astronomie et qui ont affronté la croyance au surnaturel; et Montesquieu et Buffon qui se sont intéressés à l'étude de la société et l'histoire naturelle. Montesquieu:-1689-1755 Homme de lettre et philosophe français, Montesquieu a inspiré les débuts de la Révolution française. Montesquieu est l'auteur de l'Esprit des Lois, qui a fait l'objet d'attaque de la part des religieux et des Lettres Persanes, qui est considéré comme une satire audacieuse des mœurs des Français à la fin du règne de Louis XIV. Montesquieu a entrepris un tour d'Europe visitant l'Autriche, l'Italie, l'Allemagne et surtout l'Angleterre où il séjourne plusieurs années. Montesquieu a analysé tous les régimes politiques et a établi des rapports unissant les lois d'un pays à ses traditions, à son climat et à son économie. Il s'est, de même, indigné contre les idées répandues prétendant que les Européens ont le droit de réduire les noirs d'Afrique à l'esclavage. Il a, en plus, étudié le régime démocratique anglais. Ainsi, il a réclamé une monarchie constitutionnelle à la monarchie absolue. Ses œuvres:- • Les Lettres Persanes:- Dans cette œuvre, l'auteur évoque des questions religieuse, politique et historique. Montesquieu y imagine deux persans, Rica et Usbek, qui font un voyage en Europe puis se fixent à Paris. Dans de lettres qu'ils adressent à leurs familles et à leurs amis, ils décrivent leurs surprises à l'égard des rues, des salons, des modes, des gens…etc. Montesquieu exprime ses propres idées sous les plumes de Rica et Usbek. Il a attaqué les magistrats, le pape, l'église et le roi. C'était la première fois que la satire en France osait frapper si haut et si fort. • Les considérations:- Montesquieu y décrit les différentes périodes de l'histoire romaine et y analyse les causes de la grandeur (l'amour de la liberté, du travail, de la patrie, la fermeté du discipline militaire, la sage politique qui ne s'éloignait jamais de la démocratie) et de la décadence (l'inégalité des fortunes, l'étendue de l'empire et la tyrannie) des Romains. Il démontre que les Romains furent grands tant qu'ils gouvernèrent selon certaines idées. Puis, leur domination universelle les obligea à changer de gouvernement. • L'Esprit des Lois:- Dans cette œuvre, Montesquieu a voulu créer la science des lois positives ( la raison humaine): éliminer le hasard, expliquer par un principe commun des faits disparates. Il y marque son mépris pour le despotisme, régime incompatible avec " l'amour des hommes pour la liberté", et dénonce avec vigueur tous les abus. Il écrit à propos de l'esclavage: " comme tous les hommes naissent égaux, il faut dire que l'esclavage contre la nature". L'idéal de Montesquieu est la modération et la liberté; le but de ses recherches est le bonheur de l'humanité. Dans son œuvre, l'auteur aborde la Constitution anglaise. Ce régime, monarchique en apparence, républicain en réalité, a une valeur exemplaire car il assure l'équilibre des 3 pouvoirs: exécutif, législatif et judiciaire. Cette constitution est parfaitement adaptée au tempérament anglais. Une constitution est bonne ou mauvais par rapport aux traditions et à l'esprit général de la nation. Montesquieu a, de même, étudié dans cette œuvre l'esquisse d'une constitution française conforme à son idéal. Selon lui la monarchie convient au tempérament français. Pour lui, le climat agit sur le tempérament des hommes; on a, donc, plus de vigueur dans le climat des pays froids que celui des pays chauds. De l'influence du climat sur le tempérament, il conclut à son influence sur les lois. Voltaire:-1694-1778 François Marie Arouet fut enfermé à la Bastille pour avoir écrit des vers satiriques sur le régent, Philippe d'Orléans. A sa sortie de la prison, il prend le nom de Voltaire. A la suite d'une querelle avec un noble, il fut de nouveau