Liste d’ouvrages (séminaire d’auteurs) Adamek André-Marcel, La Grande Nuit[1] Le Château rouge est une grotte souterraine qui vient d’etre ouverte au public. Lors d’une visite, un séisme violent emporte les passerelles et les galeries s’effondrent. Seules deux personnes survivent `a la catastrophe : Anton Malek, in spécialiste du comportement animalier, et Marie, une vieille dame venue de Bruges. Les rescapés attendent en vain les secours : aucun signe de vie ne parvient de la surface. Id., La Fete interdite Les gens de Marselane attendent impatiemment la Saint-Luc, cette fete souligne la rentrée des récoltes et pour l'occasion les saltimbanques viennent se produire au village : acrobates, jongleurs, la femme-serpent, la femme-léopard, le dompteur de tigres... Le dompteur d'ours, Salim, se présente au village une semaine avant le reste de la troupe avec la belle Farah. Salim meurt subitement lors d'une représentation. Son ours s'en prend `a deux villageois qui venaient porter secours au saltimbanque. Farah qui a passé la nuit chez son amant le forgeron voit la scene de la fenetre et croit `a tort que les gens du village ont abattu Salim et l'ours. Elle s'enfuit de peur de subir le meme sort et pour prévenir ses compagnons. Les artistes ne se présenteront pas `a la fete et vont meme maudire Marselane et ses habitants. Les villageois sont tres malheureux de la situation et chargent deux des leurs, Alban et Lauric, de régler le malentendu avec les gitans. La route sera longue et semée d'embuches pour Alban et Lauric... Bauchau Henry, Antigone Lumineuse, féminine, intrépide, l'Antigone d'Henry Bauchau nous est peut-etre plus présente que celle des dramaturges. Et sans doute fallait-il un roman pour vraiment incarner les passions de la jeune mendiante qui, apres avoir suivi son pere, le roi aveugle, des années durant jusqu'au terme de son parcours, contre toute prudence prend le chemin de Thebes avec l'espoir d'empecher la guerre entre les fils de Jocaste, ses deux freres tant aimés. Commence alors pour elle une suite d'épreuves, de doutes, d'humbles joies et d'inexorables déchirements. De Decker Jacques, La Grande Roue « Comme `a la fete foraine, la roue tourne, avec apparemment des accents de joie, mais en vérité avec des sursauts de nostalgie… Rassemblés astucieusement dans ce roman cyclique qui a Bruxelles pour décor magique, comme pour une rencontre d’occasion, les personnages, jeunes et vieux, femmes et hommes, racontent leur vie se révelent pour mieux s’éclipser. C’est un livre ou il fat bon se promener, l’oeil aux aguets, le coeur en bandouliere, le pas incertain, pour d’improbables rencontres sur la scene quotidienne de ce théâtre bruxellois. » Emmanuel François, Mémoires d’un ange maladroit « M’engager pour écrire ses mémoires, pourquoi pas ? C’est peut-etre l`a, la derniere fantaisie de quelqu’un qui est presque au bout de la route, seul, avec son lot dépareillé de souvenirs. Je me demande parfois si ces lieux qu’il évoque existent vraiment ou si ce ne sont que des noms sur les pages aux couleurs passées d’un atlas fatigué de porter le monde ; mais il s’agit sans doute d’un simple effet du brouillard qui meme mes cartes et les histoires, dans cet arriere-pays) trois pas de la mer. » Emond Paul, Plein la vue Que les honorables lecteurs pretent `a ce roman un regard attentif. Car tt ce qui est preté est rendu au centuple, le Nazaréen l’a promis. Et quand cent regards leur seront offerts, il y a gros `a parier qu’`a l’instar de Céleste Crouque, le valeureux héros de notre édifiante histoire, leur viendra l’irrépressible envie de chausse des oculaires fumés. Pareil déguisement d’aveugle leur donnera tout loisir d’apitoyer quelques séduisantes poétesses, de savourer un paisible pelerinage `a Lourdes et de découvrir d’autres agréments dont la recette est exposée dans ces pages qu’il conviendrait de mettre entre toutes les mains. François Anne, Nu-tete « Une jeune femme atteinte d’une maladie implacable est soignée par un médecin amoureux de la « grâce de tout ce que la mort menace. » Gunzig Thomas, Mort d’un parfait bilingue^1 « Maintenant on se demandait vraiment quel effet ça pouvait faire une balle dans le ventre ou un éclat d’obus dans la figure, on se demandait comment s’était une vie sans jambes ou sans bras, une vie `a plus rien voir et on se demandait enfin `a quoi ça pouvait servir qu’on se les gele, qu’on nous réveille `a des heures impossibles, que les camions de transport militaire soient aussi pourris, si ça aidait `a gagner la guerre ou si c’était juste l’image de l’univers : nul du centre `a la périphérie. » Lamarche Caroline, La Nuit l’apres-midi Un premier roman sur un sujet scabreux: