France IV. Les SYMBOLES DE LA RÉPUBLIQUE 1 LES SYMBOLES DE LA RÉPUBLIQUE I) LE 14 JUILLET http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/france_829/decouvrir-france_4177/france-a-z_2259/symboles- republique-14-juillet_2615/14-juillet_5167.html Journée révolutionnaire parisienne devenue fte nationale, Le 14 juillet associe aujourďhui la solennité des défilés militaires et la convivialité des bals et des feux ďartifice. La prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, est commémorée en France depuis plus ďun sicle. La prise de la Bastille En ces premiers mois de la Révolution française, une grande agitation rgne Paris. Au printemps 1789, les Etats Généraux ont refusé de se dissoudre et se sont transformés en Assemblée nationale constituante. En juillet, le roi Louis XVI fait venir de nouvelles troupes et renvoie Necker, ministre populaire. Le matin du 14 juillet, le peuple de Paris prend des armes aux Invalides puis se dirige vers une vieille forteresse royale, la Bastille. Aprs une fusillade sanglante, il s'empare et délivre les quelques prisonniers qui y étaient enfermés. La prise de la Bastille est une premire victoire du peuple de Paris contre un symbole de ľAncien Régime. Ľédifice est ďailleurs intégralement démoli dans les mois qui suivent. La "fte de la Fédération", Le 14 juillet 1790, célbre en grande pompe le premier anniversaire de ľinsurrection. A Paris au Champ de Mars, une messe est dite par Talleyrand sur ľautel de la patrie. La fte nationale Par la suite, la commémoration du 14 juillet 1789 est abandonnée, jusqu' ce que la IIIme République, notamment Gambetta, cherche célébrer les fondements du régime. Sur proposition du député de la Seine, Benjamin Raspail, la loi du 6 juillet 1880 fait du 14 juillet la fte nationale de la République. Ľaccent est mis, ds le début, sur le caractre patriotique et militaire de la manifestation, afin de témoigner du redressement de la France aprs la défaite de 1870. Toutes les communes sont concernées. La fte débute par une retraite aux flambeaux le 13 au soir. Le lendemain, les cloches des églises ou les salves annoncent le défilé, suivi ďun déjeuner, de spectacles et de jeux. Les bals et feux ďartifice terminent la journée. Aprs ľaustérité de la guerre de 1914-1918, Le 14 juillet 1919 est une grande célébration de la victoire. Dans le mme esprit, Le 14 juillet 1945 est précédé par trois jours de réjouissances civiques. Le 14 juillet aujourďhui Le 14 juillet connaît toujours un grand succs. A Paris, le traditionnel défilé militaire sur les Champs-Elysées fait ľobjet ďune préparation minutieuse. Partout se déroulent bals, illuminations ou feux ďartifice. Les présidents de la Vme République ont apporté quelques modifications au déroulement de la journée. Pour renouer avec la tradition du Paris révolutionnaire, le Président Giscard ďEstaing a fait défiler les troupes entre la place de la Bastille et la place de la République. Sous la présidence de François Mitterrand, Le 14 juillet 1989 a été un moment fort de la célébration du bicentenaire de la Révolution française. De nombreux chefs ďEtat étrangers ont pu assister notamment "la Marseillaise", spectacle de Jean-Paul Goude. En 1994, des soldats allemands de ľEurocorps participent au défilé sur les Champs-Elysées en signe de réconciliation. Depuis ľélection du Président Chirac, de nombreux jeunes venus de la France entire, et des militaires sont invités la réception qui est donnée dans le parc du Palais de ľElysée aprs le défilé. France IV. Les SYMBOLES DE LA RÉPUBLIQUE 2 II) LA MARSEILLAISE A ľorigine chant de guerre révolutionnaire et hymne la liberté, la Marseillaise s'est imposée progressivement comme un hymne national. Elle accompagne aujourďhui la plupart des manifestations officielles. Ľhistoire En 1792, la suite de la déclaration de guerre du Roi ľAutriche, un officier français en poste Strasbourg, Rouget de Lisle compose, dans la nuit du 25 au 26 avril, chez Dietrich, le maire de la ville, le "Chant de guerre pour ľarmée du Rhin". Ce chant est repris par les fédérés de Marseille participant ľinsurrection des Tuileries le 10 aot 1792. Son succs est tel qu'il est déclaré chant national Le 14 juillet 1795. Interdite sous ľEmpire et la Restauration, la Marseillaise est remise ľhonneur lors de la Révolution de 1830 et Berlioz en élabore une orchestration qu'il