emprisonné puis envoyé en exil en Angleterre. Son séjour dans ce pays lui fut très profitable. C'est là qu'il étudia le régime politique anglais et que son esprit prit une tournure philosophique. A son retour en France, il commence à écrire des ouvrages philosophiques et historiques. Il a abordé tous les genres littéraires: poésie, théâtre, conte philosophique, histoire et philosophie. Poète, il a deux épopée: la Henriade et l'épître à Horace. Il a, en outre, composé de nombreuses tragédies: Zaïre, Mérope. Voltaire a laissé une vingtaine de petit roman dont la fantaisie prend une allure orientale et où il imite les fictions de Swift. Ses œuvres exposent des idées morales, philosophiques et politiques sous une forme romanesque vive et plaisante: Zadig et l'Ingénu. L'influence de Voltaire a été considérable que ce soit en littérature ou en politique. Ses idées ont préparé la Révolution française. Il a ruiné l'autorité morale de l'église et a attaqué le despotisme de la monarchie absolue. Il a défendu les idées de justice et la tolérance. Son esprit se résume en ces mots: liberté, tolérance et progrès. Voltaire a écrit plusieurs ouvrages qui révèlent une documentation sérieuse mais portant des jugements personnels: l'histoire de Charles XII, le siècle de Louis XIV, l'essai sur les mœurs(ce dernier est considéré comme une histoire universelle des civilisations). Ce qui est nouveau chez Voltaire c'est qu'il décrit l'histoire de la vie quotidienne des peuples, leurs coutumes, leurs littératures au lieu de l'histoire des Rois. Il a donc approfondi le domaine de la science historique. Son but était de tirer du passé des leçons pour le présent. Ses œuvres:- • Candide:- C'est le plus sarcastique des romans de Voltaire. Après les aventures les plus dramatiques de tous les pays imaginables, Candide, l'élève du philosophe optimiste Pangloss, rencontre un pauvre vieillard qui lui donne le simple conseil de travailler pour trouver le bonheur: " le travail éloigne de nous trois grands maux: l'ennui, le vice et le besoin". C'est ce que Candide décide de faire dans sa formule finale:" ils font cultiver notre jardin". Voltaire applique lui-même à la fin de sa vie la leçon de Candide. Pour lui, le travail sera également un combat contre l'intolérance et le malheur des hommes. • Les Lettres philosophiques:- C'est l'ensemble des impressions et des idées que l'auteur a rapporté de l'Angleterre. Il a découvert là bas une liberté religieuse et politique. Voltaire y décrit les lois, la civilisation et la pensée anglaise. En un mot, Les Lettres Philosophiques présentent à travers l'éloge des institutions anglaises une critique politique de la France. • Le Dictionnaire philosophique:- Dans cette œuvre, Voltaire a été influencé de Bayle. Elle est composée d'une série d'article sur la philosophie, l'âme, l'homme, l'ignorance. Il parle également de la littérature, la politique et surtout de la religion. Rousseau:-1712-1778 Jean-Jacques Rousseau perd sa mère à sa naissance. Il fut élevé par son père qui négligea son éducation et encouragea sa tendance à la rêverie. L'enfant, abandonné à lui-même, puisait dans la bibliothèque paternelle. Il fut attiré par les romans qui contribuèrent à éveiller sa sensibilité et son esprit romanesque et lui donnèrent le goût de la rêverie dans la solitude. A l'age de 10 ans, il fut mis en pension. Il y vécut deux ans heureux en pleine campagne, abandonné à ses rêves. Il aima la nature et la liberté dans les champs. Rousseau fit toute sorte de métier, connut l'humiliation et la faim. Il aimait s'isoler su monde et oublier la vie réelle. Toute la doctrine de Rousseau se résume dans ce principe: "l'Homme, bon, libre et heureux dans l'état de la nature, est devenu méchant, esclave et malheureux par le fait de la société". Ainsi, la nature a fait