Propositions de résumé de ľentretien avec Erik Orsenna en 240 mots (+ ou ­ 10%) Le remarquable succs de mon premier livre et ľintért manifeste de ses lecteurs ­ surtout des enseignants, des élves et de leurs parents - m'ont incité poursuivre ľhistoire de mes jeunes héros. Convaincu que la grammaire est un jeu, ľayant moi-mme enseignée, je voulais en effet expliquer le subjonctif un large public : un professeur de grammaire et moi avons ainsi conçu une intrigue qui dévoilerait tous les secrets de ce mode. Pour en assurer la cohérence, des linguistes et des enfants relisaient le récit. Initialement, je ne savais trop comment faire. Mais mes recherches m'ont peu peu révélé sa personnalité : tel un tre de chair et de sang, le subjonctif attend, désire, espre ! Demander que quelque chose soit, revient déj critiquer ce qui est. La nature du subjonctif est donc révolutionnaire, ce qui fascine les jeunes. Le conte me paraissait aussi le genre le plus approprié ; la langue est claire et simple, pouvant toucher chacun. Que les enfants chérissent leur langue est essentiel, comment sinon communiquer ? Priver ľindividu de mots traduisant ses rves handicaperait la pensée, des réactions violentes s'ensuivraient. Ne négligeons pas non plus la grammaire qui structure notre réflexion. Enfin, si la langue sert communiquer, le bateau, outil selon moi hautement subjonctif, sert ľaventure. Car évoluant dans un milieu marin - symbolisant nos rves, ľenvie ďun ailleurs - mes héros doivent emprunter des bateaux, savoir les manoeuvrer et se comporter de façon solidaire et noble, tels des chevaliers, pour atteindre leur destination. (261 mots) Mon livre, La Grammaire est une chanson douce , a connu un grand succs. De plus, comme ses lecteurs voulaient savoir comment se poursuivrait ľhistoire des deux jeunes héros, je me suis décidé en écrire la suite. Pour ce faire, j'ai choisi une fiction ľaide de laquelle je pouvais familiariser mes lecteurs aux subtilités du subjonctif. En écrivant ce livre, aidé par un professeur de grammaire, des linguistes et mme des enfants, je suis devenu un reporter grammatical . Mais j'ai été trs surpris par ce que j'ai découvert. Entrer dans ce monde, c'est prendre conscience que le subjonctif est une vraie personne, un tre riche en sentiments, au caractre rebelle. Grâce sa langue dépouillée et claire, le genre du conte permettait de bien mettre en scne tous ces sentiments et de toucher ainsi tout un chacun. De fait, il est trs important ďutiliser une langue pour qu'elle reste vivante, le lexique sinon s'appauvrit. Il faut donc empcher la mort des mots, la mort de la pensée ! Moi, je ferai tout pour que notre langue reste riche. Comme la mer représente pour moi le terroir par excellence des subjonctifs, mes héros évoluent entre des îles. Des écrivains ont déj signalé cet aspect, ďune certaine façon, avant moi. Car la mer comme la langue reflte nos rves, nos envies exploratrices. Monter sur un bateau, ce sera également, comme avec le subjonctif, devoir observer certaines rgles, faire preuve de solidarité, ďesprit chevaleresque, pour arriver bon port. (261 mots) Aprs ľimmense succs de mon livre La Grammaire est une chanson douce, les lecteurs en réclamaient la suite. C'est pourquoi je me suis lancé dans ľécriture des Chevaliers du subjonctif. J'ai choisi la fiction pour faire comprendre de façon ludique le subjonctif aux enfants. J'ai compris que ce mode - un monde en soi - est ľunivers du possible, de ľattente, de ľespoir, qu'il recle donc tous nos sentiments ; ľutiliser, c'est donc revendiquer le changement et faire ainsi preuve ďesprit révolutionnaire - ce qui va captiver les jeunes. J'ai également choisi ďutiliser le conte, un genre que chacun peut comprendre : la langue du conte est claire et simple. Faisons attention elle justement : conservons-en toute la richesse ! Les mots sont ľexpression de nos pensées, de nos rves, sinon nous nous exposerions des actes violents. Prenons aussi garde ne pas négliger la grammaire, ľépine dorsale ďune langue ; ses structures structurent notre réflexion. Dans mon histoire, j'ai utilisé la métaphore du bateau et de la mer qui représentent le besoin qu'ont les hommes de rver, de découvrir. C'est pourquoi le bateau est mes yeux un outil fortement subjonctif. Comme la langue qu'il faut maîtriser pour communiquer, mes personnages doivent savoir piloter leur embarcation et connaître les rgles de la navigation pour rester sain et sauf. Tels des chevaliers poursuivant le mme but, ils doivent respecter certaines rgles et tre solidaires. (258 mots)