CORRECTION (Le Figaro et Le Devoir – photoc) Francophones et anglophones au sujet du bilinguisme au Canada À la veille de son cent cinquantième anniversaire, le Canada s'est interrogé au sujet de l'actuel rapport entre ses deux communautés principales, ainsi que sur le futur de la langue française et du bilinguisme au sein du pays. Les résultats montrent des points de vue plutôt différents entre anglophones et francophones. Tout d'abord, selon les sondages, 74% des francophones craignent pour l'avenir de leur langue maternelle, tandis que deux tiers des anglophones disent ne pas être inquiets sur le sujet, car, effectivement, pour eux, la dualité linguistique dont jouit le pays n'est qu'un compromis avec leurs frères qui parlent français, et non pas une appréciation de la diversité comme le pensent ces derniers. Toutefois, selon 80% des francophones sondés, ce bilinguisme au Canada reste une qualité incontestable qui aide la compréhension entre citoyens de communautés différentes et, en plus, très avantageuse dans le monde du travail. Pour cela aussi, ils pensent que l'état ne s'occupe pas assez de la protection des deux langues officielles du pays. Effectivement, un tiers seulement des francophones juge le travail de sensibilisation linguistique d'Ottawa efficace, contre la moitié des anglophones. Parallèlement, ils pensent aussi, en grande majorité, que les diplômés du secondaire devraient avoir une bonne maîtrise du français pratique, un avis partagé seulement par 62% des anglophones, qui d'ailleurs ne pensent qu'à 52% que le français devrait être étudié comme deuxième langue. Cependant, malgré toutes ces divergences, la plupart des sondés des deux communautés identifient leur bilinguisme comme un lien identitaire.