Référentiel ďhistoire de Belgique, éd. Racine, 2002 i 2 PREHI - 3 millions d'annees Temps indeter- mines '■ Apparition des -5 milliards ancetres de Fhomme d' annees en AMque orientate HISTOIRE - 2000 " 1000 *£5S£* ANTIQUITE ecrits (alpha- (pourtour mediterranean) bet phenicien) PREHISTGIRE DE LA BELGIQUE \ ■2000 -800 PERIODE N EOLITH I QUE ET AGE DES METAUX (commencee en -4500) k i CULTURE CELTE IRE - 450000 1,5 million d'annees Arrivee des ancetres de Fhomme en Europe Premieres traces d*une activity humaine en Belgique, enlre Sprimont et Comblain-au-Pont (region liegeoise vers -450000) ainsi qu'a Spiennes (region montoise) vers -250000 - 100000 Les plus anciens vestiges humains trouves en Belgique : 1'homme de Spy (type Neanderthal) -35000 Les plus anciens vestiges de l'Homo Sapiens trouves en Belgique : I'homme d'Engis, notre ancetre direct (type Cro-Magnon) E L'EUROPE + 476 A i 1000 MOYEN AGE 1492 A t 1789 i 2000 TEMPS MODERNES TEMPS TEMPS INDUS- AC-TRIELS TUELS HISTOIRE DE BELGIQUE + 476 4 PERIODE ROMAINE 843 MOYEN AGE 4 1384 1482 A PERIODE FRANQUE PERIODE FEODALI ET ESSOR DES VILLES CD 1555 A 1713 A H830 © (?) Periode bourguignonne © (1384-1482) (5) Periode des Habsbourgs © desPays-Bas (1482-1555) ® Periode des Habsbourgs © d'Espagne (1555-1713) Periode des Habsbourgs d-Aulriche(1713-1794) Periode francaise (1794-1815) Periode hollandaise (1815-1831) 1794^ A A ® BELGIQUE INDEPEN-DANTE If Independance beige (1830) 4 REPERES OIRONOLUGfQl I S l'j svetri) 3 s^llS^^^^^B LE PALEOLITHIQUE (des origines ä -8500) outils en silex taille et en os lance et propulseur feu - chasse, péche, cueillette (economic de prédation) - habitat en cavemes - vétements en peau LE MESOLITHIQUE (de -8500 ä -5500) Un réchauffement du climat modifie l'environnement et le mode de vie des hommes. - vraisemblablement, premieres em-barcations creusées dans des troncs d'arbres - chasse, péche, cueillette (economic de prédation) - premieres viandes grillées - premieres domestications (chiens, pores, chevres, moutons...) LE NEOLITfflQUE (de -5500 ä -1800) Les premiers agriculteurs-éleveurs s'installent en Hesbaye et au sud de 1'Ardenne. Ľhomme vivant davantage ä ľexté-rieur observe la nature et la com-prend mieux. - filets et hamecons pour la péche - outils en pierre polie (haches, lames de faucille et flěches en silex, meules en grěs) - poteries - utilisation du bois, du chaume et du torchis pour ľ habitat Hache poue trovvée ä Nivelles - coexistence d'une economie de pr^dation et d'une economic agro-pastorale - chasse, peche, cueillette - premiers elevages (boeufs, moutons, sangliers) - production de fromage - domestication du cheval - premiers defrichements - premieres cultures de graminees (epeautre, milet, orge, froment) - a Spiennes, premieres traces d'une extraction et d'un travail intensif du silex, traces d'echanges d'outils et de parures LAGE DES METAUX : BRONZE ET FER (de -1800 ä -52) Les matiéres minérales utilisées pour décorer les recipients en terre cuite laissent dans les fours des potiers des résidus de metal (du cuivre principa-lement). La fonte de ces résidus est vraisemblablement ä ľorigine du travail des métaux (bronze, fer et or). ) artisanat du bronze (-1800) artisanat du fer (-800) outils en metal armes de chasse e t de defense - coexistence d'une economie de predation et d'une economie agro-pastorale - cueillette, culture, elevage, chasse, peche - premiers stocks, echanges plus reguliers et premieres marchandises-monnaies (haches en bronze) - production de biere et de galettes de cereales (bouillie sdch£e qui deviendra du pain grace au levain) Les Celtes (-800 ä -52) Les Celtes constituent une culture qui s'étend de ľlrlande aux Balkans. Děs le VIIe siěcle avant Jesus-Christ, un foyer important de cette culture est Halstatt (en Autriche). Grace aux exportations de sel tiré du sous-sol de cette region, cette culture se propage-ra ä travers toute ľ Europe, et plus - perfectionnement du travail des métaux (or, argent, bronze, fer) - art de ľémail et du verre - travail du bois (chars et tonneaux) - charrue ä roues et fertilisation des terres lourdes par la mame et la chaux - cultures (cereales, legumes sees, lini - elevage (boeufs, pores, moutons, chevres, poules, animaux de trait) - production de charcuterie y com-pris les foies gras d'oie, les jambons, saucissons et saucisses - consommation de poissons sales, de viandes bouillies et r6ties, de miel - bandes et camps (groupes - premiers rites funeraires nomades) - panares {colliers) - premiere vie sociale autour du feu - objets graves - signes et dessins sur les parois des cavemes (notamment ä Lascaux et Altamira) - bandes et camps (groupes nomades en voie de sedentarisation) - premieres sculptures (figurines en argile) - premieres pratiques magiques - extension du mode de vie seden-taire (premiers habitats fixes et col-lectifs) L'existence de reserves alimentaires impose l'organisation d'une defense contre les pi Hards, d'oit la necessity de se dormer un chef. - recherche de formes et de motifs decoratifs sur les poteries en terre cuite - megalithes funeraires : dolmens (Wens) et menhirs (provinces de Namur, Hainaut, Luxembourg) Les txois menhirs d 'Oppacne f DuitBur) - mode de vie sedentaire (habitat fixe et collectif) La necessite de proteger les stocks contre la convoitise des voisins entraine des luttes armees et le besoin de chefs militaires. - de nouvelles valeurs s'imposent : importance du metal et de Tor deve-nus symboles de richesse et de puissance - sepultures individuelles marquant les differences de classes - mode de vie sedentaire ; habitat fixe, plus familial et groupe en villages - a la tete de chaque tribu, un chef et une aristocratie terrienne - une classe guerriere semble domi-ner les 90 % de la population composed d'agriculteurs, d'artisans et de marchands - pas de veritable unite mais des tri-bus independantes ; ainsi, parmi les Beiges, on peut citer : • les Menapiens (ä Test de I' Escaut) • les Morins (entre la Mer du Nord, la Lys et le Bas-Escaut) • les Nerviens (Hainaut-Brabanf) • les Aduatuques (vallee mosane) - transmission orale du savoir spiri-tuel et intellectuel - religion polythetste placee sous les signes de la nature et de la fertility - pratiques funeraires (inhumation, incineration, tumuli) - mobilier funeraire (dont chars a quatre roues) ; motifs decoratifs en S 7 - les dmides, seuls détenteurs de la connaissance et de la tradition, constituent le clergé, rendent la justice et s'occupent de 1'éducation et de la médecine. • les Éburons (Hesbaye) • les Trévires (Sud-Luxembourg) • les Condruses (Condroz) - agriculteurs, artisans et maichands sont libres mais n'exercent aucun droit politique - construction de forteresses, premieres formes urbaines (oppida) avec rues, places et sanctuaires - expeditions de conquěte aux quatre coins de l'Europe (dont 1'Italie) torques en or et en argent; fibules poteries au tour BaXDUiII D'ORU'ElG&iBIUSJi Les descendants de 1'aristocTatie ter-rienne de la Gaule restent proprietaires des villas et exereent les plus hautes charges administratives de 1'Empire. Une classe moyenne importante voit le jour. EUe est formee par des artisans, des ouvriers, des commercants et des officiers dans 1'armee romaine. Une troisieme classe, celle des pay-sans libres, locataires ou petits proprietaires, travaille la terre. Enfui, une classe servile — formee de mineurs et de manoeuvres — occupe le bas de l'echelle sociale. A la fin des conquetes, la rarefaction de la main-d'ceuvre servile en agriculture amene les proprietaires gallo-romains ä conceder une terre ä certains de leurs esclaves, leur donnant ai n si le Statut düff ranch is. Á la těte de l'Empire, l'empereur donne ses ordres sous la forme ďédits. Á la tete de chaque province, dont celle de la Gaule Belgjque, se trouve un légat, representant l'Empire. Chaque province est divisée en cites (dont celles des Nerviens, des Tongres, des Trévires,...). Chaque cite est dotée d'un centre administratif (p. ex. Bavay, Tongres, Treves,...) et comprend plu-sieurs bourgades ou villages (appelés parfois "vici") : Toumai, Namur, Bastogne, Arlon, Les Bons Villers, Waudrez-lez-Binche, Amay, Ferooz, Virion, Ciney, Taviers, Étalle,... (Cf. W. Devos et R. Geivers, Atlas historique Erasme, pp. 22 et 27.) - adoption progressive par les Gallo-Romains du latin, vehicule par les militaires et les marchands - dispantion progressive des dialectes celtes - transmission ecrite du savoir - coexistence des religions gauloise et romaine (syncreTisme) - suppression des druides - au 4e siecle, premieres conversions au christianisme (Tongres et Cambrai, premiers eveches de la Gaule Belgique) - remplacement de l'incineration par 1'inhumation (tumuli de Grob-bendonck, Celles-les-Waremme) - art de la mosaique - sculptures en bronze et en pierre (steles et bas-reliefs); verreries - architecture : voüte en plein cintre - construction de temples (Liber-chies, Fontaine-Valmont), de ther-mes, de bains privfe et probablement de theatres (Furfooz) Le roi est a la téte de la societě. Celle-ci se divise en trois classes : - les hommes libres détiennent le pouvoir économique, politique, rnili-taire ou judiciaire ; - les affranchis (anciens esclaves) sont redevables d'un tribut annuel á leur maitre ; - les esclaves (par heredité ou par capture de guerre) sont tenus de tra-vailler les terres de leur maitre. Développement des villages et paroisses rurales, dotées de biens par les grands proprietaires qui nomment les cures. Le roi regne en maitre. U est seconde par des hommes de confiance (en general, de gros proprietaires ter-riens) qui remplissent les fonctions les plus importantes du royaume. L'un d'eux, le maire du palais, acquiert progressivement une puissance grandissante qui finira par sup-planter celle du roi. Les anciennes cites romaines devien-nent des "pagi" et sont administrees par des comtes. Au niveau judiciaire, on abandonne le droit romain pour privilegier le droit coutumier germanique. Avec la christianisation, on assiste a emergence d'un clerge seculier dans les £veches de Cambrai, Tongres, Arras, Liege, Toumai et les paroisses rurales, ainsi que d'un clerge regulier dans les abbayes et monasteres (sainte Waudm a Mons ; sainte Gertrude a Nivelles ; sainte Begge a Andenne ; saint Berthuin a Malonne et saint Feuillen a Fosses). Progressivement, ces abbayes et monasteres adopteront la regie de saint Benoit. Le pape Gregoire Icr le Grand est a I'origine du chant gregorien. 9 particulierement en France, en Allemagne et en Belgique. Parmi les populations celtes qui occupaient la Gaule, les Beiges s'eta-blirent entre Rhin, Meuse et Seine. Ces Beiges etaient organises en tri-bus tres independantes les unes des autres. EKESrÖ&VIE l: ťONOWQl I; - boissons : hydromel, cervoise et cidre - artisanat ; bois, textile, verre, ambre - apparition de monnaies métal-liques d'or et d'argent, de bronze PERIODĚ ROMAINE (-52 á 476) Pour imposer son autoritě auprěs des sénateurs romains, Jules César se fait donner le commandement d'une arrnée afin de conquérir la Gaule. Ceíte conquéte commence en -58 et est achevée en -52. Devenue maítresse de nos regions, Rome les organise et leur impose sa civilisation (Pax Romana). Cependant, des les IP et HP siěcles apres J.C., ďimportants déplacements de population en provenance de 1'Est déferlent sur 1'Empire romain et amě-nent dans nos regions des tribus ďori-gine germanique : les Francs. Avec 1'arrivée encore plus massive de peuples germaniques, on peut considérer que la periodě romaine prend fin en 406. Finalement, en 476, la destitution de l'empereur-enfant Romulus Augustulus par le chef barbare Odoacre consacre la fin de 1'Empire romain ďOccident. - constructions en bois, pierre et briques - toits en tuiles - chauffage par hypocauste - pavements en terre cuite et mosai'ques - utilisation de la moissonneuse (valhis) inventee sans doute par les Trevires - chaussees empierrees (Bavay-Ton-gres-Cologne, Bavay-Ciney, Treves-Reims, Tongres-Metz, Reims-Bavay, Bavay-Toumai,...) - meules actionnees par les animaux - transport et vieillissement du vin en tonneaux Moissonneuse des Trevires - ľéconomie agro-pastorale domine - la villa devient un centre ď exploitation agricole et artisanale - de nouvelles productions agricoles apparaissent : vignes et arbres frui-tiers - les surplus sont vendus au marché local ou exportés dans ľ Empire - on consomme du vin importe et on utilise des épices - on frappe des monnaies d'or, d'argent et de bronze - les monnaies sont unifiées ä ľéchelle de 1'Empire - les agglomerations urbaines se développent au carrefour des chaus-sees et le long des fleuves Forces romaines en fer LA PERIODE FRANQUE {du Ve au IXe siěcle) 1) Le royaume merovingien (de 450 a 751) Merovee, Fils d'un roi franc, fait de Toumai le centre de son royaume. Ses successeurs Childeric et Clovis agrandissent ce dernier et Paris en devient la capitale. Les descendants de Clovis, mauvais gestionnaires et sumomm^s les rois faineants, abandonnent leurs pou-voirs aux regisseurs de leurs proprie-tes (les maires du palais). En 751, l'un d'entre eux, Pepin le Bref, renverse le dernier souverain merovingien ; il se fait proclamer et sacrer roi par le pape. - travail des emaux cloisonnes et de la verrerie - peu de progres techniques — voire meme recul — dans certains domaines Boucle uérovincienne en émaux cloisonnes - economie agro-pastorale En raison de l'insecurite, les villas restent des centres artisanaux et d'ex-ploitation agricole fortement tournes vers l'autoproduction. Progressi-vement, elles se transforment en grands domaines. L'activite marchande des villes regresse sauf le long de la Meuse et de l'Escaut La monnaie se rareTie. 8 2) L'empire carolingien (de 751 ä 843) Charlemagne, fils de Pépin le Bref, succěde ä son pere et se fait ä son tour sacrer empereur d'Occident en 800 ; il donne son nom ä la nouvelle dynastie, celie des carolingiens. Par des conquétes, Charlemagne agrandit ľétat franc des Pyrenees ä l'Elbe et l'Oder et fait d'Aix-la-Chapelle sa capitale. Aprěs sa mort, ľ Empire est divise entre ses trois petits-fils. (Cf. W. Devos et R. Geivers, Atlas historique, Érasme, p. 33) PROCRES* TF.OFMQiDES - amelioration de la qualité des outils en fer Monogramme de Charlemagne ĚfÉE CAROUNGIENNE REPE F.CGXOMFQÍ IE L'agriculture et l'elevage demeurent la base de l'economie qui reste orga-nisée en grands domaines ; ces der-niers sont divisés, d'une part, en reserve du seigneur grand propriétai-re et, d'autre part, en tenures c'est-a-dire en petites exploitations confiées aux paysans en échange de rede-vances et de corvées Une activité commerciale se main-tient le long de la Meuse, de l'Escaut, de la Lys et du littoral brugeois : les noyaux des futures villes-marchés (Dinant - Namur - Huy - Gand -Bruges - Tournai...) s'y développent. Les élevages de moutons, notamment dans les Polders, sont á 1'origine ďune industrie drapiěre en Flandre. Le jardin potager et le vivier, aban-donnés depuis la periodě gallo-romaine, sont remis en exploitation. Denier en argent frappe A Dege sous Charlemagne et portant sur sa face le NOM de "CaROLUS". PERIODE FEODALE ET ESSOR DES VILLES (de 843 ä 1384) Le traite' de Verdun (843) divise l'Empire de Charlemagne entre ses trois petits-fils. Charles le Chauve en recoit la partie occidentale, delimitee approximati-vement par l'Escaut, la Meuse supe-rieure et le Rhone, ce qui constituera plus tard l'essentiel du royaume de France. Louis le Germanique recoit la partie Orientale delimitee par le Rhin et les Alpes, ce qui constitue le futur Saint-Empire romain de la nation germanique. Lothaire recoit la partie centrale qui s'etend de la mer du Nord ä la Medi-terranee. Ce "pays d'entre deux" devient rapidement l'objet de convoi-tises de ses deux grands voisins et nos regions leur servent de champ de bataille. - renforcement des techniques de fortification - utilisation accrue d'armes et d'ins-truments agricoles en fer (cognees, serpettes, houes, faux, beches...) - nouvelles sources d'energie : mou-lins a eau et a vent - introduction du collier d'epaule et de la ferrure des sabots qui amelio-rent la traction du cheval - joug frontal pour les boeufs - charrue a versoir (soc en metal), brouette - utilisation de la herse, pour alleger la terre Le fléau normand accroít ťinsécurité, ce qui provoque un recul de 1'exploitation des terres, entrainant une pénu-rie de pain, des famines et une diminution importante de la population. Cependant, ä partir du 10e siěcle, le retour de la paix favorise une amelioration progressive des conditions de vie : - l'agriculture et l'elevage restent la base de l'économie domaniale ; - les progres techniques en agriculture rendent les famines plus rares et améliorent la santé des populations tout en diminuant la mortalitě infantile ; - les activités forestiěres se développent et sont liées aux défrichements rendus nécessaires par 1'accroisse-ment de la population ; - le systéme ďéconomie domaniale reposant essentiellement sur 1'auto- 10 KEPI:!