Jean Muno, extrait de la nouvelle, Le gant de volupté dans Histoires singulieres Pourquoi était-il entré dans ce café du bout de la digue, pourquoi celui-ci ? Peut-etre parce qu’il était toujours vide. A force de passer devant et de n’y voir jamais personne, Peter avait eu envie de s’y asseoir. Apres lui avoir apporté un café, la serveuse avait disparu, le laissant seul dans la pénombre. Il y flottait de la musique douce melée `a une odeur assez écoeurante de lendemain de fete. Poudre de riz, parfum de bas étage, fleurs flétries… Peter alluma une cigarette. Il resterait ici une bonne heure, puis il irait attendre Françoise `a la sortie du bureau, comme il en avait l’habitude. Les journées paraissaient longues depuis qu’il était chômeur. Plus rien ne lui arrivait et, forcément, il n’avait plus rien `a raconter `a personne. (…) Ce bruit, ce léger grattement tout pres de lui, sur la banquette ? Il tourna la tete et… (148 mots)