Jean-Arthur Rimbaud Dormeur du Val C’est un trou de verdure où chante une rivière Accrochant follement aux herbes des haillons D’argent; où le soleil, de la montagne fière, Luit; c’est un petit val qui mousse de rayons. Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort; il est étendu dans l’herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où la lumière pleut. Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme: Nature, berce-le chaudement: il a froid. Les parfums ne font pas frissonner sa narine; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. Jean-Arthur Rimbaud : Dormeur du Val 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 1. C’est un trou de verdure où chante une rivière 12 6+6 a F H R C 2. Accrochant follement aux herbes des haillons 12 6+6 b M I S V 3. D’argent; où le soleil, de la montagne fière, 12 6+6 a F H R C 4. Luit; c’est un petit val qui mousse de rayons. 12 6+6 b M I S V 5. Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, 12 6+6 c F I S V 6. Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, 12 6+6 d M I S V 7. Dort; il est étendu dans l’herbe, sous la nue, 12 6+6 c F I S V 8. Pâle dans son lit vert où la lumière pleut. 12 6+6 d M I S V 9. Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme 12 6+6 e F I S C 10. Sourirait un enfant malade, il fait un somme: 12 6+6 e F I S C 11. Nature, berce-le chaudement: il a froid. 12 6+6 f M I R V 12. Les parfums ne font pas frissonner sa narine; 12 6+6 g F I R C 13. Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine 12 6+6 g F I R C 14. Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. 12 6+6 f M I R V Introduction Le Dormeur du Val est un poème de Jean-Arthur Rimbaud. [DEL: Parce que :DEL] [INS: Comme :INS] le poème est écrit en forme fixe (deux quatrains et deux tercets), [INS: il est clair :INS] [DEL: on peut d :DEL] [DEL: ire :DEL] que c’est un sonnet. Il [INS: a été :INS] [DEL: était :DEL] écrit en 1870 et inspiré par la guerre franco-prussiene qui s’est déroulée [DEL: de :DEL] la même année. C’est un des plus connus poèmes d[INS: e :INS] [DEL: ans :DEL] [INS: :INS] la littérature française. Forme externe Le sonnet a une structure en forme fixe et il est divisé en quatre strophes composés de quatorze vers (deux quatrains et deux tercets). Le tableau sur la première page présente des syllabes et des rimes pour analyser le poème plus facilement. Les deux premières colonnes du tableau sur la première page montrent le nombre de syllabes en chaque vers. [INS: Comme :INS] [DEL: Parce que :DEL] Le Dormeur du Val est un sonnet en alexandrins, il y a douze syllabes dans [DEL: s :DEL] un vers. [INS: Les :INS] [DEL: Au total de :DEL] quat[DEL: r :DEL] o[INS: r :INS] ze vers sont divisés par la césure. La troisième colonne montre les rimes – les deux [DEL: premiers :DEL] [INS: premières :INS] strophes ou quatrains sont composés en quatre vers de rimes croisés (ABAB) et (CDCD). Les deux derni[INS: è :INS] [DEL: e :DEL] r[INS: e :INS] s strophes ont seulement trois vers. Les vers 9 et 10 dans le troisième strophe ou tercet composent de rime[INS: s :INS] plate[INS: s :INS] (EE) et les vers 11 et 14, les derniers vers de chaque tercet, sont [DEL: classifiés :DEL] de[INS: s :INS] rime[INS: s :INS] embrassée[INS: s :INS] (FGGF). Dans la quatrième colonne, les rimes sont [INS: réparties :INS] [DEL: divisés :DEL] en rimes masculin[INS: e :INS] s (M) et féminin[INS: e :INS] s (F). [INS: L :INS] [DEL: D :DEL] es rim[INS: e :INS] s masculin[INS: e :INS] s se terminent par des syllabes toniques et [INS: l :INS] [DEL: d :DEL] es rim[INS: e :INS] s féminin[INS: e :INS] s par une syllabe muette. Dans la cinquième colonne, on peut voir des rim[INS: e :INS] s [INS: réparties :INS] [DEL: divisés :DEL] en rimes hétérométriques (H) et isométriques (I). La majorité des rimes de ce sonnet sont des rim[INS: e :INS] s isométriques, [INS: l :INS] [DEL: d :DEL] es rimes