{I S 1 VORt; IN f>A11< »\ Ľot.mytKi i vmuwrnviívľ Sous ľinfluence de ľÉglise, ľescla-vage se transforme en servage : certes, ce demier supprime l'apparte-nance juridique de ľindividu ä quel-qu'un, néanmoins il maintient sa dépendance économique. Dans un souci d' unification de son empire, Charlemagne cree une administration fortement centralist : deux cents comtes sont nommes pour administrer le pays et en constituer l'aristocratie. lis sont lies a l'empe-reur par un sermeni d'obetssance et de fidelity (lien de vassalite). Comme ils ne sont pas retabu^s, ils recoivent de leur suzerain des dotations (domaines ou abbayes). Pour renforcer la defense des fron-tieres de 1'empire, Charlemagne cree aussi des "marches" qui sont confiees a des "dues" (du latin duce-re, conduire, dinger). Pour surveiller les comtes et les dues, des commissaires imperiaux, les rrusswJoiniriici sont nomm6s : ceux-ci sont toujours envoyes deux par deux, un laic et un ecclesiastique. Dans un meme souci d'unification, les decisions de l'empereur et les lois sont codifiees en "capitulaires". Cependant, certains monasteres el eveches prennent de plus en plus d'independance et de pouvoir par rapport a l'empereur : ils se donnent notamment le droit de justice sur leurs terres et se dispensent de payer certains impots. - les abbayes et les monasteres sont a l'origine d'un renouveau intellec-tuel et artistique - des centres intellectuels sont ouverts sur 1'ordre de Charlemagne - le latin devient la langue de reference pour les intellectuels - des bibliotheques sont crepes a l'interieur des monasteres ou les moines recopient les manuscrits ; eux-ci sont omementes de lettrines et d'enluminures - le chant gregorien se developpe - des eglises sont baties selon le plan basilica] (Nivelles et Saint-Trond) ou selon le plan octogonal (Saint-Donatien a Bruges ; Saint-Jean a Liege) - l'orfevrerie religieuse se pare de cabochons, de pierres precieuses et d'einaux - l'ivoire est utilise (évangéliaires, jeux ďéchec) De nouveaux rapports sociaux s'eta-blissent en raison de l'insecurite generale (pillages, invasions, famines). Beaucoup d'hommes libres se mettent des lors sous la protection des nobles, proprietaires terriens plus puissants qu'eux. Ces proteges (devenus ainsi vassaux) doivent en contrepartie aider leur seigneur (suzerain) auquel ils sont lies par un serment de fiddlitd et d'hommage. Pour prix de leur assistance, ils recoivent souvent une terre appelee fief. Ce Systeme est ä l'origine de la feo-dalite. Apres les invasions normandes qui ont provoque une diminutjon de la population, on assiste, entre 1050 et 1300, ä un essor demographique vu I' amelioration des conditions de vie. Cependant, ä partir de 1350, on obser- Avec le morceUement de 1'empire carolingien et l'insecurite issue des invasions normandes, le pouvoir central perd son autorite au profit des princes et seigneurs locaux. Ainsi, du roi de France ou de l'empereur de la nation germanique dependent les grands seigneurs, qui en sont les vassaux. Ces grands seigneurs sont, ä leur tour, suzerains d'une multitude de petits seigneurs locaux, egalement leurs vassaux. Ce groupe constirue la noblesse. En echange de la protection et des terres recues de leur suzerain, les vassaux doivent ä celui-ci divers services, dont principalemem l'aide militaire et financiere (notamment lors des croisades). L'£glise est souvent l'arbitre des querelles entre seigneurs locaux. La vie culturelle, intellectuelle et artistique continue de rayonner ä partir des monasteres et des abbayes. De nouveaux ordres religieux voient le jour : - les Cisterciens et les Prémontrés, - les Franciscains et les Domini-cains (ordres mendiants). Ľ architecture románe domine les 1 lc et 12e siécles : Nivelles, Hastiére, Celieš, Soignies, Tournai... Ľ art gothique rayonne aux 13c et 14e siécles : cathédrales de Bruxelles, de Toumai et de Gand. église Notre-Dame de Bruges ; collégiaies de Dinant, Huy, Walcourt ; abbayes d'Aulne, de Villers-la-Ville, d'Or-val. Avec I'art gothique, l'essor des villes se manifeste dans des monuments civils : hotels de ville de Bruxelles, Louvain, Bruges et Aude- i i REPERES DEMOCatAPUIQt.rs ve a nouveau une longue phase de declin demographique, quand eclate la peste noire qui decime entre un tiers et la moitie' de la population. La piupart des paysans sont des serfs, totalement dependants de leur seigneur sur le plan economique et redevables de corvees et d'impots. Les progres de 1'agriculture et l'essor demographique passager ainsi que la necessite de maintenir une main-d'oeuvre locale, apte a defricher de nouvelles terres, obligent neanmoins les proprietaries de terres a adoucir les conditions de vie de leurs serfs, lis leur concedent diverses liberies dont le droit de location de la terre. Ainsi vont naitre et se develepper de nouveaux villages. Dans les villes, Touverture aux mar-ches exterieurs amene les artisans a se proteger contre la concurrence et a se regrouper en corporations (ou metiers). Celles-ci sont fortement hierarchisees et imposent a chacun de leurs membres un parcours de formation : ils sont d'abord apprentis puis compagnons. Seuls les plus fortunes d'entre eux peuvent pretendre au grade de maiLre. Certaines corporations purement militaires portent le nom de "serments". A cote' de la noblesse et du clerge, on voit naitre une nouvelle classe socia-le, enrichie par le commerce et I'arti-sanat : la bourgeoisie urbaine. Celle-ci va rSgenter la vie economique. KI- R- KJ S~ U*OK.<;'%\KUW»\ I'Dt.f l l(Jt. K K t UiUl MS LILM \\ I A l'intefieur des villes n£es des ^changes commerciaux, les mar-chands et les artisans acquierent pro-gressivement un pouvoir financier qu'ils utilisent pour acheter au seigneur local des libert6s (ou franchises). Parfois meme, ils prennent les armes pour obtenir ces privileges. A partir du 12" siecle en Flandre et a Liege, au 13e en Brabant, ils obtien-nem, par exemple, les libertes sui-vantes : - droit d'etre exemptes du tonlieu (taxe de passage des marchandises sur les terres du seigneur); - droit d'etre juges et administres par leurs propres echevins ; - pouvoir d'organiser la milice com-munale ; - droit de tenir un marche' ou une foire annuelle. Ces privileges sont consignes dans des chartes communales : la plus ancienne, celle de Huy, accordee par le prince-eveque de Liege, date de 1066. Cette autonomic communale est concretisee par les symboles que sont les sceaux, les hotels de ville, les beffrois et les perrons. Le suzerain se fait alors representer dans la commune par un fonctionnai-re appele bailli, mayeur ou prevdt. La commune exerce ses pouvoirs par un college d'echevins (detenteur des pouvoirs legislatif et judiciaire) et par un college de conseillers (pour le pouvoir administratif). Ces deux colleges sont presides par un bourg-mescre. NAMUR - PlfcCE DU TRtSOR D'HUCO D'OlCNIES Ki LH'Kl SC fr.H lit 1 S narde ; beffrois de Toumai, Gand et halles aux draps de Bruges et Ypres. Les reliques rapportees des croisades et le culte des saints suscitent des chefs d'oeuvre d'orfevrerie (chasses et reliquaires : Sainte-Gertrude de Nivelles, Notre-Dame de Tournai, Tresor d'Hugo d'Oignies). D'autres pieces (lutrins, calices, pique-cierges et, par exemple, les fonts baptismaux de Renier de Huy) complement ces tresors d'orfevrerie. On voit naitre les premiers textes lit-teraires en langue romane (geste des quatre fils Aymon, Roman de Renart...). Les mathematiques se developpent et les Croises apportent 1'usage des chiffres arabes et du zero a partir du Y2' siecle. Le latin reste la langue des intellec-tuels mais il regresse au profit du francais et du flamand de plus en plus utilises dans les actes officiels. 13 KEFĚRES BE VIE EtONOMTQEE De plus, a la meme epoque, les Normands remontent l'Escaut ainsi que la basse Meuse et sement terreur et desordre dans nos regions. Devant cette insecurity et cette insta-bilite politique, les seigneurs locaux doivent organiser la defense des terres ; ils en profitent pour renforcer leur pouvoir en obtenant de 1'autorite centrale le droit d'administrer leur domaine, d'y rendre la justice et d'y percevoir les impots. En outre, ils obtiennent l'heredite de leurs droits et des benefices de leur fief. Progressiveraent nos regions se transforment ainsi en une mosai'que de petits temtoires (principaute epis-copale de Liege, comtes de Flandre, de Hainaut, de Namur, de Luxembourg, duch.es de Brabant et de Limbourg, etc.), qui aboutissent, apres partages, ventes, conquetes et alliances successives, aux grands fiefs de Flandre, de Brabant, de Hainaut, de Namur, de Luxembourg et de LiSge. Des le Xe siecle, apres les invasions normandes, on assiste a une lente reprise des activites artisanales et commerciales. Dans des sites particu-lierement favorises (confluents de rivieres, croisement de routes, etc) et relativement bien proteges contre un ennemi exterieur, les lieux de debar-quement de marchandises (portus) sont a l'origine de petits marches qui redonnent une certaine activite et un nouvel essor a ce qui va devenir des villes prosperes. - passage de Tassolement biennal (avec alternance de terres cultivées et de terres au repos appelées jachěres) á l'assolement triennal ; cette technique consiste a diviser la terre en trois parties : céréales d'hiver (fro-ment, épeautre ou seigle), céréales de printemps (avoine, orge ou sarrasin) et jachěre ; grace á ce systéme, les deux tiers ďune méme terre sont cul-tivés chaque année au lieu de la moi-tié, ce qui a pour effet d'accroitre la production ; par la suite, des légumi-neuses (trěfle, luzeme, pois,...) seront cultivées sur la jachěre pour reconstituer le sol et améliorer la noumture du bétail. - construction de digues et asséche-ment des terres endiguées (polders) - utilisation du charbon de terre - introduction du pilon et du soufflet dans 1'industrie sidérurgique naissante - invention du rouet pour filer la lame (fin XITF - debut XIV6) MM La olanděe PSAUTIER DE GUY DE DaMPIERRE Blason du duc de Brabant et de divers seigneurs braban^ons production se transforme progressi-vement en un Systeme d'economie marchande avec ecoulement des surplus des campagnes sur les marches urbains ; - le marche urbain favorise egale-ment un developpement de l'artisa-nat ä l'interieur des villes (hötellerie, draperie, tapisserie, orfevrerie...). II attire une main-d'oeuvre complemen-taire en provenance des campagnes ou eile est moins necessaire ä cause des progres techniques ; - par la suite, les axes commerciaux s'elargissent et donnent au commerce local un plus grand rayon d' action avec, entre autres, l'organisation des foires annuelles ; - dans un but de confort et de secu-rite dans leurs displacements, les marchands se regroupent en associations diverses (appelees guildes au niveau local et hanses au niveau international); - le commerce ameliore le niveau de vie des populations, grace notamment ä l'apport de nouveaux produits origi-naires d'Europe centrale et septentrio-nale (consommation de hareng sale et fume). D'autres produits, en provenance d' Orient, arrivent chez nous via la Mediterranee : cannelle, clous de girofle, noix de muscade, safran, moutarde. Le sucre de canne rapporte par les Croises detrone le miel; - une activite houillere se developpe ä partir du 12c siecle k Liege, Charleroi et Möns. 12 -—-;- PERIODE BOURGUIGNONNE (1384 ä 1482) Le 15e siěcle voit le déclin du regime feodal ; les dues de Bourgogne, par une habile politique matrimoniale, mettent fin au morcellement territorial de nos regions. 1) La preparation de 1'unité (Philippe le Hard! et Jean sans Peur) Philippe le Hardi reeoit de son pere, le roi de France Jean le Bon, le duché de Bourgogne, pour sa vaillance au cours de la guerre de Cent Ans (1337-1453). En 1369, il épouse Marguerite de Maele, fille du Comte de Flandre, qui hérite, en 1384, des comtés de Flandre, d'Artois, de Rethel, de Franche-Comté et de Nevers. Par le manage de ses deux ainés, Jean sans Peur et Marguerite de Bourgogne, aux deux ainés d'Albert de Baviěre, il prepare pour sa descendance 1'heritage des comtes de Hainaut, de Hollande et de Zélande. Ensuite, Philippe le Hardi, ayant sou-tenu, lors ďun conflit armé, la duchesse Jeanne de Brabant, tante de son épouse, reeoit ďelle, ágée et sans descendance, la succession du Limbourg et du Brabant pour son fils Antoine. En 1409, Antoine, devenu entre-temps due de Brabant et de Limbourg, épouse en secondes noces la duchesse Elisabeth de Görlitz, héritiěre du Luxembourg et de Chiny. Ä la mort ď Antoine de Bourgogne en 1415, Jean, le fils de son premier mariage avec Jeanne de Saint-Pol, devient ä son tour due de Brabant et de Limbourg sous le titre de Jean IV. Le mariage de ce demier avec sa cousině germaine Jacqueline de Baviěre le fait devenir aussi comte de Hainaut, de Hollande et de Zélande. A sa mort prématurée en 1427, e'est son frěre Philippe de Saint-Pol qui hérite du titre de due de Brabant et de Limbourg. (Cf.W. Devos et R. Geivers, Atlas historique Érasme, p. 43.) - en agriculture, peu d'innovations techniques sauf en ce qui concerne l'utilisation de plus en plus grande de la faux pour moissonner et le recours de plus en plus intensif a la fumure animale - laines locales, cardees (e'est-a-dire demelees) utilisees pour fabri-quer des draps plus 16gers que ceux obtenus a partir des laines anglaises - invention du moulin a fouler, du metier a tisser des toiles et des tapis-series murales (specialties de Tournai, Bruxelles et Malines) - premieres houilleres a ciel ouvert - dans la region de Liege, construction d'unpremierfourneau pour pro-duire la fonte utilisee, notamrnent, dans les bombardes - utilisation de la poudre explosive et des premieres armes a feu - marteaux pilons mus par l'energie hydraulique (les makas) - progres dans la fabrication du verre a vitres, a partir d'un cylindre souffle, fendu puis deploye en une feuille sur une dalle r6fractaire - premiers livres imprimis (incu-nables) - lettre de change, cheque et credit commercial - nouveaux instruments de navigation (boussole, compas magnetique) et portulans Tapisserie (detail) - en Flandre, surtout, association de cultures et ďélevages ; cultures tradi-tionnelles du blé en Hainaut, Brabant, Hesbaye - développement de la production et du commerce de furnier naturel - extension des cultures industrielles pour 1'industrie textile (garance, guěde); expansion des cultures du lin et du chanvre - regression de 1'économie doma-niale (avec ses corvées sur la reserve seigneuriale) au profit du contrat de fermage - importance de 1'industrie textile et des artisanats de luxe (velours, lin, tapisseries murales, chapeaux, taille du diamant) - industrie alimentaire (sel, poisson, biěre, suere) - industrie du fer - rigiditě des rěglements corporatifs freinant tout esprit ďentreprise : les marchands briseront ce protectionnis-me en écoulant sur les marches urbains et étrangers les productions de l'artisanat rural (les toiles notamment) - naissance du capitalisme mar-chand avec les négociants enrichis qui financent de nouvelles industries urbaines (horlogerie, savonnerie) ; concentration du commerce international ä Bruges et en bordure de l'es-tuaire de l'Escaut - exportation de drap vers le nord de 1'Europe, via la Hanse qui avait un comptoir ä Bruges - épanouissement des foires braban-?onnes en raison du trafic de drap anglais provenant de Calais - développement des transactions financiěres avec Bruges comme plaque tournante du commerce international - aecroissement du nombre de pré-teurs sur gages, de banquiers chan-geurs et de transporteurs de fonds 14 Ki pi: ti is íhro\()i.()(,fQM.S PROGRES-ttCIIMQLt'S ÉCONpMÍQUE PERIODE HABSBOURGEOISE (1482 - 1794) 1) Les Habsbourgs des Pays-Bas (1482 -1555) Veuf en 1482, Parchiduc Maximilien de Habsbourg assure la r6gence dans nos regions pour son fils Philippe, trop jeune pour regner. En 1493, Maximilien succede a son pere et devient ainsi egalement empereur du Saint Empire remain de la Nation germanique ; l'annee suivante, son fils, suraomme Philippe le Beau, va assumer le pouvoir dans nos regions. Philippe le Beau Ce dernier epouse, en 1496, Jeanne, fille cadette des rois catholiques d'Espagne, Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille ; il mourra en 1506, laissant alors l'heritage des Pays-Bas ä son fils Charles, ne ä Gand en 1500. A la mort de son grand-pere mater-nel, Ferdinand, en 1516, Charles herite de l'Espagne dont il devient le souverain sous le titre de Charles Ier. En 1519, au deces de son grand-pere paternel Maximilien de Habsbourg, Charles est lui-meme 61u empereur du Saint-Empire remain de la Nation Germanique, sous le titre de Charles-Quint. A partir de cette date, Charles-Quint se trouve ä la tete d'un immense empire, incluant une bonne partie de 1'Europe et les colonies espa-gnoles d'Amerique latine. Accapare par les affaires de son empire, il designe comme gouver-nante des 17 provinces des Pays-Bas, sa tante, Marguerite d'Autriche (morte en 1530) puis sa propre soeur, Marie de Hongrie. - grand intérét porte á 1'étude de la transmission du mouvement (bielles, manivelles, engrenages) - pompes hydrauliques, machines élévatrices, soufflets - perfectionnement de la taille et du polissage du diamant á Anvers - étude de 1'anatomie humaine grace aux premieres dissections - perfectionnement de la médecine grace aux recherches ďAndré Vésale et du Francais Ambroise Paré Portrait de Vesale par Philippe Galle - perfectionnement de la technique d'imprimerie : remplacement du caractere gothique par le caractere romain, gravure sur bois, puis invention, a Anvers, du procede de la taille douce (gravure en creux sur metal) - perfectionnement du travail de la laine, du lin et du chanvre - nets progres dans le travail du bois et de la ceramique grace au tour a pedale Retable de Belvaux (1530) - agriculture toujours basée sur le systéme agro-pastoral - nécessité ď augmenter les productions agricoles par une agriculture plus intensive (apparition de nou-veaux besoins nés de l'extension des villes, du passage des troupes et des voyages maritimes au long cours) - développement des potagers et des courtils - aceroissement de V extraction miniere et de la métallurgie - premieres manufactures - développement du commerce en raison du percement de canaux et de revolution des transports maritimes - découverte et essais de culture de produits exotiques (ma'is, tomate, poivron, haricot, épices diverses, cacao, fraise, tabac); ceux-ci devien-dront progressivement des produits de consommation - consommation de confiseries nou-velles, ä base de sucre de canne Le changeur et sa femme par qvehtin metsys - developpement de la profession de changeur qui donnera naissance a celle de banquier - techniques de la comptabiliti, du pret a interet et utilisation plus syste-matique de la lettre de change - creation de la bourse d'Anvers Charles V roi de France (1364 1380) Jean le Hon roi de France (1350-1364) _I_ Philippe le IIa rdi due de Bourgogne, comte de Flandre, d'Artois, Franche-Comté (1363-1404) &ö ! Marguerite de Maele | ■_______________..