l'homme heureux mais la société l'a rendu misérable. L'influence de Rousseau:- En littérature:- Rousseau est la source du romantisme. Il a traité avec passion les thèmes de l'amour, du rêve, de la mélancolie et a mêlé le sentiment de l'amour au sentiment de la nature. Le sentiment dominant chez lui est le Moi qui a apparu dans la littérature avec lui. En politique:- il a mis la démocratie à la mode, défendu la liberté et attaqué l'injustice sociale. Il a, ainsi, préparé la Révolution française. En pédagogie:- il est considéré comme un des plus fameux pédagogues et les pédagogues modernes s'inspirent de ses idées. Ses œuvres:- • Le Contrat social:- Dans cette œuvre, Rousseau a voulu détruire la société injuste de son époque et la remplacer par une société qui sera juste parce qu'elle repose sur la nature. Il y a imaginé un type idéal de république. Les hommes, libres et égaux, s'unissent par un contrat. Ils font des lois qui sont l'impression de la volonté générale. Le livre constitue un tournant dans la pensée politique. Pour Rousseau, toute société humaine repose sur un contrat entre ses participants et toute souveraineté réside dans le peuple qui accepte ce contrat qui suppose l'égalité civile et politique de tous les citoyens, l'ensemble des contractants. Le contrat a eu une influence considérable sur l'action politique à la fin du XVIIIème siècle et fut un des ferments de la Révolution française. L'Emile:- C'est un roman pédagogique en cinq livres. Il met en scène un élève imaginaire: Emile et un précepteur idéal qui est en même temps le narrateur. Cet ouvrage a eu un grand succès à cause des idées nouvelles qu'il contenait. Rousseau a raison de rappeler les mères certains devoirs envers leurs enfants comme l'allaitement. Il a laissé une large place à la culture physique. Pourtant, ce roman contient des cotés imaginaires: il réclame une éducation loin de la société au sein de la nature. Cette éducation est irréalisable et comporte un grave danger: après avoir pris goût à cette vie solitaire, l'enfant aura du mal à vivre en société. Malgré ces faiblesses, l'Emile marque une date importante dans l'histoire de la pédagogie. Cette œuvre comporte 5 livres:- Livre 1:- Dès sa naissance jusqu'à sa 5ème année, L'enfant devra être élevé par sa mère et laissé à l'état de la nature. Livre 2:- l'éducation des sens"de 5 à 12 ans": l'enfant sera élevé par un précepteur à la campagne loin de la société. Le précepteur accordera une grande place aux exercices physiques. Livre 3:- Education intellectuelle "de 12à 15 ans": la formation intellectuelle d'Emile se fera par le contact des choses, il apprendra également un métier manuel. Livre 4:- Education morale de '15 à 18 ans": on commencera à lui parler de Dieu. Livre 5:- le mariage d'Emile. Son éducation terminait, Emile épousera Sophie, une jeune fille aux goûts simples qui sera en même temps une campagne agréable et une bonne ménagère. • Les Confessions:- Cette œuvre retrace la vie de Rousseau depuis sa naissance jusqu'à sa décision de partir pour l'Angleterre. C'est une sorte de plaidoyer où l'auteur dévoile l'histoire entière de sa vie afin de prouver la pureté de ses intentions. Les confessions nous aident à connaître le caractère de l'auteur, sa sensibilité et son orgueil. Beaumarchais:-1732-1799 Ecrivain, journaliste, dramaturge, éditeur et musicien, Beaumarchais est considéré comme l’une des grandes figures du siècle de rationalisme. Il n’était pas un révolutionnaire mais un homme des Lumières lequel a réussi à préparer la révolution par ses écrits. Très représentatif de son temps, Beaumarchais a traduit sur la scène les idées des philosophes. Il avait le goût du combat et de la liberté ; c’est le bien du peuple qui l’intéressait ; c’est le pouvoir du clergé et des magistrats, la vie politiques et