hétérométriques apparaissent dans deux vers: « C’est un trou de verdure où chante une rivière » (vers 1) et « D’argent; où le soleil, de la montagne fière » (vers 3). La sixième colonne divise [INS: l :INS] [DEL: d :DEL] es rimes en suffisantes (S) et riches (R) et la septième colonne en rim[INS: e :INS] s vo[INS: caliques :INS] [DEL: yelles :DEL] (V) et consonn[INS: antiqu :INS] es (C). Stophes 1. C’est un trou de verdure où chante une rivière 2. Accrochant follement aux herbes des haillons 3. D’argent; où le soleil, de la montagne fière, 4. Luit; c’est un petit val qui mousse de rayons. [DEL: Tout :DEL] [INS: L :INS] [DEL: l :DEL] e premi[INS: er :INS] [DEL: ère :DEL] quatrain décrit la richesse de la nature. La description des éléments de la nature est précise et détaillée pour donner l‘impression de bien-être et [INS: de :INS] bonheur: la rivière (vers 1), l’herbe (vers 2), la montagne (vers 3), un petit val (vers 4). L’auteur [DEL: aussi :DEL] utilise[INS: aussi :INS] [DEL: :DEL] la person[INS: n :INS] ification: « ou chante une rivière » (vers 1), « la montagne fière » (vers 3) et compare l’argent [INS: au :INS] [DEL: à :DEL] soleil (vers 3). 5. Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, 6. Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, 7. Dort; il est étendu dans l’herbe, sous la nue, 8. Pâle dans son lit vert où la lumière pleut. [INS: Au :INS] [DEL: En :DEL] deuxième quatrain, un soldat apparaît comme un autre élément et l´auteur continue avec la description détaillée. Le soldat est décrit comme jeune (vers 5), pâle (vers 8), avec bouche ouverte (vers 5) et avec t[INS: ê :INS] [DEL: ě :DEL] te nue (vers 7). Il est allongé dans l’herbe, peut-être se reposant ou dormant. L’herbe est décrit[INS: e :INS] comme « son lit vert » (vers 8) et la métaphore est encore utilisée: « la lumière pleut » (vers 8) 9. Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme 10. Sourirait un enfant malade, il fait un somme: 11. Nature, berce-le chaudement: il a froid. L[INS: a :INS] [DEL: e :DEL] troisième strophe se compose de seulement trois vers. L’auteur [DEL: répéte :DEL] [INS: répète :INS] que le soldat dort et compare le sourire au malad[DEL: i :DEL] e – le soldat s'efforce de sourire, mais il sourit pourtant comme sourirait un enfant malade. Le soldat « fait un somme » (vers 10) et « il a froid » (vers 11). C’est un euphémisme qui peut signifier une r[INS: é :INS] [DEL: e :DEL] alité horrible ou tragique. 12. Les parfums ne font pas frissonner sa narine; 13. Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine 14. Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. Dans le dernier tercet, on trouve que le soldat ne dort pas parce qu‘il est déjà mort. « Les parfums ne font pas frisso[INS: n :INS] ner sa narine » (vers 12) signifie que le soldat ne senti plus les odeurs, il est plus pâle que normalement et sa bouche est ouverte parce qu‘il n’est plus vivant. « Il a deux trous rouges au côté droit » (vers 14) nous dit que le soldat était fusillé. Conclusion Le Dormeur du Val est un poème impressio[INS: n :INS] nant et très connu. Jean-Arthur Rimbaud n’avait que 16 ans quand il l’écrit. Il exprimait sa peur de la guerre [INS: en :INS] [DEL: par :DEL] utilisant beaucoup [DEL: des :DEL] [INS: d’ :INS] expressions et mots riches et décrit la nature pour nous donner des images visuel[INS: le :INS] s. On peut voir ce qu’il sentait comme un jeune homme pendant la guerre. Au [INS: prime :INS] [DEL: d’ :DEL] abord, on pense que c’est un poème innocent[DEL: e :DEL] [INS: :INS] [DEL: :DEL] mais il [DEL: se :DEL] change en une tragédie rapidement. Sources https://www.wikipoèmes.com/poèmes/essais-litteraire/arthur-rimbaud-le-dormeur-du-val-commentaire183 247147.php http://rimbaudexplique.free.fr/poèmes/dormeur.html https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Dormeur_du_val https://www.bacdefrancais.net/le-dormeur-du-val-rimbaud.php