—i comtesse de Flandre, Artois, Nevers, Rethel ei Franche-Comté (1404-1405) (dates des rěgnes) Marguerite ! lie Baviěre ! Isabelle de Portugal Jean suns Feur due de Bourgogne, comte dc Flandre, d'Artois, Franche-Comté (1404/5-1419) Philippe Buns due de Bourgogne. comte de Flandre, d'Artois, Franche-Comté (1419-1467) 1429comte de Namur 1430 due de Brabant, Limbourg 1433 comte de Hainaut, Hollande, Zélande 1451 due de Luxembourg Marguerite cfcj \ GuUÍaume ] ! de Baviěre Jacqueline de Baviěre ________- comtesse de Hainaut, Hollande et Zélande (1417-1433) due de Brabant. Limbourg, Luxembourg (1412-15) (140416-1415) Philippe comte de Nevers, Rethel (1405-1415) r due de Brabant, Limbourg (1415-1427) comte de Hainaut, Hollande, Zélande (1418-1427) Philippe de St-PoL due de Brabant, Limbourg (1427-1430) Charles. I Jean comte dc Nevers (1415-1464) comte ďÉtampes, Nevers (1461-1491) ■ Charles la Téméra&e (1467-1477) en plus des titres paler nels : due de Lorraine el de Gueldre, 1473 Warfe) de liuucüOKne; (1477-1482) perd le pouvoir eftectif sur le duchč de Bourgogne, la Picardie, 1'Artois. la Gueldre, la Lorraine ainsi que la mamboumie de Liege. Par son mariage, la dynastie devient habsbourgeoise. c%j ; Isabelle de Bourbon ! &ö ! Maximtíien de Habsbourg ] i &ů ! Jeanne, reine ďe Častille (1482/93-1506) régence par son pere Maximilien d'Autriche jusqu'en 1493 (et eonseils de régence en Flandre) ťuarlVs-tlufiir. nsm-1555) regence pur sa tante Marguerite d'Autriche jusqu'en 1515 ; en son absence, eile figure comme gou-veraante-geneYal, 1518-1530 1516 roi d'Espagne IS19 Empereur du Saint-Empire romain de La Nation germanique Source : D'aprfes Walter Preveniers et Wim Blockmans. Us Pays-Bas bourguignons, Fonds Mercator, 1983, p. 387-388. 17 ĽKOGRKS TEOÍMQl KS REPERES ÉCONOí 2) Ľunité (Philippe le Bon) Philippe le Bon, fiís de Jean sans Peur va rassembler tous ces terri-toires : - en 1429, il achěte le comté de Namur ; - ä la mort, en 1430, de son cousin Philippe de Saint-Pol, il hérite des duchés de Brabant et de Limbourg ; - en 1433, il confisque ä Jacqueline de Bavíěre, sa cousině, veuve de Jean IV, le Hainaut, la Hollande, la Zélande, sous pretexte du remariage de celle-ci avec Franck de Borselen ; - enfin, en 1451, au décěs de sa tante Elisabeth de Görlitz, il entre en possession du Luxembourg. Philippe le Bon ne s'empare pas des terres d'Éghse (évéchés de Cambrai, Liege et Utrecht) mais il place ä leur tete des membres de sa famille. 3) Ľéchec des projets ď expansion et la desegregation (Charles le Téméraire et Marie de Bourgogne) Ä la mort de son pere en 1467, Charles le Téméraire acquiert, le plus souvent par les armes, les territoires suivants : la principauté de Liege (1468), la Haute Alsace (1469), la Gueldre (par heritage en 1473) et la Lorraine (1475). Dévoré par son ambition, Charles réve d'agrandir ses territoires jusqu'ä la Méditerranée. II attaque les Suisses par qui il est vaincu en 1476. Les Lorrains, appuyés par le roi de France, en profitent pour se révolter. Aussitôt, le Téméraire rassemble quelques troupes et met le siege devant Nancy ou il est mé (1477). Liege reprend alors son indépen-dance, tandis que le roi de France, Louis XI, s'empare du duché de Bourgogne et de quelques autres possessions. Pour assurer alors la defense de ce qui lui reste de territoire, contre les appétits de Louis XI, Marie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire, épouse Maximilien de Habsbourg qui deviendra regent des Pays-Bas ä la mort de son épouse en 1482. Ä partir de cette date, nos regions feront partie intégrante de ľempire des Habsbourgs. Ecu de Bourgogne Jean sans Peur et Marguerite de Bavíěre Philippe le Bon et Isabelle de Portugal Isabelle de Bourbon et Charles le Téméraire La noblesse voit decliner son importance et s'effriter son revenu au profit de la bourgeoisie qui denent les capitaux engendres par l'anisanat et le commerce. Elle se rcfugie, des iors, dans des fonctions militaires, diplomatiques et administratives ä la coiir des dues de Bourgogne. Dans les villes, ä cöte de la bourgeoisie enrichie par le commerce, les artisans restent regroupes au sein des corporations qui, en raison de leur pouvoir economique, continuent ä jouer un role politique important. En periocle de difficulles 6cono-miques, un peuple de marginaux (pauvres, sans emploi,...) se develop-pc dans les villes. A la Campagne, suite ä 1'appauvrisse-ment des nobles — grands proprie-taires fonciers —, les paysans pren-nent de plus en plus de liberte a l'egard des corvees. Ce phenomena d'emancipation est aussi lie au d£ve-loppement des industries rurales (emre autres. les toileries) qui offnen! aux paysans de nouvelles possibilitis de travail-Dans le elerge. 1'elite adopte un mode de vie proche de celui de la cour et se preoccupe davantage de conserver son pouvoir temporel que d'assurer sa fonction spirituelle. Par contre, ä la base, le clergd des paroisses, bien que souvent mal forme, resle ä l'ecoule des fkleles. Les dues de Bourgogne mettent fin au morcellement territorial hérité du Moyen Age. Petit a petit, ils essaient d'uniformi-ser les institutions. Ainsi, au niveau central, le Grand Conseil est preside par le due ou son representant, le chancelicr de Bourgogne. Les competences de ce Grand Conseil s'exer-cent dans trois domaines : les qnes tions politiques, la gestion financiere et la justice supreme. Par ailleurs, chaque province est doiee d'un Etat provincial, compose de délégués de la noblesse, du clergé et des communes. Son principal pouvoir est de voter l'impöt; pour rendre ce vote plus facile, Philippe le Bon réunit les représentants des Etats pro-vinciaux a Bruxelles. Cette assem-blée est ä 1'origine d'un instrument ď unification, les États généraux des Pays-Bas. Au niveau local enfin, les grandes villes perdenl une partie des privileges qu'elles avaienl acquis préeé-demment par leur puissance economique. Horn. Dr. mus. de Bmskelles Par leur mecenat. les dues de Bourgogne et les riches bourgeois contribuent ä 1'epanouissemem cul-turel et artistique de leur epoque - Peinture : les Primitifs flamands inventent la peinture sur panneaux transportables, mettent au point la technique dc la peinture ä l'huilc, cn exploitant la vivacite et la qualite des pigments. Iis construisent leurs tableaux dans un souci de perspective et d'equilibre et poussent ä la perfection le souci du detail. Hubert et Jean Van Eyck, Robert Campin dir ]e Mairre de FlemaJle, Roger de la Pasture, Thierry Bouts, Hans Memling, Hugo Van der Goes. Petrus Christus, Gerard David, Jerome Bosch, et les freres Limbourg pour les enluminures - Sculpture : retables en bois polychromes et dores (Bruxelles, Malines, Anvers), Claus Slüter (chartreuse de Champmol, pres de Dijon). Claus de Werve - Architecture achievement d'eglises el de bäliinents civils gothiques commences au 14: siecle : Saini-Rombaut ä Malines, Notre-Dame ä Anvers. Saints-Michel ct Gudule a Bruxelles, Sainte-Waudru ä Möns, Saint-Pierre ä Louvain, hotels de ville de Bruxelles, de Louvain et d'Audenarde, maison Gruuthuse ä Bruges - Muslque : Guillaume Dufay, Gilles Binchois, Jean Ockeghem - Arts decoratifs : tapisseries de Bruxelles, Tournai, Arras - Litterature : Georges Chastellain, Philippe de Commyncs. Olivier dc !a Marche. Jean Froissart - Er.s«ignement : fondation de l'Universite de Louvain en 1425 par le pape Martin V : facultas de droit, de m^decine et des arts ; ('acu)te de theologie en 1432 : rimprimerie y apparait des 1474. 13 rHWMFFs KEFERES ÖE VIE Charles-Quint - amelioration de la suspension des vehicules, dotes d'un train avant mobile - voyages au long cours rendus possibles grace a de nouveaux modeles de bateaux et a la nouvelle cartogra-phie de Mercator et d'Ortelius ; partition des premiers atlas et planispheres - percement de canaux - utilisation plus large de la brique qui remplace le bois et la pierre dans les techniques de construction - afflux de métaux précieux, en provenance ďAmérique latine, engen-drant de 1'inflation (hausse de prix causae par 1'augmentation du pou-voir ď achat entrainant á court terme une rarefaction des biens). Philippe II 2) Les Habsbourgs d'Espagne (1555-1713) En 1555, á Bruxelles, Charles-Quint abdique en faveur de son fils Philippe n ; ce dernier recoit ainsi, de son pere, l'Espagne et son empire colonial. En 1559, le nouveau roi d'Espagne quitte nos regions pour ne plus jamais y revenir. Désormais, les 17 provinces des Pays-Bas auront á leur těte des souverains espagnols, établis en Espagne et représentés chez nous par un haut fonctionnaire, le gouverneur general des Pays-Bas, chaque principauté ayant un gouverneur inamovible. Děs cette époque, des tentatives de secession naissent dans les provinces du nord, principalement á cause de leur adhesion au protestantisme. En 1598, lassé de ces troubles, Philippe II cede la gestion des Pays-Bas á sa fille Isabelle et á son époux, l'ar-chiduc Albert ď Autriche. Les archiducs Albert et Isabelle - engraissement plus systématique des terres par fumure animale - 1561 : percement du canal Bruxelles- Willebroeck - vers 1600, introduction du thermo-metre de Galilee - 1604 invention du microscope par Janssen en Hollande - 1609 : telescope de Galilee - 1613 .percement du canal Gand-Bruges-Ostende - mise au point de la fabrication de produits chimiques á Liěge (salpétre, poudre á canon, soufre, vitriol, savons) - étude des gaz par Jean-Baptiste Van Helmont - mécanisation des clouteries grace aux progres de la tréfilerie Ä la campagne, l'activite se repartit entre les cultures alimentaires et industrielles et l'elevage, dont les productions sont essentiellement orientees vers le marche interieur. De nouvelles cultures se develop-pent, par exemple le houblon. On plante des pins en Campine et des arbres fruitiers dans le pays de Herve. Une complementarite entre la ville et la campagne se confirme : les villes s'approvisionnent en aliments aux marches tandis que les gens des cam-pagnes viennent trouver en ville les produits artisanaux. Ä l'exception des industries nouvelles (papeteries, savonneries), les corporations s'enferment dans un protectionnisme qui freine, par des reglements tatillons, tout progres et toute initiative. Les campagnes en profitent pour accueillir les nouvelles entreprises liberees des reglements corporatifs : les salaires y sont moins eleves et les nouveaux progres techniques y sont appliques. II s'ensuit une hausse du niveau de vie rural. A cöte du commerce local et regional se developpe un commerce colonial dont les plaques tournantes sont Anvers et Amsterdam. Cependant, ä 20 - des söminaires diocesains s'ou-vrent : Bruges (1565), Malines (1569), Ypres (1572), Namur (1640) et Toumai (1666) ; - parallelement, de nouveaux ordres religieux sont criis : Augustins, Oratoriens, Capucins et Ursulines, sans oublier les Jesuites, installes ä Louvain depuis 1542. La population sou ff re de 1'Inquisition et des persecutions religieuses menees par le due d'Albe, ä 1'instigation de Philippe II: en pays flamand, 8000 personnes sont brülees ou deca-pitees, dont les comtes d'Egmont et de Homes. Au niveau local, le bailli represente le souverain dans les tribunaux urbains. Les echevins jugent leurs concitoyens pour les affaires mineures, administrent les finances de la ville et envoient aussi des dele-gues aux Etats provinciaux. mm 1 11 w:* i um wstm in Mm Perception de liupOtsur un hauche Adages, recueil de sentences de 1'Antiquity ; veritable humaniste dans toute son ceuvre, il lutte contre les superstitions, 1'intolerance et l'6troitesse d'esprit ; il fonde, ä Louvain, le College des trois langues (latin, grec, hehreux) ; son oeuvre capitale est V&loge de la folie — Enseignement : le Concile de Trente favorise la creation de semi-naires. Les Jesuites enseignent a Louvain des 1542 et fondent les premiers colleges d'humanite ; Juste Lipse enseigne ä Louvain la philolo-gie classique tandis qu'Andre' Vdsale, m^decin personnel de Charles-Quint et de Philippe II, pro-fesse lui aussi a Louvain et a Padoue, tout en ecrivant un traits d'anatomie. Dodoens perfectionne la botanique. - Imprimerie : Plantin s'installe comme editeur ä Anvers A la fin du 16e siěcle, les guerres de religion font fuir une partie de la population urbaine (dont de nom-breux artisans gagnés au protestantisme). Destruction iconoclaste a Anvers Philippe B (1555-1598), le succes-seur de Charles-Quint, veut appli-quer aux Pays-Bas I'absolutisme des rois d'Espagne, en soumettant noblesse, clerge et villes a son pou-voir. II place a la tete des Pays-Bas sa demi-soeur, Marguerite de Parme (1559-1567) ; il maintient les trois conseils collateraux mais ajoute un conseil secret, entierement ddvoue a ses ordres, et auquel les trois autres conseils sont soumis. Les Etats-geheraux se reuniront pour ravant-demiere fois en 1576-1577. La resistance des seigneurs des Pays-Bas a 1'Inquisition et la revolte des protestants obligent Philippe II a envoyer le due d'Albe a la tete d'une armee pour les mater. Cela provoque la demission de Marguerite de Parme. II s'instaure alors un regime de tcrreur. Les archiducs Albert et Isabelle (1598-1621 j, preferant trailer separe-ment avec chaque conseil provincial, ne convoquent plus les Etats gehe-raux. Au niveau central, les conseils collateraux retrouvent alors leur autorite reduite sous Philippe EL Parmi ceux- Avec la Renaissance, l'Homme était devenu le centre des preoccupations intellectuelles et artistiques. Le siecle suivant considere sa vie comme un spectacle et le monde ou il vit comme une scene de theatre. Aussi, Part baroque qui domine le 17e siécle accentue-t-il la representation hu-maine dans ses aspects héroíques, pathétiques et fastueux. Le style baroque exprime done par le mouve-ment et la couleur l'exces des sentiments. Dans les Pays-Bas méridio-naux, cette exhubérance sert le catho-licisme de la Contre-Réforme pour mieux s'opposer á 1'austéríté de la Reformě protestante. - Peinture : Pierre-Paul Rubens, Antoon Van Dijck, Jacob Jordaens, David Teniers, Jan Brueghel, dit de Velours, Adriaan Brouwer, Frans Snijders, Cornells de Vos, Gerard Douffet, Bertholet Flémal, Gerard de Lairesse, Walthěre Damery, Englebert Fisen, Jacques Nicola'i. Nicolas La Fabnque, Jean-Baptiste Juppin, Gihes Nijts, Jean de La Bouverie - Sculpture : Jerome et Francois Duquesnoy, Artus Quellin, Jean Delcourt, Henry-Francois Verbrug-ghen, Jean Varin - Architecture : le style baroque 21 liBMWUlrlia Ces demiers essaient d'arreter les mouvements d'independance dans les provinces du nord : une treve de douze ans intervient, en 1609, entre le nord et le sud des Pays-Bas jusqu'a la mort de rarchiduc Albert en 1621. Cette paix retrouvee est particuliere-ment favorable k la reprise economique et au d£veloppement des arts. A la mort de l'archiduc, les Pays-Bas retoument a l'Espagne ; mais les sept provinces du nord sont toujours en rebellion. Finalement, sous Philippe IV d'Espagne, le traite de Munster, en 1648, reconnait defmiti-vement l'independance des provinces du nord appelees desormais "Provinces Unies". Charles II, le successeur de Philippe IV meurt sans hiritier direct en 1700 : il d£signe comme successeur Philippe d'Anjou, le petit-fils de Louis XIV, roi de France, et mecon-tente ainsi l'autre pretendant au trone d'Espagne, Charles, l'archiduc d'Au-triche. Eclate alors la guerre de succession d'Espagne, entre la France d'une part et une coalition entre l'Autriche, l'Angleterre et les Provinces-Unies, d'autre part. En 1713, le traite d'Utrecht met fin a cette guerre et detache nos regions de l'Espagne pour les faire passer dans les possessions des Habsbourgs d'Autriche. - 1638 imaitrise du travail d'objets en verre á la pince, facon Venise, par Henri et Leonard Bonhomme - faience émaillée, á Bruxelles notamment - 1643 : barometre de Torricelli - 1657:horloge a pendule de Huyghens - vers 1680 : machine de Marly pour l'adduction ďeau á Versailles par le charpentier liégeois Rennequin Sualem, travaillant sous la direction du Hutois Arnold de Ville - recherches approfondies sur la machine á vapeur dont celles de Denis Papin partir de 1648, Anvers decline en faveur d'Amsterdam. Le commerce colonial va favoriser la consomma-tion de nouvelles boissons comme le the, le cafe et le chocolat. Le commerce ä plus grande echelle amene un plus grand brassage de monnaie metallique (or et argent) et l'invention consecutive du billet de banque convertible ä Stockholm, emis par la Riksbank en 1658. La navigation au long cours (avec ses importants chantiers navals necessi-tant des capitaux considerables) est ä l'origine des premieres societes anonymes (r£unissant plusieurs capita-listes investisseurs) et des premieres compagnies d'assurance. La necessity d'echanger les titres de propriety de ces soci6tes anonymes renforce l'activite de la bourse d'Anvers. Bourse d'Anvers Verre uégeois "facon Venise" du debut du 17' siecle 3) Les Habsbourgs d'Autriche (de 1714 ä 1794) Apres le traite d'Utrecht, Charles VI d'Autriche regne sur nos regions jus-qu'en 1740. Charles VI - 1709 : decouverte par Abraham Darby du precede de fabrication du coke ; premiere application impor-tante des recherches sur la vapeur : invention de la pompe a feu de Newcomen pour pomper l'eau dans les mines (une machine de ce type est construite a Jemeppe-sur-Meuse, pres de Liege, des 1720); perfection-nement du metier a tisser grace a la navette volante inventee en 1733 par John Kay (applications a Verviers et en Flandre) - 1752 : invention du paratonnerre par Benjamin Franklin - 1768 : recherches de Jean-Philippe de Limbourg pour substi-tuer, dans la fonte du minerai de fer, En agriculture, la demande plus importante entraine plusieurs progres. Avec la diminution progressive des jachěres, le päturage du bétail est réduit de sortě que celui-ci reste plus longtemps dans les étables (stabula-tion). L'epandage du furnier augmente 1'apport ďengrais naturel sur les terres ; néanmoins, les besoins plus grands en fourrage nécessitent le maintien de prairies ä certains endroits. Pour 1'hiver, on met au point l'ensilage qui permet de conserver les racines des plantes fourrageres (carottes, navets, pommes de terre, panais,...) desti-nées ä nourrir le bétail. 