dédie Rouget de Lisle. La IIIme République (1879) en fait un hymne national et, en 1887, une "version officielle" est adoptée par le ministre de la guerre aprs avis ďune commission. C'est également sous la IIIme République, Le 14 juillet 1915, que les cendres de Rouget de Lisle sont transférées aux Invalides. En septembre 1944, une circulaire du ministre de ľEducation nationale préconise de faire chanter la Marseillaise dans les écoles pour "célébrer notre libération et nos martyrs". Le caractre ďhymne national est nouveau affirmé dans les constitutions de 1946 et de 1958 (article 2). Ľauteur Né en 1760 Lons-le-Saunier, Claude-Joseph Rouget de Lisle est capitaine du génie mais a mené une carrire militaire assez brve. Révolutionnaire modéré, il est sauvé de la Terreur grâce au succs de son chant. Auteur de quelques romances et opéras, il vit dans ľombre sous ľEmpire et la Restauration jusqu' son décs Choisy-leRoi en 1836. La partition En quelques semaines, ľ "Hymne des Marseillais" est diffusé en Alsace, sous une forme manuscrite ou imprimée, puis il est repris par de nombreux éditeurs parisiens. Le caractre anonyme des premires éditions a pu faire douter que Rouget de Lisle, compositeur par ailleurs plutôt médiocre, en ait été réellement ľauteur. Il n'existe pas de version unique de la Marseillaise qui, ds le début, a été mise en musique sous diverses formes, avec ou sans chant. Ainsi, en 1879, la Marseillaise est déclarée hymne officiel sans que ľon précise la version, et un grand désordre musical pouvait se produire lorsque des formations différentes étaient réunies. La commission de 1887, composée de musiciens professionnels, a déterminé une version officielle aprs avoir remanié le texte mélodique et ľharmonie. Le Président Valéry Giscard ďEstaing a souhaité que ľon revienne une exécution plus proche des origines de ľoeuvre et en a fait ralentir le rythme. C'est aujourďhui une adaptation de la version de 1887 qui est jouée dans les cérémonies officielles. Paralllement, la Marseillaise a été adaptée par des musiciens de variété ou de jazz. Les paroles 1er couplet Allons enfants de la Patrie, Le jour de gloire est arrivé ! Contre nous de la tyrannie, Ľétendard sanglant est levé, (bis) Entendez-vous dans les campagnes Mugir ces féroces soldats ? Ils viennent jusque dans vos bras Egorger vos fils et vos compagnes ! Refrain Aux armes, citoyens, Formez vos bataillons, Marchons, marchons ! Qu'un sang impur Abreuve nos sillons ! 2 Que veut cette horde ďesclaves, De traîtres, de rois conjurés ? Pour qui ces ignobles entraves, Ces fers ds longtemps préparés ? (bis) Français, pour nous, ah ! quel outrage France IV. Les SYMBOLES DE LA RÉPUBLIQUE 3 Quels transports il doit exciter ! C'est nous qu'on ose méditer De rendre ľantique esclavage ! 3 Quoi ! des cohortes étrangres Feraient la loi dans nos foyers ! Quoi ! ces phalanges mercenaires Terrasseraient nos fiers guerriers ! (bis) Grand Dieu ! par des mains enchaînées Nos fronts sous le joug se ploieraient De vils despotes deviendraient Les maîtres de nos destinées ! 4 Tremblez, tyrans et vous perfides Ľopprobre de tous les partis, Tremblez ! vos projets parricides Vont enfin recevoir leurs prix ! (bis) Tout est soldat pour vous combattre, S'ils tombent, nos jeunes héros, La terre en produit de nouveaux, Contre vous tout prts se battre ! 5 Français, en guerriers magnanimes, Portez ou retenez vos coups ! Epargnez ces tristes victimes, A regret s'armant contre nous. (bis) Mais ces despotes sanguinaires, Mais ces complices de Bouillé, Tous ces tigres qui, sans pitié, Déchirent le sein de leur mre ! 6 Amour sacré de la Patrie, Conduis, soutiens nos bras vengeurs Liberté, Liberté chérie, Combats avec tes défenseurs ! (bis) Sous nos drapeaux que la victoire Accoure tes mâles accents, Que tes ennemis expirants Voient ton triomphe et notre gloire ! 