une jeune femme de milieu bourgeois aisé répond impulsivement `a une petite annonce. S’ensuivent des séances de sado-masochisme avec un homme roux qui `a la fois lui répugne et l’attire. Le libertinage est un choix délibéré de l’auteure qui l’utilise ici en référence `a l’interdit; c’est le questionnement de la protagoniste sur son énigme intérieure, sa recherche d’une identité, d’un « etre `a soi », par des moyens extremes en violent décalage avec les normes de sa condition sociale. Les ambiguités de l’héroine transparaissent dans une écriture qui, paradoxalement, est celle d’une poétesse. Id., L’Ours « J’ai un mari, deux enfants, je quitte un amant et je veux écrire… Je veux des enfants-livres. Et, dans ce but, devenir chaste. » Pour accomplir ce programme, la narratrice cherche l’appui d’un pretre avec qui se noue une relation intense, sorte de sublimation d’un amour qui ne sera jamais charnel. Une seconde trame narrative se déroule par fragments : souvenirs d’enfance qui forment contrepoint et éclairent le récit principal. L’ours du titre fait partie de cette période de jeunesse, mais se transpose en symbole qui donne la clé du roman. Le livre est tout en nuances, reves, analogies et reflets qui transportent le lecteur au-del`a du texte lui-meme. Nothomb Amélie, Le Sabotage amoureux Sorte de traité d’apprentissage de la vie. Dans une famille de diplomates en poste `a Pékin, une fillette transpose ses jeux en confrontation internationale et se prend d’une profonde passion pour une petite amie italienne. Id., La Métaphysique des tubes Avec sa verve habituelle, l’auteure raconte les trois premieres années de sa vie au Japon ou son pere était consul de Belgique. Petite enfance peu ordinaire qui débute par une période d’apathie complete (elle est « la plante »), puis par une phase de hurlements continuels jusqu’`a ce que les vertus curatives d’une tablette de chocolat la ramenent au calme. Elle n’est pas pour autant une petite fille soumise. Son caractere indépendant et fantasque se révele au cours d’aventures parfois tragi-comiques, avec en filigrane une réflexion sur la vie, la culture orientale et, on ose le dire, un certain substrat métaphysique. Id., Biographie de la faim Dans ce livre, l’auteure nous fait le récit de sa vie, surtout celui de son enfance et de son adolescence. Ses jeunes années nous sont ainsi contées `a travers le prisme de la faim : faim de nourriture, mais aussi de boisson, d'amour, de livres, d'écriture. Bref, une faim de la vie. Outers Jean-Luc, La Compagnie des eaux^1 Spécialiste des especes ovipares, émerveillé par la plénitude des rondeurs, Valere tombe amoureux de femmes enceintes, ce qui lui vaut de cocasses déboires. Son frere Maxime qui est, lui, contrôleur de gestion de la Dette publique, est attiré par l’angoisse du vide. Et… il voit sa femme peu `a peu lui échapper, `a mesure que son ventre s’arrondit. Toussaint Jean-Philippe, Monsieur « Le soir, parfois, apres le dîner, Monsieur faisait un scrabble dans la cuisine avec les parents de sa fiancée ; il notait lui-meme les points sur une feuille divisée en trois colonnes. Les contestations au sujet de l'orthographe de tel ou tel mot n'allaient jamais tres loin car Monsieur, en cas de litige, les laissait faire appel au dictionnaire, et si, ce faisant, bifurquant discretement vers les pages alentour, ils en profitaient pour resquiller, Monsieur, ma foi, passait l'éponge. Peu `a peu, les Parrain adopterent Monsieur, le trouvant agréable `a vivre, toujours pret `a rendre service. » Id., La Salle de bain « Lorsque j’ai commencé `a passer mes apres-midi dans la salle de bain, je ne comptais pas m’y installer ; non, je coulais l`a des heures agréables, méditant dans la baignoire avec le sentiment de pertinence miraculeuse que procure la pensée qu’il n’est nul besoin d’exprimer. » Weyergans François, Trois Jours chez ma mere Nuit apres nuit, un homme hyper anxieux voudrait ne pas affronter la vie qui l’attend. Ses souvenirs l’aideront-ils `a aller mieux ? Il a fait tant de voyages, du Japon au Canada, tant de rencontres amoureuses. Sa mémoire lui donne le vertige. Il s’invente une série de double auxquels il fait mener une vie sentimentale et sexuelle aussi agitée que la sienne. Il vit depuis trente ans avec Delphine, ils ont deux filles et il voudrait aller rendre visite `a sa mere. Elle vit seule en Provence et aura bientôt quatre-vingt-dix ans. Il lui téléphone souvent mais depuis quand ne l’a-t-il pas vue ? Il a d’abord un livre `a finir. Sa mere le lui dit : « Tu devrais publier ton roman, sinon les gens vont croire que tu es mort. » ------------------------------- [1] Non disponible `a la bibliotheque de la Faculté