l’arbitraire qu’il a affrontés. Fils de Molière, Beaumarchais a fait renaître le franc comique. Ses pièces constituaient un mélange de différentes sortes de comédie. Il s’est beaucoup intéressé à employer la satire sociale. Œuvres :- • Le Barbier de Séville :- C’est un chef d’œuvre de la comédie d’intrigue ou, des déguisements variés, un grand seigneur espagnol amoureux : le Comte Almaviva, aidé de son valet Figaro, s’introduit près de la jeune Rosine, la délivre de la tutelle barbare du vieux Bartolo et réussit à l’épouser. • Le Mariage de Figaro :- Figaro, entré au service du Comte Almaviva, doit être fiancé à Suzanne, première camériste de la comtesse. Mais le comte, qui commence à s’ennuyer avec sa femme, est a la recherche d’aventures galantes. Attiré par les charmes de Suzanne, il envisage de restaurer le droit du seigneur, qui lui permet de goûter aux charmes de toute jeune mariée avant que le mari ait pu en profiter. Aidé par Bazile, le comte fait a Suzanne des avances de plus en plus claires, qui entraînent celle-ci à tout révéler à Figaro et à la comtesse. Ridiculisé lors d’un rendez-vous galant qui était en fait un piège, le comte se jette a genoux devant sa femme et lui demande pardon, tandis que Figaro épouse Suzanne. Il s’agit, dans cette pièce, d’une comédie d’intrigue mais aussi d’une comédie satirique puisque la justice est ridiculisée. La condition des femmes est évoquée et les injustes privilèges de la société féodale sont dénoncés. La rivalité entre le comte et Figaro semble un conflit historique ou politique entre un ancien régime s’accrochant à ses privilèges et un monde nouveau plein de jeunesse, de promesses et d’incertitudes. • La Mère coupable :- Cette pièce complète la trilogie mais elle n’a pas réussi ; on n’y trouve plus la gaieté ni la satire qui font la force des deux pièces précédentes. Diderot:-1713-1784 Diderot a été l’un des grands philosophes du XVIIIe siècle. Il a sacrifié 25 ans de sa vie pour la publication de l’encyclopédie. Il commence sa carrière d’écrivain par « des essais philosophiques ». Il a réfuté la pratique religieuse et la croyance en Dieu. Selon Diderot, tout naît de la matière elle-même. L’auteur exprime sa pensée dans les « Entretiens de d’Alembert et Diderot » et « La Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient ». Dans ce dernier, Diderot démontre que les aveugles ne peuvent voir la perfection de la création. Ainsi, il leur serait impossible de croire en Dieu. La pensée philosophique de Diderot peut se résumer en ces mots : la nature de l’homme, sa place dans le monde, le sens de son destin, le moyen de fonder une morale. Diderot porte en lui un conflit intérieur, une contradiction, un paradoxe entre la raison et la sensibilité. Sensuel et bavard, Diderot manque de délicatesse ; ses fautes traduisent une vulgarité dans les sentiments. Il dévoile une confusion entre le vice et la vertu. Diderot a écrit plusieurs romans ou il tente de présenter la réalité. Passionné par le théâtre, il écrit deux drames : « le Fils Naturel », « le Père de Famille ». Mais l’œuvre la plus célèbre c’est : « Le Paradoxe sur le Comédien ». Diderot a exercé une reforme dans le théâtre afin de fondre les anciens genres. Les héros ne sont plus des rois mais des hommes du peuple : ouvrier. Le drame est écrit en prose. Diderot emploie une langue familière pleine d’humour. Œuvres romanesques :- • La Religieuse :- Dans cette œuvre, Diderot présente une jeune religieuse, Suzanne, enfermée malgré elle au couvent. L’auteur imagine la vie qu’elle a menée sans 3 couvents. Il y fait une satire des couvents des femmes au XVIIIe siècle. • Le Neveu de Rameau :- Cette œuvre constitue une satire de la société toute entière. Il y a exposé des problèmes moraux et sociaux et y a décrit les personnages et les milieux. Cette