7 Nous entrerons dans la carrire Quand nos aînés n'y seront plus, Nous y trouverons leur poussire Et la trace de leurs vertus (bis) Bien moins jaloux de leur survivre Que de partager leur cercueil, Nous aurons le sublime orgueil De les venger ou de les suivre Pour en savoir plus PIERRE (Constant), Les hymnes et chansons de la Révolution. Paris, Imprimerie nationale, 1904 _ ROBERT (Frédéric), La Marseillaise. Paris, Imprimerie nationale, 1989 Enregistrement 170 hymnes nationaux, musique de la Garde républicaine, 1992/1995. Corélia, CC 895770-1 (Source site de ľElysée) France IV. Les SYMBOLES DE LA RÉPUBLIQUE 4 III) LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE Unité, Indivisibilité de la République, Liberté, Egalité, Fraternité ou la mort Gravure coloriée éditée par Paul André Basset, prairial an IV (1796) Photothque des Musées de la Ville de Paris - Ph. Ladet Héritage du sicle des Lumires, la devise " Liberté, Egalité, Fraternité " est invoquée pour la premire fois lors de la Révolution française. Souvent remise en cause, elle finit par s'imposer sous la IIIme République. Elle est inscrite dans la constitution de 1958 et fait aujourďhui partie de notre patrimoine national. Associées par Fénelon la fin du XVIIme sicle, les notions de liberté, ďégalité et de fraternité sont plus largement répandues au sicle des Lumires. Lors de la Révolution française, " Liberté, Egalité, Fraternité " fait partie des nombreuses devises invoquées. Dans un discours sur ľorganisation des gardes nationales, Robespierre préconise, en décembre 1790, que les mots "Le Peuple Français" et "Liberté, Egalité, Fraternité" soient inscrits sur les uniformes et sur les drapeaux, mais son projet n'est pas adopté. A partir de 1793, les Parisiens, rapidement imités par les habitants des autres villes, peignent sur la façade de leurs maisons les mots suivants : "unité, indivisibilité de la République ; liberté, égalité ou la mort". Mais ils sont bientôt invités effacer la dernire partie de la formule, trop associée la Terreur... Comme beaucoup de symboles révolutionnaires, la devise tombe en désuétude sous ľEmpire. Elle réapparaît lors de la Révolution de 1848, empreinte ďune dimension religieuse : les prtres célbrent le Christ-Fraternité et bénissent les arbres de la liberté qui sont alors plantés. Lorsqu'est rédigée la constitution de 1848, la devise " Liberté, Egalité, Fraternité " est définie comme un " principe " de la République. Boudée par le Second Empire, elle finit par s'imposer sous la IIIme République. On observe toutefois encore quelques résistances, y compris chez les partisans de la République : la solidarité est parfois préférée ľégalité qui implique un nivellement social et la connotation chrétienne de la fraternité ne fait pas ľunanimité. La devise est réinscrite sur le fronton des édifices publics ľoccasion de la célébration du 14 juillet 1880. Elle figure dans les constitutions de 1946 et 1958 et fait aujourďhui partie intégrante de notre patrimoine national. On la trouve sur des objets de grande diffusion comme les pices de monnaie ou les timbres. (Source site de ľElysée) France IV. Les SYMBOLES DE LA RÉPUBLIQUE 5 IV) LE DRAPEAU FRANÇAIS Emblme national de la Vme République, le drapeau tricolore est né de la réunion, sous la Révolution française, des couleurs du roi (blanc) et de la ville de Paris (bleu et rouge). Aujourďhui, le drapeau tricolore flotte sur tous les bâtiments publics ; il est déployé dans la plupart des cérémonies officielles, qu'elles soient civiles ou militaires. Ľhistoire Aux premiers jours de la Révolution française, les trois couleurs sont ďabord réunies sous la forme ďune cocarde. En juillet 1789, peu avant la prise de la Bastille, une grande agitation rgne Paris. Une milice se constitue ; elle porte un signe distinctif, une cocarde bicolore composée des antiques couleurs de Paris, le bleu et le rouge. Le 17 juillet, Louis XVI se rend Paris pour reconnaître la nouvelle Garde Nationale. Il arbore la cocarde bleue et rouge laquelle il semble que Lafayette, commandant de la Garde, ait ajouté le blanc royal. La loi du 27 pluviôse an II (15 février 1794) fait du drapeau tricolore le pavillon national, en précisant, sur les recommandations du peintre David, que le bleu devait tre attaché la hampe. Le XIXme sicle voit s'affronter le blanc des royalistes légitimistes et les trois couleurs héritées de la Révolution. Le drapeau blanc est remis ľhonneur sous la Restauration mais Louis-Philippe reprend le drapeau tricolore et le fait surmonter du coq gaulois. Lors de la Révolution de 1848, si le drapeau tricolore est adopté par le gouvernement provisoire, c'est le drapeau rouge qui est brandi par le peuple sur les barricades en signe de révolte. Sous la IIIme République, un consensus s'établit progressivement autour des trois couleurs. A partir de 1880, la remise des drapeaux