Je parle. Et je découvre ma saveur, Je sens me devenir la dařte que je vois. Nous sommes ľavenir. La matiere bat de ľäme, Je vous le dis: L'hotnme, e'est rhomme. Simplement. La neige a le gofit de 1'aJrelle. J'ai mue' en futur, en joie, le pays de vent, de more, de rigueur. Je suis a ma saveur. Je parle d'une joie d'emeute dans mon sang. La haute mie re"volte gagne chaque atome de ma glaise. D saillit de mon sexe une humide saveur. Je nomme joie la violence et la dure de mon corps. Nous sommes a nous-metnes. Et nous sommes les hommes. De tout le cri d'une le"gende herbeuse. Et de toundra. IV Avec chaque homme, e'est la genese qui commence. Sinon les hommes vont aux tanieres, et non aux ascidies. Sinon la seve faut de rendre vive la matiere. Sinon la parole ri'est point de cru. Sinon les mots, les mains, ne sont ouvriers de clarte\ Je vous le dis: Je suis un homme. Simpleraent. La verdure de glaise en moi verdit. Je me vois pour la premiere fois. La parole nue vient de fondre sur les pierres. Le sable se fait ter-reau. Des hommes vont et viennent. Chacuu dans sa clartd [I fait clatr de glaise CL AU DE GAU VRE AU (1925-197!) Intransigeante dans ses principes. extréme dans leur application, ľoeuvre de Cauvreau n'a pas fini de susciter la controverse. Cauvreau lui-méme a-t-il été un incompns. un génie, un «mythoerate»? Avant tout, un inconditionnel des mots et de I'i magi nation. If rencontre des jeunes peintres, dont Boduas, et i! signera le manifeste autom atiste Refus global en 1943, Cesta cette époquequ'il lit Eessur-réalistes etécritsa série de textes dramatiques ifitituiée *Les entraüles», Etat mixte ne sera publiéque beaucoup plus tad. Le suicide de sa muse, la comedienne Muriel Guilbaulr, est pour lui une tragédie. Jusqu'en 1965. íl continue ďécrire de nombreux textes dramatiques et poemes, souvent mal recus, entre des séjours dans des hôpitaux psychiatriques. De plus en plus. "il participe a des spectacles de poésie. La presentation de La charge de ľorigrtaí épormyable par la troupe Záo en 1970 et surtout le triomphe des Oranges sout uertes au TNM en 1971 le révělent au grand public, La merneannée, Claude Gauvreau mecfinäsesjours, Ses (EiiVKS créatáces completes pararssent en 1977. LA JEUNE FILLE ET LA LUNE (Lefandde Feuu. En ire deux eauxftotte la jeune fiile noyée. En haul, á travers I'eau. le del est visible. Les nuages s'y entassent; seal un trěs pent rayon tie lune trouve passage a travers les nuages et se reftětejusqu'aufond de I'eau.) La. jeune fille - Les phares de !a ville jouent des hymnes joyeux par rafales dans tries cheveux, 1'angoisse penetre sa lame de poignard lente dans les chairs, le brouhaha danse un quadrille sur le trottoir seme" de bas de soie et la noye"e fiotte dans ses souvenirs. Ueau est verte. J'ai soif. Les memeres dandinent leurs derrieres dans la promiscuity des boudins et la rue hurle sa plainte et son indifference. Taxi! dis-je. Et Peau brune tournoie dans mes oreilles. La ville avec ses voiles de fer ondoie dans son vertige, et les crjeurs ballottes dans le creux de son rythme se rechauffent aux caresses du vide. Ueau boil, I'eau mange, et je tiens mon oeil dos dans son intestin. Les cloches crachent a ['intersection des ruelles a sens unique, et les bebes effleurent raes jambes en trafnant Leurs derrieres dans les charbons. La ville de diamants frissonne et vorait la chair trop lourde et entassee et l'eau rampe jusqu'aux rebords des robes indecises. Et la circulation se debloque, et les agents de police a la cas-quette bien reJuisante dessinent des fleurs dans J1 air avec leurs doigts, et les demoiselles emues s'acheminent au port. Des seves opiniatres ont garni les arbres tristes des trottoirs, et les greniers tumultueux ont soupire" aux sons saccades de ces pas jeunes. La riviere e"tend son corps de dame riche habiDee en Orient, et la ville trapue y reflete son amour. La ville depose son nouveau bijou sur la gorge de la riviere, un bijou de chair. L'amante tressaille, et la chair s'installe muettement dans an sillon irise1 de ses multiples seins. [...] Les