22 I -i. VIT 3-í' í •■ ■i ;i Js Au 17c siecle, les guerres et les disettes frequentes font faiblir la lente reprise demographique amor-cee au d£but du siecle precedent. La Guerre de Trente ans (1618-1648) et les guerres de Louis XIV (1667-1697) devastent nos regions. Les armees saccagent el pillent villes et villages tout en decimant et rancon-nant les populations. ci, le Conseil přivé, dont le siege est désormais a Bruxelles, prend de 1'importance car il est appeié, aprěs les troubles, & reformer la justice, la police et les finances. Enfin, pour renforcer l'union politique des Pays-Bas du sud (catholiques), les archi-ducs leur donnent une legislation commune. Louis XIV Les troubles entretenant un climat ďinsécurité, on voit alors se construire, dans les campagnes de Hesbaye et de Brabant, ď enormes fermes fortifiées, au plan en quadri-latere. Philippe rv d Espacne Sous les regnes de Philippe TV (1605-1665) et de Charles II d'Espa-gne (mort en 1700), le pouvoir espa-gnol sur les Pays-Bas redevient plus absolu : le souverain est directement represents a Bruxelles par un gouver-neur general ; les conseils collate-raux cessent d'etre consulted et les Etats generaux sont reunis pour la derniere fois en 1632. Dans les provinces, les conseils et les Etats pro-vinciaux continuent cependant de fonctionner. ajoute, entre autres, aux monuments déjá construits des elements décora-tifs : profusion de pots á feu, de colonnes torses ou annelées, de guir-landes, de frontons brisés, de courbes et de contre-courbes, de chapiteaux composites, de statues et de maté-riaux de luxe. Tons ces elements sont utilises par les Jésuites dans la construction de lews églises, á tel point que l'archi-tecture religieuse de cette époque est qualifiée de 'style jesuite'. Exemples : église Saint-Michel á Louvain, église Saint-Charles Borro-mée á Anvers, église Saint-Loup a Namur, basilique de Montaigu (Scherpenheuvel), maisons de la Grand-Place á Bruxelles, maison Rubens á Anvers - Musique : Henry Dumont - Arts décoratifs : sculpture sur ivoire, mobilier en écaille, bronzes dorés, tapisseries de Bruxelles, den-tellerie, taille du diamant, orfevrerie - Littérature : Jean Boland, auteur des cinq premiers volumes de la Vie des Saints - Enseignement : continuité du 16c siecle ; 1609 : institution du petit Catéchisme de Malines - Sciences : ralentissement de I'essor scientifique, les chercheurs étanl sur-veillés de pres par I'Eglise ; contribution par Stévin (mort en 1621) au développement des mathématiques et de la physique Le 18e siecle connait un nouvel essor demographique. Les causes en sont multiples : - rarefaction des famines, suite ä une agriculture plus intensive et ä la distribution des terres communales ä tous les foyers - amelioration de la qualite de Tali-men tati on - meiileure hygiene (l'eau courante est distribute par des pompcs, des fontaines, des lavoirs) - meiileure isolation des malades, suite a une nouvelle conception de I'architecture qui multiplie les pieces d'habitation - avancement de Tage du mariage et attention plus grande ä la place des Sous Charles VI (1714-1740), les conseils collatéraux sont ä nouveau consul tés. Ľ art baroque perd de sa vigueur et de sa monumentalite au profit de la grace et du raffinement (style rococo). La vie privée l'emporte sur la vie publique ; aussi, la creation artis-tique se tourne-t-e!le davantage vers la decoration intérieure. De plus, ä la fin du siécle, la découverte archéolo-gique de Pompéi provoque un regain d'intérét pour l'Antiquité, ce qui donne naissance ä ľart néo I enfants dans les families qui devien-nent ainsi plus importantes. La majorite de la population reste paysanne. Une partie de la noblesse a de moins en moins de ressources, suite aux partages successoraux. Elle est contrainte de vendre ses terres ä des bourgeois ou ä des paysans qui deviennent ainsi proprietaries fon-ciers. Les nobles se complaisent de plus en plus dans les fonctions administratives, militaires et politiques. A la Campagne, ä cote des vieilles families qui exercent toujours leurs droits seigneuriaux, on rencontre done de gros proprietaries terriens, de petits paysans, des metayers et des manouvriers qui travaillent comme journaliers sur les terres ou dans les manufactures rurales. La societe urbaine reste tres hierar-chisee : clerge, hommes de loi, eche-vins, artisans regroupes en corporations. Ces dernieres, oü chacun des membres a sa place, forment des corps organises, regis par des regies d'admission ; elles ben^ficient de privileges et de prerogatives. Enseicne de la corporation des MERCIERS A LttOE C'est en ville £galement que resident les financiers et les commercants enrichis ; ils y menent grand train de vie. Cette bourgeoisie partage avec les hommes de loi les responsabilites urbaines. A la fin du 18e siecle, les industries nouvelles preferent engager des ouvriers qualifies — meme d'origine £trangere — qui sont bien payes. Les autres ouvriers, moins qualifies, recoivent des salaires moins eleves, ce qui entralne un phe-nomene de pauperisation. II s'ensuit meme, a l'interieur des villes, un accroissement de la delinquance et de l'insecurite. REPERES irOKf; VMS VTIO1 tUt.L 1.1 XinUMSKRAE Charles de Lorraine L'imperatrice Marie-Therese (1740-1780) place ä la tete de nos provinces son beau-frere, Charles de Lorraine, comme gouverneur general. Elle maintient en place toutes les institutions (conseils collateraux, Etats et conseils provinciaux, baillages, communes.) mais eile essaie de require leur autonomic en soumettant le controle de leurs finances ä des agents imperiaux. En 1787, Joseph II, en despote eclai-re, bouleverse toute 1'organisation administrative et judiciaire de nos regions. Sa reTorme est vite compromise car eile se heurte au meconten-tement de la population, gagnee de plus en plus aux id£es revolution-naires venues de France. En 1789, la revolution brabanconne chasse les Autrichiens jusqu'ä Luxembourg. L'inddpendance des Etats Belgiques Unis sera proclamee en 1790 pendant un an, avant que le pouvoir autrichien ne soit restaure, jusqu'en 1794. REPERES (TLl'l RE1 ,S Louis-Bernard Coders, Remacle Leloup - Sculpture : Jean-Baptiste Van der Haeghen, Michel Van der Voort, Laurent Delvaux, Theodore Verhaeghen, Pierre Francois Leroy, Gilles-Lambert Godecharle, Francois-Joseph Janssens - Architecture : influences francai-se et autrichienne dominantes (on passe du style rococo au style neo-classique). Exemples : cathedrale St-Aubain ä Namur ; chateaux de Seneffe, d'Annevoie, d'Ittre et de Beloeil ; residence de Charles de Lorraine et palais de la Nation ä Bruxelles ; abbayes de Floreffe et de Gembloux ; place Royale ä Bruxelles - Musique : Joseph Fiocco ; Andre-Modeste Gr^try ; Francois-Joseph Gossec - Arts decoratifs : faience fine (Septfontaine, Andenne) ; porcelaine (Tournai, Bruxelles) ; orfevrerie ; papiers peints - Litterature : large diffusion des ecrivains et des philosophes francais (Voltaire, Rousseau, d'Alembert, Diderot) avec la fondation ä Bouillon par Pierre Rousseau, en 1769, de la societe typographique qui devient un important centre d'imprimerie pour les ouvrages philosophiques interdits en France ; naissance et diffusion de nombreux joumaux et gazettes aux idees souvent revolutionnaires ; fondation de la Bibliotheque imperiale de Bruxelles (devenue royale par la suite) ; creation d'une Academie imperiale et royale des Sciences et des Belles-Lettres (1772) ; ecrivain : Charles-Joseph de Ligne. - Enseignement : apres la suppression en 1773 des colleges jesuites, perte par l'Eglise du monopole de 1'enseignement ; instauration par Marie-Therese de 15 colleges imperiaux oü l'etat supervise I'adminis-tration, les programmes et la nomination des professeurs ; les programmes d'etude sont modernises avec une part plus importante faite aux mathematiques, ä la geographic ä l'histoire et aux sciences naturelles ; les livres scolaires sont impri-mes exclusivement en francais ; peu de modifications dans l'enseigne-ment superieur. 25 Bruxelle5-Wavre el eelle de Louvain-Namur-ldixembourg. Des barrieres sont instaurees ou Ion perc,oit des droits destines a rembourscr les emprunts contractes pour Financer la construction des routes. Sous Marie-Therese, les droits de douane sont eiev£s afin de prot^ger les manufactures Les premieres diligences apparais-sent (transport de personnes et de march andises). Les premiers grands entrepreneurs sont Liivain Bauwens, Simonis, de Biollcy. Force a uaka pres de Ccyet PERIODE FRANCAISE (de 1794 ä 1814) En 1792, sous la pression des revolu-tionnaires, la France declare la guerre :i I'Auiriche qui veut restaurer Louis XVI dans son potivoir absolu. line armee de coalises (Autrichiens, Prussiens et Allemands) penetre sur le territoire francais mais est arrctcc, en scptcmbrc 1792, a Valmy, par les revolutionnaires. Sous la conduite du general Dumouriez, ceux-ci repous-sent les coalises et leur imposent une defaite a Jemappes (Mons) en novembre de la mSme ann£e. En mars 1793. les Francais sort vain-cus a leur tour a Neerwinden, et en juin 1794, ils remportent une victoi-re complete, sous les ordres de Jourdan, a Flcurus. L'occupation militaire de nos provinces par la France commence alors dans un cli-mat de troubles et de pillages. Celui-ci s'apaise le lcr octobre 1795, lorsque la Republique decrete l'an-nexion des ex-Pays-Bas autrichiens et de la principaute de Liege. Desonuais, jusqu'en 1814, a la chute de Napoleon V. nos provinces vont vivre sous autorite francaisc. - 1793 : laminoir ä t61e - dipdt par Parker de son brevet pour la production de ciment - 1800 : decouverte par Volta du principe de la pile electrique. - 1803 : navire a vapcur - 1804: metier ä tisser Jacquard ; precede ä froid pour la fabrication des clous - 1806 : machine pour fabriquer mecaniquement les vis - creation par le VervWtois F. Faux de la machine ä lainer pour renilre le drop duveteux - ciseaux mecaniques pour egaliser le duvet du drap - remplacement progressif du bois par lc fcr, dans la construction des machines textiles. - 1807 : rails pour wagonnets tires par des chevaux ä la Fonderie des Canons de Liege - 1810 : production de zinc a Vital pur par le Liigeois Dony Mtrnps a tsser de tMmm mcmm Lors de 1'invasion franchise, nos regions subissent un regime de privations. La contribution de guerre est lourde De nombrcuscs ccuvres d'art appartcnant a l'Etat, aux eglises et aux monasteres sont pillees. Les requisitions de grain, de materiel et d'animaux de trait sont penibles. Le nouveau regime impose une monnaie d£pr£cie> (les ussi-gnats). Des 1795, les corporations sont abo-lies, ce qui favorise lc progres technique et la concurrence. Lc blocus des ports continentaux, decrete par Napoleon pour rutner le commerce anglais, necessite de nou-velles cultures : belterave sucrtere el Chicoree remplacent la canne ä sucre et le caf£ provenanl des colonies anglaises. A Namur ei Bruxelles, on raffine le sucre des 1812. Ä Gand, sous ('impulsion de Lie\in Bauwens, des filatures mecaniques de coton combinem les progres tech niques de la "mule jenny" et ceux de la machine ä vapeur A Vemers, des 1799, William Cockerill dote de machines nouvelles les fabriques de drap les plus impor-tantes de la ville. Ä Liege, tandis que declinent !es clouteries auxquelles se ferment les marches etrangers. la Fonderie de 26 Les souverains autrichiens s'effor-cent de subordonner le pouvoir du clerge a celui de l'litat en tentant de l'isoler de 1'emprise de Rome (limitation des biens ecclesiastiques et abolition du pouvoir judiciaire du clerge). On voit se creer ä la meme £poque, dite aussi "si&cle des philosophes", quelques societes lai'ques ou loges de la franc-maconnerie. Poursuivant un ideal de Iibre pensee et de tolerance, celles-ci s'opposent systdmatique-ment ä une Eglise catholique trop dogmatique. Joseph II tolfere leur existence en limitant leur role ä la Philanthropie et au savoir intellectuel. 1774 : ä Liege, Francois-Charles de Velbriick, prince-6veque, cr£e 1'Academic de peinture, de sculpture et de gravure - Sciences : constitution de collections scientifiques (fossiles, objets de fouilles, rapports d'experiences nou-velles, instruments...) ainsi que de cabinets de curiositis scientifiques, ce qui prouve un interet pour les sciences depassant le milieu des eru-dits ; stimulation par l'Acadömie des Sciences et des Belles-Lettres de la recherche dans les sciences poli-tiques, £conomiques et sociales, pour mettre les connaissances nouvelles au service de l'litat ; publication de la premiere carte topographique des Pays-Bas par Ferraris. En matiere demographique, l'Etat francais met en place, ä des fins administratives, les premiers elements permettant de recueillir des informations statistiques : recense-ments periodiques, registres de l'£tat civil, conscription obligatoire. Sur le plan de la sante publique, on amorce, sous l'Empire, les premieres campagnes de vaccination antivario-lique, grace aux decouvertes de l'Anglais Jenner, rapportees en France par des emigres qui avaient fui la Revolution. Ces campagnes font progressivement baisser la mortality. Ä la meme 6poque, on voit 6galement poindre des elements de legislation en matiere d'hygifene publique et de protection des tra-vailleurs. Sur le plan de la societe, le pouvoir francais, pour proclamer l'ideal d'egalite entre les hommes, suppri-me, en octobre 1795, les privileges de la noblesse (dimes et droits feo-daux). lis sont remplaces par une contribution fonciere et un impöt sur le revenu au profit de la Rdpublique. En matiere religieuse, les commu-nautes religieuses, les seminaires et les couvents sont supprimes en 1796, ä l'exception des congregations enseignantes et hospitalieres. Les Le francais devient la langue officiel-le et l'usage du calendrier republi-cain est obligatoire. En 1795, apres 1'annexion de nos regions, la Convention francaise les divise en neuf departements qui correspondent approximative-ment a nos futures provinces : ce sont les departements de la Lys, de l'Escaut, des deux N4thes, de la Meuse inf6rieure, de la Dyle, de rOurthe, de Jemappes, de Sam-bre et Meuse, et enfin celui des Forets. Ces departements sont divi-ses en arrondissements, cantons et municipalitis. lis ont a leur tete un commissaire qui depend directement du gouvemement de Paris. Le regime republicain reforme et simplifie l'organisation de la justice. En 1796, le pouvoir francais impose la tenue des registres de l'etat civil et legalise le divorce par consen-tement mutuel; il instaure 6galement les commissions d'assistance pu-blique. En 1798, un service militaire obligatoire est impose aux jeunes de 20 a 25 ans. Sous le regime napoleonien (1799-1814), l'administration des neuf departements est davantage hierar-chisee : a leur tete, les commissaires de la republique sont remplaces par des prefets ; des sous-prefets dirigent En peinture, sculpture et architecture, le style neoclassique continue de dominer. - Peinture : Joseph-Bapliste Suvee, les frferes Antoine-Ferdinand, Balthasar Ommeganck et Pierre-Joseph Redoute Rose p*r Pierre Joseph Redovte - Sculpture : Gilles-Lambert Gode-charle - Architecture : exploitation de I'ar-chitecture antique, avec ses frontons, ses colonnes et ses elements decoratifs - Musique : Andre-Modeste Gre-try ; Francois-Joseph Gossec, compositeur officiel ; Francois-Joseph Fetis 27 K I. VY Kí S DV SftlfíRAPBEQf I > pretres sont obliges de prefer serment a la Republique sous peine de deportation. Les biens ecclesiastiques sont confisques ou detruits (abbayes d'Orval, de Viilers-la-Ville, d'AuIne, cath^drale Saint-Lambert a Liege,...). C'est Napoleon Bonaparte qui, par le Concordat de 1801, signe avec le Saint-Siege, ins-taure la pacification religieuse : la liberte de culte est retrouvee et le clerge seculier est rdmunere par l'E-tat francais. Les cinq dioceses sont reorganises en fonction du decoupa-ge de nos regions en departements ; les doyennes correspondent aux cantons et les paroisses aux municipali-tes. Neanmoins, ['intervention inces-sante de Napoleon dans les affaires religieuses provoque encore de nom-breuses crises entre l'Etat et 1'rSglise. A la chute de l'Empereur, les anciennes libertes de l'Eglise sont restaurees. Rl I'l lili M f Wir ťOLOlOi [.: 1 1 U)\UMSt ■ les arrondissements et des makes administrent les municipalités. On instituc une justice de paix par canton, un tribunal civil de premiere instance et un tribunal correctionnel par arrondissement, ainsi qu'une cour d'assises par departement. Au niveau supérieur, trois cours d'appel siégent ä Liege, Bruxelles et Metz (pour le departement des Foréts) et la cour de cassation se trouve ä Paris. Dans tous ces tribunaux, le nouveau Code civil napoléonien est utilise ä partir de 1804, le nouveau Code de commerce en 1807, le Code ďlnstruction criminelle en 1808 et le Code pénal en 1810. En matiére de fiscalité, Napoleon met sur pied, en plus de ce qui existait déjä (les contributions directes), un systéme de contributions indirectes sur les boissons et le tabac, cntrc autres. - Arts décoratifs : style Empire, avec ses elements décoratifs inspires par les peintures retrouvées dans les maisons de Pompéi et par les décou-vertes archéologíques réalisées lors de ľexpédition de Napoleon en Egypte ; creation de la cristallerie de Vonéche sous ľ impulsion du pari-sien Aymé-Gabriel d'Artigues - Littérature : Louis Dewez publie une histoire generale de la Belgique - Enseignement: en 1797, fermetu-re de l'Université de Louvain mais creation, sous Napoleon, de Facultas de Droit, de Lettres et de Sciences ä Bruxelles ; par la loi napoléonienne du 1er mai 1802, reorganisation de ľ instruction publique soumise au pouvoir central (avec imposition d'un programme uniformisé et de la langue francase dans tous les departements) ; insuffisance de l'enseigne-ment de base, organise par les municipalités. En 1815, la population beige, essen-tiellement concentree dans la partie nord de nos provinces, s'eleve ä 3,5 millions d'habitants, contre un peu moins de 2 millions de Hollandais. La constitution des grands bassins industriels (Liege, Charleroi, Verviers, Gand) attire une main d'oeuvre d'origine rurale dans les industries en pleine expansion. L'autorite royale de Guillaume 113 est predominante, les ministres etant tout simplement les rclais de cette autoritd. Les Etats Generaux reunis pour la derniere fois en 1632, sont officielle-ment relablis : ils se constituent de deux chambres ; les membres de la premidre sont nommds a vie par le roi tandis que les membres de la seconde sont elus par les Etats pro-vinciaux, dont les membres sont eux-memes designes par les representants de la noblesse, du clergy et de la bourgeoisie. Ces deux chambres ne peuvent ni proposer, ni modifier des lois : leur seule competence est rap-probation du budget, mais elle ne s'exerce qu'une fois tous les dix ans. De plus, nos regions y sont Ires mal representees : seule la moitie des sieges de la seconde chambre est attribute a nos provinces alors que celles-ci repr£sentent plus de 60 % de la population totale des Pays-Bas. Les Etats Generaux siegent alternati-vement a Bruxelles et a La Haye. - Peinture : influence du peintre néo-classique David, réfugié ä Bruxelles depuis 1816 ; Francois-Joseph Navez. "N La f>\.