aux armées lors de la fte du 14 juillet est un grand moment ďexaltation du sentiment patriotique. Si le comte de Chambord, prétendant au trône de France, n'a jamais accepté le drapeau tricolore, les royalistes ont fini par s'y rallier pendant la Premire Guerre Mondiale. Le drapeau français aujourďhui Les constitutions de 1946 et de 1958 (article 2) ont fait du drapeau tricolore ľemblme national de la République. Aujourďhui, le drapeau français est visible sur les bâtiments publics. Il est déployé lors des commémorations nationales et les honneurs lui sont rendus selon un cérémonial trs précis. Lorsque le Président de la République s'exprime publiquement, le drapeau français est souvent placé derrire lui. En fonction des circonstances, on trouve aussi le drapeau européen ou le drapeau ďun autre pays. (Source site de ľElysée) France IV. Les SYMBOLES DE LA RÉPUBLIQUE 6 V) LA DECLARATION DES DROITS DE ĽHOMME ET DU CITOYEN Inspirée de la déclaration de ľindépendance américaine de 1776 et de ľesprit philosophique du XVIIIme sicle, la Déclaration des Droits de ľHomme et du Citoyen de 1789 marque la fin de ľAncien Régime et le début ďune re nouvelle. Expressément visée par la Constitution de la Vme République, elle fait aujourďhui partie de nos textes de référence. Déclaration des Droits de ľHomme et du Citoyen Le décor, notamment les fers brisés, le triangle maçonnique de ľégalité, la pique et le bonnet phrygien, est caractéristique ďune phase plus radicale de la Révolution. Photothque des musées de la Ville de Paris Ľhistoire La Déclaration des Droits de ľHomme et du Citoyen est, avec les décrets des 4 et 11 aot 1789 sur la suppression des droits féodaux, un des textes fondamentaux votés par ľAssemblée nationale constituante formée la suite de la réunion des Etats Généraux. Adoptée dans son principe avant Le 14 juillet 1789, elle donne lieu ľélaboration de nombreux projets. Aprs de longs débats, les députés votent le texte final le 26 aot 1789. Elle comporte un préambule et 17 articles qui mlent des dispositions concernant ľindividu et la Nation. Elle définit des droits "naturels et imprescriptibles" comme la liberté, la propriété, la sreté, la résistance ľoppression. La Déclaration reconnaît également ľégalité, notamment devant la loi et la justice. Elle affirme enfin le principe de la séparation des pouvoirs. Ratifiée seulement le 5 octobre par Louis XVI sous la pression de ľAssemblée et du peuple accouru Versailles, elle sert de préambule la premire Constitution de la Révolution Française, adoptée en 1791. Bien que la Révolution elle-mme ait, par la suite, renié certains de ses principes et élaboré deux autres déclarations des Droits de ľHomme en 1793 et 1795, c'est le texte du 26 aot 1789 qui est devenu une référence pour nos institutions, notamment dans les Constitutions de 1852, 1946 et 1958. La Déclaration de 1789 inspire, au XIXme sicle, des textes similaires dans de nombreux pays ďEurope et ďAmérique latine. La tradition révolutionnaire française est également présente dans la Convention européenne des Droits de ľHomme signée Rome le 4 novembre 1950. Le texte Les représentants du peuple français, constitués en Assemblée nationale, considérant que ľignorance, ľoubli ou le mépris des droits de ľhomme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu ďexposer, dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de ľhomme, afin que cette déclaration, constamment présente tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs ; afin que les actes du pouvoir législatif et ceux du pouvoir exécutif, pouvant tre chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés ; afin que les réclamations des citoyens, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution et au bonheur de tous. En conséquence, ľAssemblée nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de ľEtre Suprme, les droits suivants de ľhomme et du citoyen. Article premier - Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent tre fondées que sur ľutilité commune. Article 2 - Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de ľhomme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sreté et la résistance ľoppression. Article 3 - Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer ďautorité qui n'en émane expressément. France IV. Les SYMBOLES DE LA RÉPUBLIQUE 7 Article 4 - La liberté consiste pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas autrui : ainsi, ľexercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mmes droits Ces bornes ne peuvent tre déterminées que par la loi. Article 5 - La loi n'a le droit de défendre que les actions nuisibles la société. Tout ce qui n'est pas défendu par la loi ne peut tre empché, et nul ne peut tre contraint faire ce qu'elle n'ordonne pas. Article 6 - La loi est ľexpression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement ou par leurs représentants sa formation. Elle doit tre la mme pour tous, soit qu'elle protge, soit qu'elle punisse. Tous les citoyens, étant égaux ses yeux, sont également admissibles toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents. Article 7 - Nul homme ne peut tre accusé, arrté ou détenu que dans les cas déterminés par la loi et selon les formes qu'elle a prescrites. Ceux qui sollicitent, expédient, exécutent ou font exécuter des ordres arbitraires doivent tre punis ; mais tout citoyen appelé ou saisi en vertu de la loi doit obéir ľinstant ; il se rend coupable par la résistance. Article 8 - La loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut tre puni qu'en vertu ďune loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée. Article 9 - Tout homme étant présumé innocent jusqu' ce qu'il ait été déclaré coupable, s'il est jugé indispensable de ľarrter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s'assurer de sa personne doit tre sévrement réprimée par la loi. Article 10 - Nul ne doit tre inquiété pour ses opinions, mme religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas ľordre public établi par la loi. Article 11 - La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de ľhomme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf répondre de ľabus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. Article 12 - La garantie des droits de ľhomme et du citoyen nécessite une force publique ; cette force est donc instituée pour ľavantage de tous, et non pour ľutilité particulire de ceux qui elle est confiée. Article 13 - Pour ľentretien de la force publique, et pour les dépenses ďadministration, une contribution commune est indispensable ; elle doit tre également répartie entre les citoyens, en raison de leurs facultés. Article 14 - Les citoyens ont le droit de constater, par eux-mmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, ďen suivre ľemploi, et ďen déterminer la quotité, ľassiette, le recouvrement et la durée. Article 15 - La société a le droit de demander compte tout agent public de son administration. Article 16 - Toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée ni la séparation des pouvoirs déterminée, n'a point de Constitution. Article 17 - La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en tre privé, si ce n'est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, ľexige évidemment, et sous la condition ďune juste et préalable indemnité. (Source site de ľElysée) France IV. Les SYMBOLES DE LA RÉPUBLIQUE 8 VI) MARIANNE Documentation française Bien que la Constitution de 1958 ait privilégié le drapeau tricolore comme emblme national, Marianne incarne aussi la République Française. Les premires représentations ďune femme bonnet phrygien, allégorie de la Liberté et de la République, apparaissent sous la Révolution française. Ľorigine de ľappellation de Marianne n'est pas connue avec certitude. Prénom trs répandu au XVIIIme sicle, Marie-Anne représentait le peuple. Mais les contre-révolutionnaires ont également appelé ainsi, par dérision, la République. Symbole de liberté, le bonnet phrygien était porté par les esclaves affranchis en Grce et Rome. Un bonnet de ce type coiffait aussi les marins et les galériens de la Méditerranée et aurait été repris par les révolutionnaires venus du Midi. Sous la IIIme République, les statues et surtout les bustes de Marianne se multiplient, en particulier dans les mairies. Plusieurs types de représentation se développent, selon que ľon privilégie le caractre révolutionnaire ou le caractre "sage" de la Marianne : le bonnet phrygien est parfois jugé trop séditieux et remplacé par un diadme ou une couronne. Aujourďhui, Marianne a pu prendre le visage ďactrices célbres. Elle figure également sur des objets de trs large diffusion comme les pices de monnaie ou les timbres-poste. (Source site de ľElysée)