œuvre est composée de dialogue entre François Rameau « Lui » et Diderot « Moi ». François est un bohème dont la vie s’est transformée en misère après la mort de sa femme et son enfant. • Jacques le Fataliste :- C’est une histoire d’un voyage, effectué par un gentilhomme et son valet, à cheval puis à pied. Les deux personnages parlent en chemin, chacun raconte ses aventures passées à l’autre. Diderot impose sa présence dans l’œuvre en coupant le dialogue pour commenter le récit et donner son avis. Marivaux:-1688-1763 Ecrivain, journaliste romancier et surtout dramaturge fécond, Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux est considéré comme un véritable rénovateur de la comédie. Epris par le théâtre et la vérité, Marivaux a créé la comédie amoureuse où il a fait de l’amour le thème unique de toutes ses pièces. En outre, son théâtre a appliqué la devise de la comédie prônant de « corriger les mœurs par le rire ». Maître du masque et du mensonge, Marivaux a pris le langage pour principal outil de mensonge. Les personnages de Marivaux sont souvent de jeune gens craignant l’idée de dévoiler leurs sentiments. Toutes les comédies de Marivaux sont faites de rien mais il y peint un amour tendre qui conduit à d’agréables mariages. Le style de Marivaux- très simple et trop raffiné- est approprié à la psychologie de ses héros. Ceci a donné naissance au mot « marivaudage ». Ce dernier désigne non seulement le style mais encore la forme d’analyse morale et psychologique raffinée. Ses personnages utilisent parfois des déguisements et des masques pour troubler les cartes entre maîtres et domestiques, pour dénoncer certains préjugés sociaux et pour faire triompher la vérité. Pour dévoiler la vérité complexe des sentiments et des pensées, Marivaux a recherché non point « l’exacte clarté » mais une forme de suggestion qui laisse à deviner plus qu’elle ne dit. Le style particulier, le Marivaudage, a frappé ses contemporains par sa singularité parce qu’il recherche les associations des mots inédits et témoigne d’une extraordinaire finesse d’esprit qu’on a parfois confondu avec un raffinement excessif de l’expression. Les dialogues de ses comédies témoignent de cette maîtrise du langage. Œuvres :- • La Surprise de l’Amour :- Un jeune homme et une jeune femme sont obligés de se voir et de discuter de leurs affaires, ils arrivent à la fin à s’aimer sans se rendre compte de cela et enfin, ils avouent leurs amours mutuels. • L’Epreuve :- Une jeune fille aime un jeune homme, cache son amour puis le laisse voir et ils se marient à la fin. • Le Jeu de l’Amour et du Hasard :- Une jeune fille, pour mieux étudier le jeune homme à qui on la destine, s’est déguisée n servante, tandis que le jeune homme, ayant la même idée, s’est déguisé en valet. Elle aime ainsi le prétendu valet. A la fin, ils se révèlent leurs réalités. • Le Paysan Parvenu :- Le héros, Jacob, devenu seigneur de son village, raconte comment il est arrivé à cette position. Jeune paysan, il est arrivé à Paris à 18 ans et s’est vite aperçu qu’il plaisait aux femmes. Ils parvient, grâce à elles, à s’élever jusqu'à épouser une bourgeoise riche puis poursuit grâce à d’heureux hasards son ascension sociale. Ce roman qui reprend le schéma picaresque est l’occasion d’une étude des mœurs contemporaines. Mais son intérêt tient aussi au personnage attachant de Jacob qui, une fois la fortune est faite, ne cherche pas à dissimuler ses origines : il retourne dans son village et aide ses compatriotes. • La Vie de Marianne :- Ce roman écrit au même temps que le paysan parvenu, est construit de la même façon : le personnage principal fait le récit rétrospectif de sa vie, ce qui permet de peindre la société. Mais ici, le héros est une femme orpheline qui se retrouve à Paris, perdue après la mort de ses protecteurs.