\aLL£ ol HüMPllNNE Rl* F.J. NiWEZ 29 IIKI'I-.RKS CHRONOEOGIOI i S PROGRES TECliMQl I Napoleon F" REPERES DE VIE F.CONOMIOU: Canons prend son essor au service de 1'Empire napoleonien. Des 1802, on produit de l'acier pour fabriquer limes, scies et faux. Signe du debut de la metallurgie du zinc, Dony obtient la concession de "la Vieille Montagne " a Moresnet. La construction mecanique se deve-loppe (pompes a feu et machines textiles). Dans l'industrie du charbon (Liege-Charleroi-Borinage), naissent les premieres exploitations de type capi-taliste, grace aux concessions accor-dees par les pouvoirs publics. Dans les vallees du Hoyoux, de la Vesdre et de VOurthe, se developpent les premiers laminoirs a t61e, tandis qu'd Huy et Chinee, les premieres fer-blanteries fabriquent de la tole etamee. En 1811, malgr£ le blocus continental, le port d'Anvers est modernise' (creation du bassin Bonaparte). Le reseau routier s'etend avec, entre autres, la route Anvers-Amsterdam. La reforme monetaire du franc germinal unifie, des 1800, la monnaie utilisee dans tout 1'Empire. PERIODE HOLLANDAISE (de 1814 ä 1830) Le 5 mai 1814, 1'armee franfaise evacue nos regions sous la pression d'une coalition entre l'Angleterre, la Prusse et la Russie contre Napoleon Ier. L'Empereur des Francais est exile ä Tile d'Elbe d'oü il s'eVade le 26 fevrier 1815. Ä son retour en France, il rallie ä sa cause les armees et le peuple francais mais il est defmitivement vaincu le 18 juin 1815 ä Waterloo. L'Angleterre propose alors ä ses alliens de rattacher ä la Hollande les neuf departements francais qui decoupaient nos regions. Cette decision est prise pour deux raisons: eile permet tout d'abord de constituer une barriere territoriale susceptible d'arreter les visees expansionnistes de la France ; eile permet aussi ä Guillaume Ier de compenser ainsi la perte du Cap et de Ceylan, appro-pries auparavant par 1' Angleterre. Le Congres de Vienne ratifie cette proposition en 1815, mais lui appor-te quelques modifications : la Prusse recoit les principautes allemandes - 1814 : locomotive a vapeur de Stephenson - 1815 : lampe de Davy utilisee pour l'eclairage des galeries de mines (ufi-lisee a Frameries des 1816, elle y ameliore surtout la sicuriti) - 1816 : bicyclette de Draisin - 1819 : invention du stetoscope par Laennec - 1821 : premier haut-fourneau au coke inaugure a Seraing par John Cockerill Guillaume I" d'Orange accueille John Cockerill a Seraing. Guillaume let mene dans nos regions une politique qui ameliore sensible-ment la situation economique. Sur tout le territoire se generalise alors 1'association de la culture et de l'£levage : cela est rendu possible grace a 1'utilisation des terres lais-sees en jachere pour y cultiver des legumineuses fourrageres (trefle, luzerae...). L'apport de fumier animal sur les terres est intensifie et les sols riches (Hesbaye, plateau du Brabant) sont reserves a la culture de la betterave sucriere et du ble. La Wallonie, compte tenu de sa superficie et de sa population, devient la deuxieme puissance economique mondiale, apres 1'Angleterre. Les points forts de son Industrie sont: - la siderurgie avec les usines de Seraing fondees par John Cockerill pour construire des machines a vapeur et y etablir le premier four a coke du continent; dans la suite, un haut fourneau a coke, une fonderie et une fabrique de fer completeront les des princes ď Orange-Nassau, les regions d'Eupen, Malmédy, Saint-Vith et un morceau du Limbourg hol-landais ; Guillaume ICT recoit en pro-priété le Luxembourg, constitué en grand-duché, auquel est incorporé le duché de Bouillon ; enfin, la France cede ä Guillaume l" ď Orange Mariembourg, Philippeville et Barbencon. Guillaume ľ" ď Orange L'autoritarisme hollandais dans nos provinces suscite tant de méconten-tements qu'il provoque la revolution de 1830. Celle-ci débouchera sur ľindépendance de notre territoire. Combats au Parc de Bruxelles pendant u Revolution de 1830 - 1822 : dans 1'Industrie siderurgi-que, introduction de la technique du puddlage (decouverte par l'Anglais Cort en 1784), technique qui consis-te a enlever les residus de carbone de la fonte pour la rendre plus pure et, ainsi, plus malleable - a Grivegnee, creation par les Orban du premier laminoir qui sup-prime Voperation de martelage et transforme les lingots de metal en toles (ou lames) d'ipaisseur diffe-rente - 1824 : premier ciment aitificiel "Portland" - 1829 : premiere machine pneuma-tique placee a Wasmes pour aerer les fosses a charbon (application de la machine a vapeur) ; alphabet Braille nouvelle chaussée pres de namur usines de Seraing (d'autres hauts-fourneaux au coke s'etabliront a Thuin en 1828, a Couilleten 1829 et 1830); - les charbonnages : pour alimenter en combustible toute cette industrie (les charbonnages du pays de Liege, du bassin de Charleroi et du Borinage augmentent leur production grace notamment a V exploitation de la machine h vapeur, de la lampe de Davy et progressivement a 1'usage des wagonnets sur rails); - l'industrie textile : avec le travail du drap a Verviers et celui du coton a Gand, cette industrie beneficie des nombreux progres mecaniques lies a la machine a vapeur, au savoir-faire commercial hollandais et au deve-loppement du port d'Anvers ; - la cristallerie : elle s'installe au Val-Saint-Lambert pres de Seraing en 1826 et prend le statut de societe anonyme dont un des actionnaires est le roi Guillaume l=r. En 1822, pour financer le developpe-ment de toutes ces industries, Guillaume 1" fonde l'ancetre de la Generale, la "Societe Generale des Pays-Bas", pour favoriser le develop-pement de l'industrie nationale. Celle-ci octroie de nombreux credits, essentiellement a court terme. Outre son role de caissier de l'Etat, elle finance aussi de nombreux et grands travaux publics : canal Pommerceul-Antoing (termine en 1827) ; achievement du canal Gand-Terneuzen qui fait de Gand un port de mer ; canalisation de la Sambre ; canal Bruxelles-Charleroi (commence en 1826 et acheve en 1832) ; tracage de nouvelles chaus-sees dans VEntre-Sambre et Meuse. Toutes ces realisations ne peu-vent que contribuer au developpe-ment de la vente de nos produits industriels. Guillaume 1" contribue enfin a developper la soci6te anonyme par actions dont la nSgociation des titres allait etre facilitee par lactivite des Bourses de Bruxelles et d'Anvers. 30 O Srn >\t X KI-.ťEKl SfťOIU; WIS V L'< H.tttt.H L, Kl. MnilMSt vue de l'interieur de l* porte de hal Á Bruxeues en 1826 Le developpement du capitalisme liberal el le machinisme enrichissent la bourgeoisie et rendent la classe ouvriere (proletariat) de plus en plus vulnerable avec les bas sal aires, les joumees de travail de 12 a 14 heures, l'exploitation des enfants des l'age de 5 ans. L'absence de protection socia-le et d'instruction, la surpopulation des quartiers pauvres, le risque permanent de chomage ainsi que la men-dieitc aggravent encore la situation. Pour conserver la maitrise de l'eco-nomie et de ["administration, l'occu-pation des emplots est organisee en faveur des Hollandais alors que la dette publique est partagee pour moi-tie entre ceux-ci et les Beiges. Guillaume ler garantit la liberte des cultes, ce qui est a 1'origine d'un malaise religieux, notamment en Flandre ou I'eveque de Gand defend l'idee d'eriger le catholicisme en religion d'£tat. Enfin, Guillaume 1" favorise la nomination des Hollandais dans les rouages de 1'administration. Au debut, les liMraux, issus de la bourgeoisie, soutiennent la politique du roi des Pays-Bas, notamment en raison de son action positive dans le domaine economique et de sa volonte de reduire le pouvoir de 1'Iiglise en faveur de l'Etat. m:I'vres c:i f.EOti:*.*» - Sculpture : Van Geel sculpte le lion de Waterloo. - Architecture : le style néoclas-sique est toujours utilise : Vander-straeten construit le palais du prince d'Orange (futur palais des Academies á Bruxelles) ; bátiments des trois universités ; renovation du theatre de la Monnaie ú Bruxelles en 1819 ThEAtre de la Monnaie - Enseignement : I'ecole passe totalement sous la tutelle de l'Etat avec un enseignement primaire gra-tuit, la creation des athenees royaux (Bruxelles, Maestricht, Namur, Luxembourg, Bruges, Tournai et Anvers) et I'institution de trois uni-versites d'Etat a Liege, Gand et Lou vain. Guillaume lcr fait fermer les semi-naires episcopaux et cree, & Louvain, en 1825, le college phiiosophique pour les etudes ecciesiastiques. Le neerlandais est impose comme langue offieielle de 1'administration et de la justice, en Flandre, & Bruxelles et a Louvain, alors qu'a cette epoque le francais est la langue de la bourgeoisie flamande. - Sciences : Adolphe Quetelet est 1'initiateur de la collecte statistique dans le but d'etudier les phenomfenes sociaux. Cet astronome cree l'Obser-vatoire d'Uccle en 1828 3! • - KOOif 'I'F'i,¥I\'lYH''l"k'1 repí;uksihvvíi s 1 It. UNKJt ls REPERES mi iHJMlTiffHllil iSařja LA BELGIQUE INDEPENDANTE (depuis 1830) En prenant des mesures maladroites en matiěre de langues, de religion et de presse, Guillaume Ier mécontente, ä la fois, catholiques et libčraux qui fondent en 1828, l'Union des Oppositions. Campagnes de presse et petitions vont se suecéder pour récla-mer le rétablissement des liberies fundamentales et la responsabilité des ministres. Apres quelques timides concessions du roi de Hollande, les Beiges s'insurgent en septembre 1830, chassent les Hollandais et proclament leur indé-pendance le 4 octobre. La Constitution de 1831, élaborée par le Congrěs national (nobles et bourgeois), fait de la Belgique une monarchie héréditaire, constitution-nelle et parlementaire. Děs le 4 juillet, le Congrěs national offre le trone de Belgique ä Leopold de Saxe-Cobourg qui préte le ser-ment constitutionnel le 21 juillet 1831. Le regne de Leopold Ier (de 1831 ä 1865) est marqué d'abord par rUnionisme (union des catholiques et des libéraux) dans le souci de sau-vegarder l'independance nationale, face aux visées hollandaises de Guillaume Ier et francaises de Napoleon HI. Ensuite, apres 1847, le parti liberal gouvernera le pays presque sans interruption jusqu'en 1884. L'influence du roi Leopold Ier est surtout determinante en matiěre de politique extérieure, notamrnent pour sauvegarder notre neutralitě ; de ce fait, le souverain laisse traiter les problěmes intérieurs par ses gouver-nements, comptant, entre autres, Stüdes personnahtés comme Charles Rogier et Walthěre Frěre-Orban. louise-marie et leopold 1" - 1831 : découverte du chloroforme - 1834 : premieres industries sueri-ěres ; moissonneuse de Mac Cormick - 1835 : liaison de chemin de fer reliant Malines et Bruxelles - 1838 : liaison transatlantique régu-liěre par paquebot á vapeur ; service télégraphique á Véchelle du territoi-re national - 1839 : vulcanisation du caoutchouc par Goodyear, invention de la photographie á Paris et premiers cliches á Bruxelles - 1841 : premieres cartes topo-graphiques du territoire au 80 mil-liěme - 1842 : saxophone d'Adolphe Sax - 1846 : ligne de chemin de fer Bruxelles-Paris - 1847 : emploi du chloroforme en anesthésie - 1849 : premier timbre-poste belge á prix fixe, premiére carte géolo-gique de la Belgique dressée par André Dumont - 1851 : utilisation par Mathijsen du platre pour immobiliser les fractures - 1852 : premier grand magasin, le Bon Marché de Paris - 1854 : méthode électrolytique de Henry Sainte-Claire de Ville pour produire industriellement de raluminium - 1855 : convertisseur Bessemer qui permet de convertir la fonte en acier, premier ascenseur installé á New York par Otis, colorants de synthěse pour 1'industrie textile á partir de goudrons de houille, debut de 1'in-dustrie du ciment, fabrique de chico-rée á Roeselaere et fabrique ďallu-mettes á Geraardsbergen - 1857 : premiére cuisiniěre au gaz - 1859 : forage pétrolier de Drake en Pennsylvanie - 1860 : premier réfrigérateur, invention par Lenoir du moteur á gaz et á essence (préeurseur du moteur automobile), lampě á pétrole - 1861 : depot par Ernest Solvay de son brevet de fabrication de la soude caustique, premiére usine á Couillet en 1865 - 1864 : transformation de la fonte en acier grace au four Martin. L'avenement de Leopold 1er se situe au coeur de la premiere revolution industrielle oü triomphe le capitalisme liberal. Ce demier se caracterise par : - la libre entreprise, - la non-intervention de l'Etat dans l'economie, meme au niveau de la protection du travailleur, - le libre-echange. Jusqu'en 1850, il s'agit d'un capitalisme de petite dimension, reposant sur des fabriques dont le marche' ne depasse pas, generalement, le cadre national. Les secteurs-cles de reconomie sont les mines de charbon, rindustrie textile, la metallurgie et les transports. Des 1834, l'Etat decide la creation d'un reseau de voies ferries. En 1840, la Belgique posse-de dejä un reseau ferroviaire de 336 km alors que la France (18 fois plus grande que la Belgique) n'en possede que 497 km. Pendant que l'industrie se developpe et tire profit des progres ferroviaires, 1'agriculture reste attachee aux techniques tradi-tionnelles. Ä partir de 1850 commence la deuxieme revolution industrielle avec 1'apparition de nouvelles industries de base : acieries, metallurgie des non-ferreux, chimie, industries alimentaires, verreries ; en meme temps se developpe un secteur tertiai-re dont les poles de croissance sont la banque et les grands magasins. Lagriculture se m£canise et libere une main-d'eeuvre qui trouve de 1'emploi dans une industrie en forte croissance. Lessor de celle-ci est soutenu par le developpement de la societe anonyme et 1'extension du reseau bancaire qui aecorde des credits d'investissement et partieipe egalement au capital des societes. Le marche des matieres premieres et des produits finis s'internationalise vers l'Amenque du Sud, l'Asie, l'Afrique et Test de l'Europe. - 1860 : extension du port d'Anvers - 1865 : suppression des droits d'oe-troi percus par les villes sur les mar-chandises, loi consacrant la politique de libre-echange kl v Df-MOClíAťtflOI IS iL MIC I Al V KEPKKfeS imi«, \MS\riO\ i'OLiniji l 1.1 umtMSiKAmi: rj-:i?eresí:í f;ěí hi i ^ Sur le plan social, ä la liberie d'en-treprendre sont associees les libertes de remunerer et de licencier la main-d'aeuvre a sa guise. □ s'ensuit une exploitation du proletariat qui subit le contrecoup des crises econo-miques. C'est ä cette epoque qu'ap-paraissent les premieres enquetes sociales de Ducpetiaux et Quetelet ainsi que les premieres contestations sociales, alimentees par les idees des socialistes utopiques (Owen, Saint-Simon, Fourier). Les oeuvres chari-tables sont le seul antidote ä la mise-re sociale (hospices civils, bureaux de bienfaisance). Des 1850, J.W. Frere-Orban fonde la Caisse d'Epargne pour permettre aux classes peu aisees d'epargner. En 1851, il fait etablir une Caisse de Retrai te. Dans les industries, les ouvriers deviennent de simples rouages de la machine capitalist qui les embriga-de et les exploite dans un Systeme de production oü la discipline severe et les cadences infernales sont impo-sees pour le seul avantage du patron. La contestation sociale devient plus organisee, en particulier avec la doctrine socialists de Karl Marx, qui fonde, en 1864, 1'Association Internationale des Travailleurs. La doctrine marxiste propose de remplacer le capitalisme par le col-lectivisme (mise en commun, c'est-ä-dire nationalisation, des moyens de production pour assurer une meilleu-re repartition des richesses). La Constitution de 1831 etablit la separation des pouvoirs legislatif, executif et judiciaire. Le pouvoir legislatif est confie ä deux assembiees : la Chambre des representants et le SSnat. Pour etre elu, il faut etre de nationalste beige, avoir 25 ans pour etre depute et 40 ans pour etre senateur. Le droit de vote est lie au paiement d'un cens (suffrage censitaire). Le pouvoir exécutif est aux mains du roi qui doit choisir ses ministres dans la majorité des assembiees parlemen-taires. D ne peut done exercer son pouvoir que dans la mesure oú ses actes sont contresignés par un ministře. Les budgets ministériels sont votes par les assembiees, ce qui constitue encore une limite au pouvoir exécutif. Le pouvoir judiciaire est représenté par un ensemble de tribunaux dont la hierarchie est calquée sur le modele francais : une cour de cassation a Bruxelles, trois cours d'appel á Bru-xelles, Gand et Liěge, une cour ď assises par province, un tribunal de premiére instance par arrondissement et une justice de paix par canton. En 1836, des lois organisent 1'auto-nomie des provinces et des communes par la creation des conseils provinciaux et communaux. á 1'inté-rieur desquels on trouve des representants du pouvoir central (gouver-neurs et greffiers provinciaux, bourg-mestres et échevins). Peinture et sculpture au 19'' siěcle D'une maniére generále, l'art beige est dans le sillage de Tart franca is On voit se suecéder, en peinture, des courants néoclassique et romantique qui dominent la premiére moitié du siécle, un courant paysagiste aux alen-tours de 1850 et des courants realisté, impressionniste et symbolists, ainsi que l'art nouveau entre 1850 et 1914. Le néoclassicisme (1) L'art néoclassique se caractérise par : - des sujets nobles inspires de l'Antiquite romaine, - T idealisation des personnages et de la nature rendue paisible, - une certaine mise en scene par le drapé des vétements ou 1'idealisation de ('anatomie, - une technique trěs lisse et tenement parfaite qu'elle dégage une certaine froideur. Le romantisme (2) L'art romantique est marque par - des sujets traduisanl, avant tout, rémotion, l'affliction, la souffrance, les tourments intérieurs, la passion, 1'amour pour les étres humains et la nature, - une mise en scene pathétique de sujets historiques, - une technique caractérisée par une touche picturale impulsive, une páte épaisse, des coloris sombres, terreux et chauds, - des lignes sinueuses traduisant l'aspect excessif de l'emotion. Le paysagisme (3) Les paysagistes de l'ecole de Tervueren sont influences par 1'école franchise de Barbizon : ils sortent de l'atelier pour peindre sur le motif, e'est-a-dire dans la nature. Le realisme (4) L'art des réalistes se caractérise par : - un abandon des sujets idealises en faveur de la representation des petites gens, du Iabeur quotidien et de la misěre humaine, - la traduction de la beauté des objets simples, - une technique caractérisée par des tons tristes, des ombres épaisses et des couleurs terreuses. Néanmoins, certains artistes restent fiděles á une representation des classes sociales plus aisées. 