entruilles AUROŘE DE MENU IT AUX YEUX CREVES Aufeu les penombres croulent. Un gibraltar assaisonné de pestes immergées par les succubes dévorc le protocole d c mon äme an é a n tie. Comment sortir Comment sortir le ben qui sillonne en éclaboussant son crane qui dédouane ľespoir hydrocéphale íacéré et hyéné qui dédouble le fat foulon tssé par les aísseiles de sauterelie au pirtacle du bronze égorgé. Faible est la nuit anéantí est le réve endolori est le nom qui ceignait la soupiere des milie pattes humaines. Une ombre jaillit Un poste fuse et nantit ď or la couronne oil agonise le bois fermente. Un nom siffle. Un non aboie plus fort que le détire plus eru que la beštialite aux reins brisés. Ma main n'est plus Je vase oú našil lait la ffore japonaise. Mon ereux n'esí plus la croupe oú s'hébétaient honnies les civieres de deuil. Le chant souffre dans ľ Inde éprise de feu et tapissée de fcetus jaunätres Ľhaleine peste ľhaleine rejoint le moignon de vestiaire Et toutes nos tčtes coupées expirent dans Ja falaise de zinc. Étal imxíe ODEÁ ĽENNEMI Pas de pitie" les pauvres ouistitis pourriront dans leur jus Pas de pilae" le dos de la morue ne sera pas menage Cycle Un tricycle a ongles de pasteur va jeter sa gouxme sur les autels de nos presidences Pas de pitie*! Mourez vils carnivores Mourez cochons de crosseurs de frechets de cochons d'huiles de cochons de caimans de ronfleurs de calkes de cochons de rhubarbes de ciboires d'hosties de bordels de putains de saints-sacrements d'hosties de bordels de putains de folles herbes de tabernacles de calices de putains de cochons Le petit doigl fera merveille dans le fessier de I'abbesse Baisse tes culottes Nous ne sommes plus des garcons prevenants Pas de pi tie 1 Les aubes ridubonlantes ere vent et crevent et crevent 1 'odeur pale des laaisons en chaleur La dame au doigt de porcelaine se masturbe sur les aines de ma cravate blasphemeuse Louie Le rot des cochers 'Le diame-dame luit sur les parchemins de stupre Les dos cadences protegent les prunes puinees Les ore's Les possedants La puce de la mere supdrieure Le cios des gens ardenls La vedette rape son sperme de femme Oulllllll - Hahiya-diad-loup! La loupe freinee provoque la diarrhe"e des se'dentaires Pas de pitie' Mourez chiens de gueux Mourez baveurs de lantemes Crosses fumiers de bourgeois! La lepre osciiie dans vos cheveux pourris Crossez vos banalites Sucez vos filles! Pas de pitie Mourez dans votre gueuse d'insignifiance P&ez Roulez Crossez Chiez Bandez Mourez Puez Vous Stes des incolores Pas de pitie' \ Eta! mixie Plaines ébouillantées martyre des noms Le roc veuf a des pensées de délire II y a sur ]ui Hya II y a sur lni II y a des oeufs des ombres des peiles des dieux II y a sur lui des regrets montez Montez ideal philanthrope! Le gain n'est pas pour toi La vie jeůne CEil reste II y a plein E y a des doigts Restez, jeunets Mort La mort danse La mort frivole est une taupe Brochuges LE DRAGON Á MOUSTACHE EN LIQUEUR Le cache-nez du soleil ďété recoit en s'appuyant sur les dives remémorances le feu des claires journe'es aux douleurs-douceurs sur des fessiers immenses Une dróle de quéte part des nostalgies á sanglots évaporés et remonte en imagination la cote de la rue Saint-Grégoire Et notre flamme aiguisee-aceree aceompagne la memoire doutante Un Soleil jaune-päle est un beret ä mousse sur le crane bleu savon-populaire d'un ciel incertain dans l'oppression muette La force de Thomme est le critfere de la perception vive Poémes de detention Mon Olivine Ma Ragamuche je te stoptatalěre sur la bouillette mirkifolchette J'aracramuze ton epaulette le cmdimalmie ta ripanape Je te cruscuze Je te goldeple Ouvre tout grand ton armomacabre et laisse le jour entrer dans tes migmags Ó Luněthophyne je me penche et te cramuille Ortie déplépojděthe j'agrimanche ta rusplete Et dans le desert des marquemacons tes seins oběrent le silence Les bouciiers mégalamanes garagognialululululululululululululululululululululullullulululu lullululullululululullululullullullululululululululululullululu lululuuuuuuu Jappements ä la lune