Les Chaussures (extrait), Dave Wilson Le sac (...) en bandouliere, Dossavi fit un pas de côté ; immédiatement suivi d’un autre, plus vif, plus imprévisible. Grâce `a cette souplesse de félin, le petit Dossa venait d’éviter coup sur coup une crotte de chien et un bout de fer (...). Pourtant, le sable chaud lui grillait impitoyablement la plante des pieds. Il en était toujours ainsi durant la saison seche : le sable chauffait et l’école, ce n’était pas la porte `a côté. A l’école (...), Dossavi était au cours moyen deuxieme année. Depuis trois ans, apres qu’il eut changé d’établissement, il faisait le trajet quatre fois dans la journée. Le matin `a l’aller, il n’avait pas `a se plaindre d’une chaleur `a peine naissante. Le soir, apres dix-huit heures, le sable brulait déj`a moins. Mais `a midi, en partant de l’école et `a deux heures, en y revenant, la canicule sévissait. Et il subissait. Marcher n’était pas la bonne solution. Il fallait courir, filer de maniere `a (…) ressentir `a peine cette chaleur qui – en période de pleine activité – donnait des lancements au coeur. Le long des murs, s’égaraient quelques ombres dont on ne pouvait profiter `a cause des cactus (...).Alors, Dossavi attaquait la voie plein-centre. (…) Dave Wilson (né en 1950), poete et écrivain béninois ; de profession journaliste, émigre en France en 1980 ou il travaille depuis pour RFI. A obtenu un prix littéraire en 2003.