33 RĽťERES CIÍRONOf .OGtQlJE! Leopold II regne de 1865 ä 1909. II se preoccupe de consolider notre independance par un renforcement de la defense nationale ; son souci est de proteger notre pays contre 1'ambition de Napoleon HJ. et contre la puissance naissante de l'Allemagne. Son regne est aussi marque par une politique de grands travaux. Des 1878, le roi noue des contacts avec l'explorateur britannique Stanley qui, avec Livingstone, avait decouvert le bassin du fleuve Congo, reste inconnu jusqu'en 1859. De 1879 ä 1884, Stanley remonte le fleuve avec des officiers beiges et negocie des traites d'abandon de souverainete avec les chefs indigenes, l'objectif final etant de fonder un nouvel etat. En 1885, ce nouvel etat est reconnu par la Conference de Berlin et pro-clame Etat independant du Congo. Apres en avoir recu l'autorisation du Parlement beige, Leopold II en devient le souverain, c'est-ä-dire, dans les faits, le proprietaire. En 1908, il donne le Congo ä la Belgique pour l'amener au rang de puissance coloniale. Le regne de Leopold II voit le retour des catholiques au pouvoir ä partir de 1884 jusqu'en 1914. Ce retour s'ef-fectue malgre de fortes discussions entre les conservateurs — regroupes autour de Charles Woeste — et la jeune democratie chretienne, plus progressiste — incarnee, entre autres, par l'abbe Albert Daens. Marie-Henriette et Leopold II RUGRÉS TECIlNIQEiKS - 1866 : dynamite d'Alfred Nobel - 1868 : pile eiectrique seche de Leclanche - 1869 : premiere dynamo de Zenobe Gramme, seringue en verre de Luwer, cable sous-marin transatlantique - 1876 : telephone de Bell - 1877 : phonographe d'Edison - 1878 : lampe ä incandescence d'Edison, microscope de Zeiss, decouverte du bacille de Koch - 1879 : caoutchouc synthetique de Bouchardot - 1880 : progres de la chimie orga-nique avec les derives de la cellulose (cellophane, celluloid, soie artificiel-le, phenol, formol), chaine de velo de Charles Rousseau, industries brassi-coles et chocolatieres - 1883 : cartes topographiques de VInstitut cartographique militaire au 40 millieme - 1884 : premier telephone public (correspondance internationale des 1886), creation par Eugene Poubelle du recipient ä ordures qui porte son nom - 1885 : premiere centrale elec-trique de Bruxelles, semm de Pasteur ■ contre la rage - 1886 invention par John Pemberton du Coca-Cola exploite industriellement des 1892 - 1887 : sous-marin - 1888 : pneu de Dunlop - 1889 : moteur ä explosion de Daimler et Benz, photo-couleur - 1890 : vol en avion de Clement Ader, cuisiniere eiectrique, fermeture eclair, developpement des engrais chimiques azotes, phosphates et potassiques' - 1891 : fer ä repasser eiectrique americain - 1892 : escalier roulant - 1893 : utilisation par Von Bayer des proprietes de l'acide acetylsali-cylique ä des fins medicamenteuses (invention de l'aspirine) - 1895 : projection cinematogra-phique des freres Lumiere, mecani-sation de 1'agriculture (semeuse, fau-cheuse), rayons X de Roentgen, TSF de Marconi, rasoir Gillette - 1896 : tramways electriques - 1897 : creation, ä Anvers, de la firme Minerva qui fabrique d'abord des bicycleties puis des voitures REPERES OK, VIE ECONOMIÜl I. - 1867 : creation de la Bourse de Bruxelles, construction du barrage de la Gileppe pour amener l'eau douce dans les manufactures textiles de Verviers Bourse de Bruxelles Les regroupements d'entreprises, par fusions et absorptions, aboutissent ä la constitution de puissants groupes industriels et financiers appelés trusts, cartels ou sociétés ä portefeuille (holdings). Ceux-ci vont réglementer la production et la vente tout en exercant un monopole de fait le plus souvent préjudiciable au petit consommateur. En Belgique, ä la mort de Leopold II, le premier holding — la Société Générale —, aprés avoir aide ä la creation de ľ Union Miniére du Haut-Katanga, intensifie ľexploitation des immenses richesses du Congo beige et favorise ainsi le developpement de nos industries extractives et transfor-matrices. Deux décennies plus tard, ce holding contrôlera 70 % de ľéco-nomie congolaise. Mineur par G. Petit 34 K K PER BS DK VTOG R VPHTQl KS' KtSOCEVKX Kl TER1:s dorg I'OKf FIOl K KT A»\liNISTRATI Jeune hiercheuse descendant A la fosse, par C. meunier 1886 : grandes greves et naissance des syndicate. 1887 : loi sux la protection des remunerations 1889 : loi sur le travail des femmes et des enfants soir de greve par Eugene Laermans Prestation de serment de Leopold II En 1885, fondation du Parti ouvrier beige (futur Parti socialiste): ce dernier lutte d'abord pour obtenir le suffrage universel et accedera ensuite a la vie politique en 1894, en faisant elire ses premiers representants au Parlement. En 1887, les echevins sont designes par les conseils communaux. En 1893, le suffrage universel est instaure pour les hommes, mais il est encore lie" au vote plural qui accorde plusieurs voix a certains citoyens (peres de famille, porteurs de diplomes ou proprietaires). En 1894, l'acquittement d'un cens pour pouvoir exercer son droit de vote est supprime et des senateurs provinciaux, choisis par les conseils provinciaux, siegent au Senat. La reaction contre les regies rigides et formalistes des ecoles de Beaux-Arts va engendrer un nouveau cou-rant pictural, appele" impression-nisme (5). Cet art se caracterise par : - une peinture sur le motif, c'est-a-dire dans la nature, - le refus de representer quelque chose d'ordre intellectuel comme des sujets religieux, mythologiques ou historiques, - la traduction de l'impression res-sentie par le peintre face ä la nature, aux objets, aux etres humains, - la volonte de representer la fugaci-t£ d'un instant lumineux et la predilection accordee, des lors, ä des themes propres ä suggerer cette fuga-cite (mouvements de l'eau et ses reflets, jeu des nuages, effets de fumees, effets de brouillard...). La technique des impressionnistes est revolutionnaire : - elle refuse la ligne et le dessin-contour au profit de touches de peinture sensibles et colorees ; - la couleur prend de l'importance dans la toile ; - la perspective traditionnelle dispa-rait. Ä la fin du 19e siecle, un autre courant appele le symbolisme (6) voit le jour : les artistes qui l'incarnent refusent 1'inspiration de la nature en traduisant le mystere et le monde interieur. Les legendes, les mythes, 1'erränge, la magie, l'insohte, la fascination de la moit alimentent leurs reves. L'architecture au 19e siecle Le 19s siecle est marque par le style bourgeois (b), image de la prosperity economique du pays ; ce style se caracterise par une surabondance decorative et multiplie les emprunts aux styles des periodes pr£cedentes. Monuments Bruxelles : Bourse, Colonne du Congres, Palais de Justice, Square du Petit Sablon, Musfie d'art ancien, Palais royal, Eglise Notre-Dame de Laeken ; Gares d'Anvers et de Tournai ; Abbaye de Maredsous Pour reagir contre la lourdeur de 1'architecture de la fin du 19e siecle, cer- 35 kit'ŕkes CHRONOLOGF«í.. KS Le fils de Leopold D étant décédé en bas äge, c'est son neveu Albert qui lui succéde sous le nom d'Albert Itr, de 1909 ä 1934. Le debut du régne du troisiéme roi des Beiges s'inscrít sur la toile de fond de la premiére guerre mondiaie (1914-1918) ; son action pour défendre la neutralite de la Belgique, sa volonte de rester sur le territoire belge malgré ľ occupation allemande lui valent le titre de roi chevalier, alors que le gouvemement était parti s'installer pres du Havre. Elisabeth et Albert P* Sur le plan de la politique intérieure, le régne d'Albert I" est marqué par la naissance des premiers partis nationa-listes flamands dont les revendications sont essentiellement linguistiques. Aprěs la guerre 1914-1918, la Belgique recoit les cantons d'Eupen, de Malmedy et de Saint-Vith. En Afrique, eile recoit mandat sur deux anciennes colonies aHemandes, !e Ruanda et l'Unindi. Děs 1919, notre pays adhere ä la Société des Nations, organisme international dont le role était de mainte-nir la paix. La reine Elisabeth est, pour son époux, une compngne remarquable. en particulier par son action hn man i taire, comme infirmiěre, pendant la guerre de 1914-1918. Les souverains exercent également un röle culturel important par l'inte-rét qu'ils portent a la creation. - 1898 : découverte par les Curie du radium et du polonium - 1900 : dirigeable de von Zeppelin, fabrication industrielle du chewing-gum ä partir de la résine du chiclé - 1906 : invention de la bakelite - 1909 : traversée de la Manche en avion par Louis Blériot - 1911: proposition d'un modele de structure de I'atome par Rutherford - 1912 : procédé de Foucault pour étirer mécaniquement le verre en feuille - 1913 : fer ä repasser francais de Calor, saut en parachute ä partir d'un avion, compteur Geiger - 1919 : prix Nobel de Médecine attribué ä Jules Bördel pour ses découveríes sur 1'immunité de l'organisme, la coagulation du sang, le dépistage des maladies infectieuses et le vaccin contre la coqueluche - 1921 : vaccin contre la tubcrcu-lose - 1922 : depot par la firmě "Frigidaire" de son brevet de fabrication du froid artificiel - 1927 : théorie d'Albert Einstein sur la relativitě complétée par Georges Lemaitre qui propose la théorie de I'expansion de l'univers, film sonore de long métrage améri-cain Georges LemaItre accueille Albert Eihstein a Louvam. - 1928 : penicilline de Jan Fleming, film parlant (americain), bombe aerosol a usage domestique du nor-v£gien Rotheim - 1931 : exploration de la stratosphere par Picard - 1933 : televiseur lifl'i RtSHKVtl lx.onomioli- Pendant la guerre 1914-18, un des premiers problěmes est le ravitaille-ment (difficulté d'importer, inonda-tion des terres des Polders, main-d'ceuvre masculine au front). Pour résoudre ce probléme, Ernest Solvay et Emile Francqui organisent le Comité national de secours et ďalimentation, lequel obtient un soutien americain de la part de la 'Gommission for Relief in Belgium" (créée a l'initiative du futur president Herbert Hoover). Le Comité national de secours et ď alimentation réussit ä soulager les besoins alimentaires les plus urgents malgré la hausse des prix et 1'organisation du marché noir. Pendant celte periodě, la production industrielle s'effondre (blocus maritime, difficultés d'importer, destruction ou démontage des usines par les Allemands, deportation de main-d'oeuvre). Au lendemain de la premiere guerre mondiaie, les États-Unis deviennent la premiere puissance économique du monde. Děs lors, la crise boursiě-re de Wall Street, en octobre 1929, aura des repercussions non seule-ment sur 1'économie américaine mais aussi, par contrecoup, sur 1'économie européenne. Ä partir de 1930, 1'Europe et la Belgique sombrent dans le marasme économique. Pour lutter contre la crise économique, on voit alors les états -— dont 1'État beige — intervenir activement dans les economies pour prendre des mesures protectionnistes limitant les importations afin de protéger les industries nationales (les droits de douane sont relevés ou les monnaies dévaluées). Á ces mesures protectionnistes, les états ajoutent des dispositions pour tenter de stimuler la demande qui 36 KlIH HIS OÓKJťJí U'lfjQl IS lil TÍH! ■SirORt;uiSMI(l\ i:t SťKí Vt \ VW.SI IQJI K i 1 MntlMSlKVWl - 1900 : loi sur le contrat de travail - 1903 : ioi sur la reparation des accidents de travail - 1906 : loi sur le repos dominical - 1914 : loi sur l'instruction obliga-toire et gratuite jusqu'ä 14 ans, déve-Ioppement des mutuelles et du mou-vement coopératíf socialiste - 1919: creation ďune societě nationale des habitations ä bon mařené, impöt progressif sur les revenus avec exoneration sur le minimum ď existence - 1921 : loi sur la liberie syndicate, instauration de la journee de 8 heures (semaine de 48 heures) - 1924 : premiere loi sur 1'assurance vieillesse, avec la triple cotisation du gouvernement, du patron et de l'ou-vrier - 1930 ; loi sur le regime des allocations familsales pour les salaries (elle A partir de 1914, le Parti socialiste prend de plus en plus d'importance au Parlement et participe aux gouver-nements qui sont souvent tripartites (catholiques, liberaux et socialistes). Cet etat de fait necessite des compro-mis qui rendenl le pays difficilement gouvernable et affaiblissent le pou-voir executif. £mile Vandervelde, leader du P.O.B. et figure marquante de l'histoire rolttique belge A la fin de la premiere guerre mon-diale, une tendance nationaliste apparait en Flandre et aboutit a la creation du V.N.V. (Vlaams Natio-naal Verbond). Des cette epoque, les Flamands revendiquent la neerlandi-sation de tous les niveaux d'ensei-gnement, de la Justice et de 1'admi-nistration, ainsi que la scission de l'armee en unites francophones et neerlandophones. En 1918, le suffrage universel est accorde a tous les hommes ages de 21 ans au moins et a certaines femmes meritantes. En 1921, nait un nouveau parti d'ex- treme gauche : le Parti communiste beige. La meme annee, des senateurs coop-tes, choisis par leurs collegues, vien-nent s'ajouter aux senateurs elus et aux senateurs provinciaux. tains archítectes et décorateurs créent VArt Nouveau (7), qui se caractérise par: - Putilisation du metal dans l'ossa-ture des batiments, - 1'usage du verre pour combler les vides, - 1'inspiration de motifs végétaux et le recours á des lignes décoratives en arabesques et en coups de fouet. Bruxelles : Maison Horta, Serres royales de Laeken, Maison du Peuple (détruite en 1966), ancien raagasin l'lnnovation (détruil en 1967), hotels Solvay, Tassel, Hankar ; Musée des Beaux-Arts de Tournai Peinture et sculpture au 2»'' siěcle Peu avant la guerre 14-18, une vive reaction va naTtre en peinture contre rimpressionnisme, e'est I'expres-s i on n isme (8). Chez nous, ce mouvement s'epa-nouit, en Flandre, á Laethem Saint-Martin et se caractérise par : - le souci de représenter Petre humain dans sa vie quotidienne, dans sa misěre physique, dans son angois-se et son désespoir, - la deformation et la simplification des formes pour souligner la violence de 1'émotion, - des couleurs contrastées largement empátées pour donner aux ceuvres une intensitě dramatique, - une certaine ferveur religieuse. Parallělemenl au couraní expression-niste, une aulre reaction contre i'im-pressionnisme est le fauvisme, ně en France et donl le prolongement beige est le fauvisme brabancon (9). Les fauves se caractérisent par : - l'emploi obsessionnel des couleurs primaires (rouge, jaune et bleu), - r abandon de la perspective clas-sique (refus de la profondeur, absence de volume, de modele et du clair-obscur), - simplification de? formes malsré une predilection pour des sujets figu-ratifs (paysages, portraits, nus), - empatemeni de la louche pour tra-duire les emotions Les souffrances de la guerre 1914-18 ont provoqué chez les intellectuels 37 liEPERES CHRONOLOGfQCES Elisabeth favorise les arts tandis que son epoux s'intdresse aux decou-vertes scientifiques en encourageant la creation en 1919 du Fonds National de la Recherche scientifique (F.N.R.S.). Leopold III, Fils et successeur d'Albert I", regne de 1934 ä 1951. Les difficultes sociales Hees aux consequences de la crise de 1929 marquent le debut de son regne. PROGRES TECIEVTOl Fl Astrid et Leopold III Des 1936, face a certains gestes poses par l'Allemagne, la Belgique reaffirme son independance et ren-force sa politique de defense, notam-ment en faisant passer le service militaire de 12 a 17 mois. Pendant la guerre de 1940 a 1945, Leopold III, a l'exemple de son pere, veut rester sur le territoire national, mais cela suscite de nombreuses critiques et tensions entre lui et son gouvernement en exil. Une rencontre avec Hitler, son remariage avec Lilian Baels, son manque de reaction face aux deportations d'ouvriers en Allemagne et son testament politique qui donne tort a ses ministres creusent encore davan-tage apres la guerre le fosse entre le roi et le monde politique. Ces cir-constances engendrent la fameuse "question royale" qui debouche, en 1950, sur une consultation populate au sujet du retour du souverain deporte en Allemagne, puis exile en Suisse. Bien que globalement favorables au retour du roi, les resultats de cette consultation differents pour la Flandre et la Wallonie, soulignent le dechirement du pays. II s'ensuit une greve generate et des manifestations declenchees principalement par les socialistes et les communistes. - 1935 : usage, en Europe, du reTri-gerateur electrique, chez Citroen traction avant (5CV), en Grande-Bretagne invention du radar et aux Etats-Unis du Film photographique en couleurs par Kodak - 1938 : tubes fluorescents, stylo ä bille, Prix Nobel de Medecine attri-bue ä Corneille Heymans - 1939 : nylon invents par Carothers, moissonneuse-batteuse, helicoptere de Sikorsky, avion ä reaction de Messerschmidt, lave-vaisselle americain ä usage menager, aliments precuits congeles - 1942 : röacteur nucteaire americain - 1944 : essai de la premiere bombe atomique á Alamogordo (Nouveau-Mexique), rein artificiel aux Pays-Bas - 1946 : premier ordinateur americain - 1947 : transistor - 1948 : disque microsillon en vinyl - 1950 : polyester invente par l'an-glais John T. Dickson - 1951 : premieres centrales nucleates aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne REPERES DE VIK ÉCONOMIQUE stagne : augmentation des allocations sociales, diminution des impöts, accroissement du credit ä bon marchd. Pendant la guerre, la consommation est marquee par le rationnement et le marché noir ; cependant, l'outil de production est relativement peu détruit. Cest le cas notamment du port d'Anvers. D'autre part, pendant la méme periodě, les recettes ďexportation sont restées élevées grace aux foumitures ďuranium congolais aux États-Unis et ä la Grande-Bretagne. Cette situation assez positive permet une reprise rapide de 1'activité industrielle, favorisée aussi par 1'assainis-sement monétaire du ministře Gutt, les aides du plan Marshall et les accords de Bretton-Woods qui garan-tissent une stabilitě des changes. Des la fin de la guerre, dans le cadre d'une politique d'ouverture au libre-echange, la Belgique va s'integrer dans des ensembles economiques plus larges, comme le Benelux en 1944 et le GATT en 1947 (future Organisation mondiale du commerce, O.M.C.). Sur le plan interieur, le nouvel ordre economique de la Belgique repose sur l'economie mixte od l'foat inter-vient le plus souvent pour imposer des regies et des mesures dans le domaine de l'investissement, de l'emploi, du logement et des grands travaux. sera etendue aux independants en 1937) La fin du regne d'Albert I" est marquee par la crise £conomique qui fait monter le chSmage a un niveau catastrophique : de 80 000 chomeurs complets en 1931, on passe a 215 000 en 1934. - 1936 : premieres propositions pour la reduction de la semaine de travail a quarante heures et l'instau-rarion de six jours de conges payes pour les travailleurs occupes depuis un an dans les entreprises privees employant au moins dix ouvriers - 1938 : lAbbe Froidure fonde les "stations de plein air". - 1944 : creation de ľOffice National de la Sécurité Sociale (ONSS). - 1948 : creation des conseils d'en-treprise, pour la consultation et l'in-formation des travailleurs. - 1950 premieres elections sociales. Ä partir de la méme année, fortes diminutions de l'emploi dans l'in-dustrie textile et charbonniére. Cv Is K IH Le debut du regne de Leopold III est marque par la confirmation du V.N.V. et des tendances nationalistes flamandes ; parall&lement, on voit monter le parti rexiste d'extreme-droite dont Leon Degrelle est la figure de proue en Wallonie. Ces partis auront une attitude de collaboration avec Poccupant allemand pendant la deuxieme guerre mondiale. lis dispa-raitront du paysage politique beige apres celle-ci. Par contre, a la fin de la guerre, vu leur participation active dans la resistance, les communistes seront membres de plusieurs gouver-nements. En 1948, le droit de vote est accorde aux femmes. Sur le plan international, notre pays adhere, des 1945, ä l'Organisation des Nations Unies et s'eneage. en 1948, ä une assistance mutuelle, en cas d'agression, avec les autres pays du Benelux, la France et la Grande-Bretagne (Traite de Bruxelles). En 1949, la Belgique adhere ä l'OTAN. une reaction de dégoůt et de rejet de la société, de ses institutions et du 'progres scientifique*. On assiste á la naissance du mouvement surrealisté (10). Désormais, les artistes pró-nent une liberation de rhomme par le recours á I'imagination, au reve et á 1'étrange tout en rejetant les conventions esthétiques, sociales, morales et religieuses. Leurs recherches sont nourries par les découvertes de Freud dans le domai-ne de 1'inconscient (psychanalyse). Leur art exploite aussi parfois des formes d'humour corrosif. L'Heureux donateur «» Maohitte Un nouveau courant artistique, né également au debut du siécle, va marquer une rupture totale avec ce qui se faisait précédemment: il s'agit de Vart abstrait (11) ou art non figu-ratif. Ce courant est caractérisé par : - l'abandon du sujet ou de l'objet reel, - des formes géométriques, des lignes, des laches ou des matieres colorées exprimant emotion, spontaneitě, rythmes et structures, - deux tendances : ľ abstraction géométrique rigoureuse, intetlectuel-le et construite et ľ abstraction lyrique spontanée, voire méme pul-sionnelie, et exprimant ľ univers intérieur de ľartiste. En Belgique, entre 1920 et 1930, se constitue un premier groupe de peintres abstraits ä tendance géométrique. Un second groupe va se constituer. ä partir de 1945, autour ďune association ďartistes beiges qui prend le nom de La Jeune Peinture Beige. Les deux tendances de ľart abstrait (géométrique et lyrique) y sont representees. Dans la mouvance de ľart abstrait et de ľécriture automatique des sunéa- 39 REPERES MÍLtKiF PROGRLS TECHNIQUES Pour resoudre cette crise de regime, le roi delegue le 31 juiljet 1950 ses pouvoirs a son fils aine Baudouin, qui prend le titre de "Prince Royal". Ce dernier prete le serment constitution-nel, en tant que roi, le 17 juillet 1951. Le debut du regne de Baudouin Ier (1951-1993) est marqu6 par la guerre de Coree, qui entratne 1'envoi de volontaires, et par la question scolai-re, ltee a rinegalite' des subventions accordees au reseau libre et au rdseau officiel. Cette lutte s'acheve le 6 novembre 1958 par la conclusion du Pacte scolaire qui reconnait 1'existence officielle de deux reseaux d'enseignement subventionnes. Fabiola et Baudouin I" A partir de 1958 également, la decolonisation de l'Afrique francaise fait tache ďhuile et précipite les revendi-cations ď indépendance du Congo beige : de violentes erneutes éclatent, děs Janvier 1959, ä Léopoldville (Kinshasa) ; aprěs une Table ronde convoquée ä Bruxelles, le gouveme-ment beige accorde 1'indépendance au Congo, ä partir du 30 juin 1960. Le chaos qui suit la declaration ď indépendance provoque 1'intervention de nos paras pour sauver des vies humaines ; en méme temps, elle defend des intéréts économiques en appuyant la secession katangaise de Moi'se Tschombé. Cette intervention soulěve, sur le plan international, de vi ves critiques ä 1'égard de la Belgique. En 1960 également, pour assainir les finances publiques, le gouvernement Eyskens-Lilar propose une loi unique demandant aux Beiges un important effort fiscal. Děs le 20 décembre, il s'ensuit, en Wallo-nie, une grěve generale ä caractěre insurrectionnel menée par André Renard, le leader du syndicat socialiste (la F.G.T.B.). La Flandre oü le REPERES" DE. VIE i t ONO\nOl E - 1953 : Hachette lance le livre de poche en France (present en Amérique děs 1939) - 1954 : magnétoscope - 1957 : lancement du satellite soviétique Spoutnik - 1952 : ä Bruxelles, jonction Nord-Midi avec creation de la gare centrale - 1955 : creation du Fonds des Routes pour le deVeloppement auto-routier - 1956 : extension du port d'Anvers (ecluse Baudouin) - 1958 : aeroport de Zaventem et travaux de 1'exposition universelle (atomium) Les années soixante (appelées Golden Sixties) font connaitre ä notre pays une prosperitě sans precedent malgré 1'indépendance du Congo. Désormais, notre pays va s'ouvrir ä la société de consummation : des biens de consommation durables (voitures, televisions...) et certains produits de luxe (tourisme ä 1'étranger par exemple) sont ä la por-tée de presque toutes les couches sociales. Les raisons de cette prosperitě éco-nomique sont: - les politiques de relance menées par 1'État et financées par des emprunts lorsque survient une crise économique, - la montée de la puissance syndicate qui revendique et obtient un pou-voir ď achat accru pour les tra-vailleurs, - la paix sociale née de la mise en place de nouveaux organes de concertation. Cette periodě voit s'implanter en Belgique, et particuliěrement en Flandre, de nombreuses filiates de multinationales étrangěres : Bayer, Chevron. ITT, Esso, Philips, Renault, Siemens, Volvo... 40 r ei - 1951 : six jours de conge sont octroyes ä tous les travailleurs. En 1952, le Conseil national du Travail est instaure. On assiste ä des arrivees plus massives de travailleurs immigres. Le nouvel ordre economique, appete "economie mixte", se montre preoccu-pe de mesures sociales et met progres-sivement en place une organisation que Ton pourra appeler "Etat providence" ; ses principaux objectifs sont: - le droit au travail, - 1'augmentation du pouvoird' achat des travailleurs, - la repartition plus equilibree des revenus, - la security sociale generalisee, - la participation des travailleurs a la gestion des entreprises. - 1955 : les Comites de Securite, d'Hygiene et d'Embellissement des lieux de travail sont instaures. - 1956 : douze jours de conge payes sont octroyes a tous les travailleurs. - 1958 : un revenu minimum est assure aux personnes agees. Le pacte scolaire garantit la subvention de l'enseignement libre et permet ainsi une certaine gratuity de l'enseignement secondaire - Pour son action en faveur des personnes d^placees, le Pere Dominique Pi re recoit le Prix Nobel de la Paix. - 1960 : la semaine de cinq jours (40 heures de travail hebdomadaire) se generalise et les premieres indemnitee de licenciement en cas de fer-meture des entreprises sont octroyees. - 1963 : ITnstitut National d'Assurance Maladie et Invalidity (INAMI) est cr66. A partir de 1964, des allocations familiales sont assurfes aux jeunes 6tudiants jusqu'a 1'age de 25 ans. - 1967 : installation des tribunaux du travail. A c6t6 des partis traditionnels (Social-Chretien, Socialiste, Liberal et Communiste), on voit naitre des partis nouveaux : Rassemblement wallon, F.D.F., Volksunie, tous a tendance communautaire ; fecolo, Agalev, a tendance ecologiste et, enfin, les partis d'extreme-droite Vlaams Blok et F.N. listes, nait ä Paris, en 1948, le mou-vement international d'art experimental Cobra (12) nom tire des premieres lettres de Copenhague, Bruxelles et Amsterdam. En peintu-re, Cobra priviWgie le geste instinctif et spontane en exploitant les dessins d'enfants et d'alienes. Tart primitif, les couleurs franches et la valeur estheüque de l'ecriture cursive (qui se fait dessin). E invente la peinture-poeme oü textes et dessins fusion-nent, ce qui explique que, parmi les representants de ce mouvement, on trouve des peintres mais aussi des eerivains comrae Joseph Noiret et Hugo Claus. (Euvre de Pierre Alecmnsky Apres 1958, deux autres courants intimement lies, appeles art cine-tique et Op'art ("optical art") (13) constituent une recherche sur le mouvement reel et l'illusion optique ; devant l'oeuvre, le specta-teur est oblige dc s'impliquer person-nellement pour subir les effets des mouvements ou des variations de la lumiere sur la couleur. ViBRATiu fit* Pol Bury 41 syndicat chretien est majoritaire se desolidarise alors de ce mouvement et, progressivement, la greve s'eteint en Wallonie ou le travail reprend le 23 Janvier 1961. La loi unique est quand meme votee, mais elle n'est que partieLlement appliquee. Renard d6missionne de la F.G.T.B. pour fonder le mouvement populaire wallon, groupe de pression a caractere politique de tendance fed£raliste. Des ce moment, il veut deja faire de la Bel-gique un 6tat federal ou la Wallonie serait autonome £conomiquement. Pendant ce temps, les querelles lin-guistiques deviennent de plus en plus vives, si bien que, entre 1960 et 1963, on vote des lois consacrant: - l'abandon du recensement linguis-tique, - le rattachement de Mouscron et Comines au Hainaut et des Fourons au Limbourg, - le bilinguisme des 19 communes de Bruxelles et F installation d'un regime de facilite^s linguistiques pour les francophones dans 6 communes peripheriques, - la fixation definitive de la frontie-re linguistique. En 1968, l'affrontement entre les deux communautis atteint son paroxysme, lors de la crise de 1'university de Louvain qui amene l'epis-copat beige a accepter la scission de 1'universite et a transferer progressivement la section francophone a Louvain-la-Neuve et a Woluwe. Louvain-la-Neuve, la rue des Wallons A partir de 1970 et jusqu'en 1993, le regne de Baudouin Ier connait d'im-portantes reformes institutionnelles qui font passer la Belgique d'un etat central unitaire ä un etat federal. Face ä ces mutations, Baudouin Ier sait garder une stricte neutrality tout - 1960 : usage de la pilule contraceptive en Europe, découverte du laser - 1961 : le briquet jetable - 1962 : Telstar, satellite de communication transatlantique - 1967 : au Cap, premiere greife du cceur par le professeur Barnard - 1968 : greife cardiaque franchise ä ľhôpital Broussais - 1969 : ľhomme marche sur la lune - 1970 : vidéocassette - 1971 : scanner ä usage medical - 1974 : Prix Nobel de Médecine attribué á Christian de Duve et Albert Claude pour leurs recherches en biologie cellulaire Christian de Duve - 1975 : centrales nucleaires de Doel et de Tihange - 1977 : Prix Nobel de chimie attri-bue ä Ilya Prigogine - Bill Gates et Paul Allen creent Microsoft - 1978 : fecondation in vitro - 1979 : lancement de la fusee Ariane, compact disc (CD) chez Philips - 1981 : navette spatiale Columbia, train francais ä grande vitesse (T.G.V.) - premier ordinateur portable compatible IBM - 1983 : premieres recherches aux Etats-Unis sur les mutations transge-niques. - 1986 : les cables ä fibres optiques remplacent les cables coaxiaux, per-mettant la transmission de signaux numeriques. - 1987 : apparition de la norme GSM qui va permettre l'industriali-sation massive du telephone portable. REPERES DM VIE FCOLVOMTQf I Ä partir de 1972, une crise écono-mique mondiale casse la prosperite de la décennie écoulée. Cette crise engendre une montée quasiment irreversible du chômage et une inflation sans precedent. Dans un premier temps, le gouveme-ment essaye de mettre en place la politique traditionnelle de relance mais il se heurte ä une limite d'endettement public qu'il ne peut plus dépasser. A partir des annees 80, les econo-mistes preconisent done une autre politique economique ; les priorites du gouvemement sont desormais les suivantes: - restauration de la competitivite des entreprises par une diminution des charges sociales - renouvellement de l'outil indus-triel herite du 19e siecle : fermeture des derniers charbonnages (en Wallonie en 1984, dans le Limbourg en 1992) ; plan Gandois pour la side-rurgie en 1983 - lutte contre l'inflation en reduisant, entre autres, l'endettement de l'Etat - stabilisation du franc beige - redistribution du temps de travail (travail a temps partiel, conges pour convenance personnels...) Durant le regne de Baudouin I", l'in- tegration de la Belgique a l'Europe a aussi ete marquee par des dates importantes : - 1951 : adhesion effective a la Comrnunaute europeenne du Char-bon et de l'Acier (CECA) - 1957 : traite de Rome instituant le Marche commun (C.E.E.) et 42 m A dater de 1968, le droit au chomage est accorde aux jeunes des la fin de leurs etudes. La contestation de la society de consommation par le mouveraent "hippie" se developpe, - 1970 : naissance du mouvement ecologiste. - 1971 : vote de la loi d'expansion universitaire pour canaliser le nombre croissant des etudiants - 1973 : suppression de la discrimination entre hommes et femmes sur le plan des allocations sociales. A partir des annees 80, 1'assainisse-ment des finances publiques, en par-ticulier la reduction de la dette, devient la priority pour le gouverne-menl; on voit alors 1'Etat providence se fragiliser. De nombreux avantages acquis dans les annees precedentes sont remis en question : - les allocations familiales sont reduites, - l'exclusion du chomage apparait, - la gratuite des soins de sante et des frais de scolarit£ est battue en breche, - la pression fiscale s'accroit, - la difficulte de garantir les pensions de vieillesse augmente, - la qualite de certains services publics se degrade. - 1982 : debut des tueries du Brabant wallon. - 1983 : l'obligation scolaire est repoussee jusqu'a 18 ans. - 1984-85 : attentats anarchistes des Cellules communistes combattantes. - 1990 la loi Lallemand-Michielsen depenalise partiellement rinterruption volontaire de gros-sesse. Des arretes royaux regiementent la publicite, l'usage du tabac dans les En 1970, d'importantes modifications donnent a la Belgique un nou-vel aspect institution™?] : - un E^at central, - quatre regions linguistiques (de lan-gues fran^aise, neerlandaise, alleman-de et bilingue de Bruxelles-capitale), - trois regions economiques (Wallonie, Flandre et Bruxelles), - trois communautes culturelles (francaise, flamande et allemande). Progressivement et ä la suite de dif-férentes modifications constitution-nelles, ces différentes regions et communautés se voient dotées de competences abandonnées peu ä peu pari'Etat central. Ä la fin des annees soixante, une reaction contre l'art abstrait va s'ex-primer ä travers 1'kyperréalisme (14) dans le sillage du pop'art- Le pop'art (spécifiquernent américain et britannique) peint la société de consommation (objets menagers, produits utilitaires, publicités et célé-brités) tout en exploitant des cou-leurs trés vives et les techniques pic-turales les plus avancées (peinture acrylique, sérigraphie...). L'hyperrealisme ex-ploite les mémes objets mais il en accentue certains details représentés avec une minutie presque maniaque ; partant le plus sou vent d'une Photographie, il impose un cadrage particulier au detail de 1'objet représenté. Pendant que se développe 1'hyperréa-lisme, nail un autre courant, /'art minimal (IS)- Ce courant contests a la fois rhyperréalisme et l'abstracüon lyri-que. II se réinscrit dans la lignée de ("abstraction géométrique. L'art minima] se caractérise par : - le recours ä 1'utilisation ďune seule couleur (monochromie) ou de deux ou trois tout au plus, - des traits linéaires ou des formes géométriques les plus simples (cams, losange, cercle, rectangle), - 1'utilisation du mat et du briliant pour dormer sa propre vibration ä l'ocuvre. Ä partir de 1965, en reaction ä l'art minimal, apparait l'art concep-tuel (16) ; ce demier exprime des idées pures et attache plus d'impor-tance au projet et au processus de creation qu'ä la realisation de l'oeuvre proprement dite. Le projet (souvent concretise par des notes, des maquettes ou des plans) peut faire ä lui seul l'objet d'une exposition. II est consídéré comme le veritable travail de l'artiste ; sa realisation peut alors etre confiée ä un artisan. Parallělement aux grandes tendances de l'art contemporain, certains artistes sont restés fiděles depuis rentre-deux-guerres ä une certaine tradition d'art figuratif (17) ou d'art 43 KJEPERES OIRÖN en restant le mediateur des crises ins-titutionneiles. Sur le plan international, la politique exterieure est marquee par la confirmation de 1'abandon de notre neutra-lite, avec 1'adhesion de notre pays, en 1952, ä la Communaute europeerme de Defense (CED); parallelement, la Belgique adhere ä la Communaute europeerme du Charbon et de l'Acier (CECA), en 1951 ainsi qu'au Marche commun en 1957. Baudouin I" meurt le 31 juillet 1993. Son frere Albert lui succěde le 9 aoüt sous le nom d'Albert II. Paou et Albert II Le debut du regne de ce dernier est entache par de tragiques £venements lies a renlevement, a la sequestration et k la mort d'enfants qui inspireront aux Beiges une mefiance de plus en plus grande a 1'egard d'institutions telles que la gendarmerie, la police et la justice. Sous la pression populaire et des medias, le gouvernement tripartite (libdral-socialiste-6colo) de Guy Verhofstadt poursuit, depuis 1999, les reformes de ces institutions. Sur le plan exterieur, la Belgique s'est de plus en plus impliquee dans des missions militaires et humani-taires en rapport avec les divers conflits en Europe (Bosnie, Kosovo) et ailleurs (Somalie, Rwanda). - 1992 : Dirk Frimout, Ier cosmo-naute beige Dirk Frimout - 1994 : Le logiciel" Netscape " per-met de generaliser l'utilisation d'Internet. Premieres connexions en Belgique. - Tunnel sous la Manche. - 1996 : developpement du G.S.M. ; Dolly, premier clone d'une brebis LE GSM. envahlt le quot1díen. - 1997 : liaisons Bruxelles-Paris et Bruxelles-Londres en T.G.V. REEERE'S BE VÍK kconomiqi E l'Euratom (Communaute européenne pour l'energie atomique) - 1958 : lancement de la politique agricole commune - 1965 : naissance de la commission européenne par fusion des exécutifs de la CECA, de la C.E.E. et de rEURATOM - 1968 : suppression des droits de douane intérieurs á la C.E.E. - 1972 : adhesion au serpent moné-taire européen pour stabiliser les changes á la suite de la rupture des accords de Bretton-Woods - 1979 : adhesion au systéme moné-taire européen Ladhesion de la Belgique aux traités européens va lui imposer des directives, notamment celles qui l'obli-gent a réduire la production charbon-niěre jusqu'a la fermeture de la purpart de ses charbonnages. 1993 voit naitre le Grand Marché européen. En 1999, avec dix autres pays, la Belgique adhere k Teuro. Les euros Malgre ces differentes mesures, la reprise de reconomie s'avere lente. D'une part, un fosse s'est creuse entre la Flandre et la Wallonie sur le plan de la dynamique industrielle, de la reprise de l'emploi et de la prospe-rite regionale. D'autre part, l'econo-mie beige souffre d'une vague de delocalisations industrielles vu les prix plus competitifs pratiques en Europe de l'Est et dans le Tiers-Monde. Elle est enfin marquee par divers scandales en rapport avec l'environ-nement et la sante publique (pollution ä Mellery, crise de la dioxine, crise de la vache folle). 44 lieux publics et sa teneur en gou-drons. - 1991 : le ministře ďÉtat André Cools est assassiné. Le non-aboutissement des enquetes sur les tueries du Brabant wallon en 1982-1985, sur l'assassinat d'Andre Cools en 1991, l'enlevement et l'assassinat d'enfants en 1995-1996, les affaires de pedophilie,... accentuent le malaise de la population a l'egard des institutions et provoquent des reactions de masse, comme la "Marche blanche" en 1996. L'importance accrue des non actifs dans la population menace l'avenir des pensions et de la securite sociale. - 2000 : operation exceptionnelle de regularisation des "Sans papiers". i =T7 - Č i i m La majority civile est ramenee de 21 a 18 ans en 1990. Ce n'est finalement qu'en 1993 que la Belgique devient veritablement un 6tat federal compose de : - trois communautes (francaise, fla-mande et germanophone); - trois regions (wallonne, flamande et Bruxelles-capitale) ; - un Etat federal qui conserve les competences de la politique etrange-re, de la defense nationale, de la justice, de la construction europeenne, des PTT, de la monnaie et de la securite sociale, ainsi que de certaines matieres non regionalisables comme, par exemple, l'energie nucleaire, le transit des dechets, la tarification du gaz et de l'eiectricite, certaines institutions culturelles et scientifiques (Theatre Royal de la Monnaie, Institut Royal de Meteorologie,...). Les institutions de l'Etat federal sont: - le Roi, - le Parlement, constitue de la Chambre des representants et du Senat, - le gouvernement federal. Au niveau des regions, les competences sont, principalement, les poli-tiques economique, energetique, de travaux publics et de transport, de protection de l'environnement, d'amenagement du territoire et du logement. Les institutions des regions sont les conseils regionaux et les executifs regionaux. Au niveau des communautes, les competences sont l'enseignement, les matieres culturelles (dont l'audio-visuel), la politique de la sante et d'aide aux personnes. Les institutions des communautes sont les conseils des Communautes et les executifs communautaires. En 1995, la province de Brabant est scindee en deux : la province du Brabant wallon (dont le chef-lieu est Wavre) et celle du Brabant flamand dont le chef-lieu est Leuven. L'architecture de 1914 á nos jours Entre les deux guerres, on assiste á un retour a 1'Académisme, par exemple, la basilique de Koekelberg (Van Huffel et Rome). Apres 1945, on voit triompher le beton, le verre et l'acier dans de grands ensembles et dans des báti-ments qui se veulent plus fonction-nels : a Bruxelles, la Bibliothěque royale et le Mont des Arts, le báti-ment des Comptes Cheques Postaux, la Banque Nationale, le siege de la Prévoyance sociale, le Musée d'art moderně, l'Atomium, le salon royal du Theatre de la Monnaie ; la Place du marché á Woluwé Saint-Lambert; le Kursaal ď Ostende ; le Musée de Mariemont ; le cyclotron et la Faculté des Sciences á Louvain-la-Neuve ; lTnstitut ďéducation physique au Sart Tilman. Architectes : Hoyoux, Ghobert, Van Steenbergen, Victor Bourgeois, Van Goethem, Hugo Van Kuyck, A. et J. Polak, A. Waterkeyn, Leon Stynen, Roger Bastin, Charles Vandenhove Á partir de 1975, un important cou-rant de renovation »' attache á sauver un patrimoine architectural délaissé jusque lá. La littérature de 1830 a nos jours Durant tout le 19e siěcle, la production littéraire se rattache aux grands courants romantique, naturaliste et symboliste. Le debut du 20e siěcle voit s'epa-nouir le courant surrealisté, d'abord á Bruxelles et ensuite dans le Hainaut. Parallělement, et á partir de 1930, quelques écrivains remarquables explorent des voies diverses, tant en prose (régionalisme, fantastique, roman policier) qu'en poesie et au theatre. Aprěs la derniere guerre, ce sont des personnalités littéraires qui emergent plutot que des mouvements. On n'oubliera pas non plus 1'apport de la Belgique á la chanson francaise. Enfin, depuis 1929, avec la creation de Tintin par Hergé, la Belgique joue un role de tout premier plan dans la bandě dessinée. 45 Ä la suite des attentats anti-ameri-cains du 11 septembre 2001, la Belgique s'est engagee, de difft-rentes manieres, dans le renforce-ment de la lutte centre le terrorisme international. Le 25 octobre 2001, la naissance de la princesse Elisabeth, fille du prince Philippe et de la princesse Mathilde, ouvre ä la Belgique la perspective d' avoir ä sa tete une femrne monarque. 2001 : Faillite de la SABENA, principále compagnie aérienne beige. 2002 : L'Euro remplace le franc beige. 46 2001 : Les interlocuteurs sociaux signenl une convenäon collective sur le droit ä la semaine de quatre jours pour les salaries du secteur přivé. Adoption ďune loi de dépé-nalisation partielle de 1'euthanasie. Dépénalisation de la possession de canabis. Reforme de l'octroi du droit ďasile et remplacement de 1'aide financiére par des aides materielles pendant la periodě de I'examen de la demande. 2002 : allongement du congé de patemité qui passe de trois ä dix jours pour certaines categories de travailleurs. 2000 : Accord sur le budget des Communautés de maniere ä refinan-cer ľenseignement. Accord aux Regions pour une autonómie fiscale partielle. 2001 : Creation de la police fédérale par integration des polices commu-nale, judiciaire et de la gendarmerie. (it'cAwo/fCe. Co-vYúa-* /**-5, wv^ Äc-^i«- «^yy«^ W WcA«^. -*) v*-*>s ANNEXE Les artistes plastjciens majeure de 1830 ä nos jours Legend* l - architecie 1 = néoclassicisme 10 = surrealisme 16 = ait conceptuel D = decorateur. affictuste. illustrateur 2 ■ romantisme 10+ - mouvance du surrealisme 17 = art figurant P = peuitre 3 = paysagisme 11 = aít abstrait (ou non figuratif) 18 = art naif S - sculpteur i = realisme 11+ - la j - u m: Peinture belge b = style bourgeois (cfr p 35) 5 - imprcssionnisme 12 = Cobra 6 - symbolisme 12+ = dans la mouvajice de Cobra N.B. Les caracteristiques des dif- 7 - art nouveau 13 ■ an cinétique et op art terents courants esiheuques sont 8 - expressionmsme 14 - hyperréalisme decntes aux pages 33 et sui- 9 = fauvisme brabancon 15 - an minimal vantes Albert Jos, P, 9, 17 Alechinsky Pierre, P, 12 Anto Carte, P, 8 Amould Marcel, S. 11+ Artan de Saint-Martin Louis, P, 3 Axell Évelyne, P, 14 Baes Rachel, P. 10 Balat Alphonse, S, b Baron Theodore, P, 3 Barthélemy Camille, P, 8 Bastin Mireille, P, 18 Baugniel Marcel-Louis, P, 11 Beaumont Hanneke, S, 17 BerbéGuy.P, 10+, 14 Berchmans Emile, P, 6 Bertrand Gaston, P. 11+ Béthune Jean-Baptiste, A, b Beyaert Henry, A, b Both Anna, P, 5 Bogaert Bram, P. 11 + Bogacrt Gaston, P, 10+ Bonnet Anne. P, 11+ Boulanger Hippolyte, P. 3 Boyadjian Micheline, P, 18 Broothaers Marcel, P, 16 Bmsselmans Jan, P, 8 Buisseret Louis, P, 17 Burssens Jan. P. 11+ Bury Pol, P, 11+, 13 : S, 11+ Busine Zephir, P, 11 + Caille Pierre. P, 17 Camus Gustave, P, 17 Cuntre Joseph, P, 8 Carcan René, P, 11+ Caron Marcel. P, 8 Carpentier Evariste, P, 5 Caterina Dario. P, 10+ Charlier Jacques, 5, 16 Ciamberlani Albert, P, 6 Claus Emile, P. 5 Ctnsnn Henr-Jean. P. 11 Cobbaert Jan, P, 12+ Cockx Phi üben, P, 8 Cocq Suzanne, P, 17 Collignon Georges, P, 11 + Combaz Gisbert, D, 7 Coosemans Joseph. P. 3 Cortier Amédée, P. 15 Counhaye Charles, P, 8 Courtens Franz, P, 5 Courtois Pierre, S. 16 Crespin Adolphe, D, 7 Creten Georges, P, 8, 9 Crommelynck Albert, P, 17 Dardenne Milo, P, 8 De Bie Eugene, P, 10+ De Boeck Felix, P, 11 de Braekeleer Ferdinand, P, 1 de Braekeleer Henri, P, 4 De Gouve de Nunque William, P, 6 de Kat Anne-Pierre, /*, 9 De Keyser Raoul, P, 14 De Saedeleer Valerius, P, 8 De Smedt Gustave, P, 8 De Smedt Leon, P, 5 de Sutter Jules, P, 8 De Taeye Camille, P, 10+ De Troyer Prosper, P. 11 de Wine Adrien, P, 4 Decocq Gilbert, P, 11+ Degobert Guy, P, 14 Degroux Charles, P, 4 Degroux Henri, P. 6 Delacenserie Louis, A, b Delahaut Jo, P, 11+, 15 Delmotte Marcel, P, 10+ Delnorte Charles, P, 10+ Delvaux Paul. P. 8, 10 Delville Jean, P, 6 Devos Leon, P, 17 Dillens Julien, S, b Donas Marine, P, 11 Donnay Auguste, P. 6 Dorchy Henry, P, 11+ Dotremont Christian, P, 12 Dubail Berthe. P, 11 + Dubois Louis, P, 4 Dubninfant Edmond. P, 17 Duchateau Hugo. S. 16 Dudam Roger, t, 11+ Dufoor Frederic, P. 14 Dumont Gilberte, P, 10+ Dus^pulchre Francis, S, 15 Elias Etienne, P. 14 Engel-Pak Ernest, P. 11 Ensor James, P, 5, 6 Evenepoel Henri, D, 7 ; P, 5 Fabry Emile, P, 6 Ferdinand Jean, P, 18 Finch Alfred Willy, P, 5 ; £>, 7 Flouquet Pierre-Louis, P, 11 Folon Jean-Michel, P. 10+ Fourmois Theodore, P. 3 Frederic I^éon, P, 4, 6 Gaillard Jean-Jacques. P, 11+, 12+ Gallais Louis, P, 2 Ghijsels Jean-Pierre, S, 11+ Ghobert Bernard, P, 17 Graverol Jane, P, 10 Greffe Leon, P, 18 Guiette René, P, 11+ Guilmot Jacques. P, 11 + Haeghemans Maurice, P, 5 HankarPaul,At7 Heintz Richard, P, 5, 8 Hellewegen Willy, P, 13 Hermans Charles, P. 4 Heymans Adnen-Joseph, P, 3 Horta Victor, .A, 7 Howei Marie, P, 8 Huys Modeste, P, 5 Jacques Philippe, P, 15 Jamaer Victor, A, b Jamar Armand, P, 8 Jefferys Marcel, P, 5 Jespers Floris, P, 8 Jespers Oscar, P, 8 Joostens Paul, P, 11 Khnopff Femand, P, 6 L.T. Mesens Édouard, P. 10 Licasse Joseph. P. 11 Lacorablez Jacques, F, 10-r Laermans Eugene, P, 8 Lambeaux Jef. S, b Lambele Antonia. S. 15 Lambotte André, P. 12+ Landuyt Octave, P. 17 ] Aprěs 1945, ce sont sunout des person- nalités littéraires qui emergent, plutöt que des mouvements: Baronian Jean-Baptiste Bauchau Henri Beck Beatrix Beerenboom Alain Bertin Charles Bologne Jean-Claude Bronne Carlo Claus Hugo Compere Gaston Curvers Alexis Danemark Francis De Graeve Laurent Detrez Conrad Deutsch Xavier Emmanuel Francois Engel Vincent Fleischman Theo Fontenau Pascale Goffette Guy Gheur Bernard Gijsen Mamix Gunzig Thomas Harpman Jacqueline Hubin Christian Lamarche Caroline Liberski Stephane Li I ar Suzanne Mallet-Joris Francoise Marceau Félicien Mertens Pierre Moulin Janine Norge George Mogin Nolhomb Amélie Nys-Mazure Colette Otte Jean-Pierre Outers Jean-Luc Pirotte Jean-Claude Quaghebeur Marc Rolin Dominique Sodenkamp André Thiněs Georges Thiry Marcel Tirtiaux Bernard Vaes Guy Willems Paul Woulers l.iliane La Belgique a ausst joué un röle de tout premier plan dans le développement de la bandě dessinée. 1929 : creation du personnage de Tintin par Hergé 1938 : Dupuis crée l'hebdomadaire "Spirou". Aprěs 1945, Morris crée le "Journal de Tintin". Cossu Antonio De Moor Bob Dineur Fernand Duchäteau André-Paul Franck Philippe Franquin André Geluck Philippe Gomez Didier Graton Jean Greg Hubinon Victor Jacobs Edgar-Pierre Macheroi Raymond Martin Jacques Mitacq Peyo Roba Jean Servais Jean-Claude Tibet Vandersteen Willy Van Hamme Jean En 1989 et 1990 s'ouvraient respective-ment le Centre beige de la B.D. ä Bruxelles et le Musée de lTmaginaire. Le cinema beige depuis ses origines Alterman Chantal Andrien Jean-Jacques Brei Jacques Claus Hugo Corbiau Gérard Dardenne, les freres Del vaux André Feyder Jacques Hansel Marion KUmel Harry Lamy Benoit Mariage Benott Poelvoorde Benoit Servais Raoul Storck Henri Topor Roland Vandormael Jaco La musique de 1830 ä nos jours Absil Jean Bartholomée Pierre Benoit Peter Boesmans Philippe Brenta Gaston Calonne Jacques Chevreuille Raymond De Boeck Auguste Defossez René Devreese Frederic Fétis Francois Fonteyn Jacqueline Franck César Froidebise Pierre Gaspard Bobby Gilson Paul Goeyvaerls Karei Grumiaux Arthur Huybrechts Alben Jongen Leon Jongen Joseph Kersters Willem Laporte André Leduc Jacques Legley Victor Lekeu Guillaume Louel Jean Maes Jef Pelzer Jacques Poot Marcel Pousseur Henri Quinet Marcel Sax Adolphe Souris André Thielemans Toots Thomas René Tinel Edgard Van Dam Jose (interprete) Van Rossum Frederic Vteuxtemps Henri Ysaie Eugene - 1937 : creation du Concours Eugene Ysaie qui deviendra, en 1951, le Concours Reine Elisabeth - 1960 : creation ä Bruxelles du Ballet du XXe siecle, par Maurice Béjart La chanson francaise et variétés Adamo Salvátore Anciaux Philippe Beaucame Julos Bertrand Plastic Bialek André Bodart Jeff Brei Jacques Cabay Guy Clouseau Coppens Bruno Cordy Annie Devos Raymond Dunker William Francois Frederic Grignard Ferré Hélin Daniel Hoverphonic Hustin Jacques Jofroi Kim Sandra K's Choice Lafontaine Philippe Lazio Viktor Lemaire Jo Lio Louka Paul Maurane Morgan Marc Moulin Marc Pirette Francois Rapsat Pierre Red Axelle Semal Claude StirfJaoa Sttellla Talloche, les Freres Technotronic Tohama Vaya con Dios Watrin Jean-Claude Iii Leblanc Walter, P, 11+, 13 ; 5, 11+ Lebrun Georges, P, 17 Leclercq Victor, P, 8 Lecossois Victor, P, 18 Ledru Leon, D, 1 Leduc Paul, P, 5 Lemmen Georges, D, 7 ; P, 5 Lempereur-Haut Marcel, P, 11 Leroy Jean, P, 8 Leuridan Francine, P, 18 Lewy Kurt, P, 11+ Leys Henry, P, 2 Lismonde Jules, P, 11+ Lorent Jean-Pierre, P, 18 Lyr Claude, P, 10+ Maas Paul, P, 8 Madou Jean-Baptiste, P, 2, 4 Maes Karel, P, 11 Magritte René, P, 10 Malfait Hubert, P, 8 Mambour Auguste, P, 8 MaraPol.P, 14 Marcette Alexandre, P, 5 Marien Marcel, P, 10 Marlier Marcel, 5, 8 Masereel Frans, P, 8 Mellery Xavier, P, 6 Mels René, P, 11 + Mendelson Marc, P, 11+ Meunier Constantin, P, S, 4 Michaux Henri, P, 11+ Milo Jean.P, 11+ Minne Georges, 5, 6, 8 Moeschal Jacques, S, 15 Montald Constant, P, 6 Monier Antoine, P, 11+ Navez Francois-Joseph, P, 1 Navez Leon, P, 17 Oleffe Auguste, P, 17 Ommeganck J.B., P, 1 Ottevaere Henri, D, 1 Outer Nestor, P, 5 Paerels Willem, P, 9 Panamarenko, S, 14 Pantazis Périclěs, P, 5 Pasque Aubin, P, 10+ Paulus Pierre, P, 8 Peeters Josef, P, 11 Peire Luc, P, 11 + Permeke Constant, P, 8 Perot Luc,P, 17 Plomteux Leopold, P, 11 + Poelaert Joseph. A, b Portaeis Jean, P, 2 Privat-Livemont, P, 7 Quinet Mig, P, 11 + Ramah Henri, P, 8 Ransy Jean, P, 10 Rassenfosse Armand (illustrateur ďoeuvres littéraires symbolistes), P, 6 Raty Albert, P, 8 Raveel Roger, P, 14 Reinhoud, 5, 12 Rets Jean, P, 11+ Rolet Christian, P, 14 Rops Félicien, P, 3, 4, 5, 6 Roulin Felix, S, 17 Ruelle André, P, 10+ Ruštin Jean, P, 17 Scauflaire Edgar, P, 8 Schirren Ferdinand, P, 9 Schmalzigaug Jules, P, 11 Schrobiltgen Paul, P, 11+ Serrurier-Bovy Gustave, D, 7 Servaes Albert, P, 8 Servranckx Victor, P, 11 Seuphor Michel, P, 11+ Silvain Christian, P, 12+ Simon Armand, P, 10 Smits Jacob, P, 8 Somville Roger, P, 17 Spillaert Leon, P, 6 Sprumont André, P, 10+ Stevens Alfred, P, 4 Stevens Joseph, P, 4 Strebelle Olivier, S, 11 + Strebelle Rodolphe, P, 17 Szymkowicz Charles, S, 8 Thévenet Louis, P, 9, 17 Thévenet Pierre, P, 17 Tytgat Edgard, P, 9, 17, 18 UbacRaoul, P, 11+ Van Anderlecht Engleben, P, 11+, 12 Van Biesbroeck Jules-Pierre, D, 7 Van de Velde Henry, A, 7 ; P, 5 Van de Woestijne Gustave, P, 8 van den Abeele Remy, P, 10+ Van den Berghe Frits, P, 8, 10 Van den Kerckhove Godefroid, A, b Van der Stappen Charles, D, 7 Van Hoeydonck Paul, P, 13 Van Lint Louis, P, 11 + Van Rysselberghe Theo, d, 7 ; P, 5 Van Severen Dan, P, 15 Van Sumere Hilde, S, 15 Vandenbranden Guy, P, 11+ Vandercam Serge, P, 12 Vantongerloo Georges, P, 11 Verboeckhoven Eugene, P, 1 Verboeckhoven Louis, P, 1 Verduyn Jacques, S, 14 Verdyen Eugene. P. 5 Verheyden Isidore, P, 3, 5 Verheyen Jef, P, 13 Vermeersch Jose, P, 17 Verstraete Theodore, P, 8 Verwee Alfred, P, 3, 4 Vinche Lionel, P, 10+ Vogels Guillaume, P, 5 Wallet TafP, 17 Wappers Gustave, P, 2 Wéry Marthe, P, 15 Wienz Antoine, P, 2 Wijckaert Maurice, P, 11+ Willequet André, S, 11+ Wittevrongel Roger, P, 14 Wolfers Philippe, D, 1 Wouters Rik, P, 9 Wuidar Leon, P, 11+ La littérature de 1830 ä nos jours Les romantiques : Conscience Hendrik De Coster Charles Les naturalistes : Eeckhoudt Georges Lemonnier Camille Les symbolistes : Eiskamp Max Gezelle Guido Maeterlinck Maurice Mockel Albert Rodenbach Georges Van de Woestijne Karel Van Leerberghe Charles Verhaeren Emile Les régionalistes : de Prémorel Adrien des Ombiaux Maurice Gevers Marie Masson Arthur Nothomb Pierre Tousseul Jean Les surréalistes : Balthazar André Bury Pol Chavée Achille Dumont Fernand Marien Marcel Michaux Henri Nougé Paul Scutenaire Louis Vers 1930, quelques écrivains remar-quables explorent des voies diverses : Hellens Franz Owen Thomas Plisnier Charles Ray Jean Simenon Georges Steeman Stanislas-André En poesie, il faut citer : Caréme Maurice Périer Odiion-Jean Au theatre : Crommeiynck Fernand de Ghelderode Michel Sigrid Jean