Contre Lina La polyvalente" est iermee aujourd liui. Alerte a la bombe. De toute faeon, je n'irai plus. Je roste sous mes couvertures ä regarder la television. Avec mon Exactö, je grave sur mon bras les lettres de mon prenom: LINA. Je suis ma seule verite. Des gouttes de sang colorent ma peau, l'eau monte a mesyeux, Le sei de mes larmes va d^sinfec-rer Ja plaie. Je trace deux fois pour que cela reste en permanence. Le cadenas sur ma porte de chambre est secoue par linsistance de ma mere. Tu vois pas ce qui est ecrit sur la porte ! La paix, crisse de foile ! Depuis Jetux jours qu eile est enfermee thins sa chambre. Je saü que phu< j uistste. mains eile vouih-a sorlir. Depuis loujours, c 'est la reqle J or. Je ne peusc tout Je mcme pad enfoncer la porte. Je (his re-.)peel er Luid. Je vais thne atleuJre que cela passe, tiliendre qu eile sorle d elle-meme. Je ne lui Jirai pas que, Jepuu> loiujlemps, je rtfpete tin monologue: je m'excree ä lui dire que je luime. ma petite jille che'rie. Je conmiut lamplenr M ses reactions, je saL> la siolenee rh mi mots, fa puissance Je son siimee aussi. Je tie dirai rien. Elle a ßnalement reussi a Incruster le Amte rhu* mon cwur. File a fait tie mot une mere ratee. J en tenth convent la i'olv t)u th-reeteur sur le repotnkur. Pas Je noucelles Je Lina, encore. Par/ots, fit rouJrais quelle ne soil pas ma jille. Celle qui manque Je reste ici, je ne bougerai pas. Plus jamais. Je sortitat quand j'aurai grave le nom de toutes mes idoles sur mon corps. Personne tie voudra de moi. Je serai repugnanle, repoussante. Cette fois, ils attront une vraie raison de me liaTr. Je suis ignoble, je suis ia pire des garces. « Mademoiselle, si vous fakes encore linsolente vous sere?; expul-see ! » Wbuuu, j ai peur ! Ici, pas de directeur, pas d'eleves sutpides 111 de cosmus ou de participes passes. Pas dc mere tratnant dans la morde et qui se laisse engloutir dans le trou que je me creuse. Bile est trop lolle pour torn prendre la veVite. Je n'ai besoin de personne: je viens de nulle part. Rien ä ioutre de I'amour inconditionnel. AAa mere se laisse manger, rongee par toutes Ies peurs, IS lau! que je res Lite a 1'cm'ie A- part it: J'ai line jille, j'ai une title, me le repel er, encore. Je ckwiiu liefet er des plats coupe les pour Linn. Eile Jail se noürrir. Ii laut appeler Michel paar litt dire que je nepotirraipoj aller en Floriek avec litt. Litt dire qu 'itpentpartir tare mi jemnie, ltd parier de Lina qm.ru. t'a pas /rien. Lina qui a qitiiize au.i depais toujour.*. La dau/eur inlemporelle de Lina. Se.i eheeeti.x de bebe encore qtissatt/s nies doißls. Caehcrä nuijitle les tarmes qui me ponflenl les yettx. J'ai envie. Je pisse dans un coin de la garde-robe. Je ne sortirai pas d ici, pas avant que le monde entier soit parti. Je quitt erat ma chambre uniquemenr lorsque je serai seule sur la terre, Seule pour vrai, seule sans les autres. Un chat ou deux lechernnt mes jambes de teurs langues rugueuses. Mon nom sur ma peau, au eas ou je ne pourrais plus parier, au cas oü je perdrais ma langue maternelle. L'altente me rend falte. Je ne peux pa.i in 'asseoir det'anf ,a tit ttr le trot fair, la levee jendtte. Lempreinte M .*a mil in ,utr ma jo tie. Je sens com me une epce au travel's de ma gorge. J'ai soil. Je mache de la gommu, je vide le paquel. Je vats pester cacliee ici, jusqua ce qu'on me trouve. Peut-etrc pour roujours. Je vais men aller sans le dire. Je ne vm$ pas plcurer. Ma mere ne doit pas penserque fe me laisse manger par la peur. La peur paralyse. Je suis un build oxer, un indestructible de metal. Je monte le volume de la television ; lei musique dans tons les recoins de ma cliambre, dans les losses de ma tete, pour ne pas m entendre claquer des dents. La lune s'est levee, les cliattes en chaleur s'epon-monent. Ales doigts amour de mes poigncts, I'Lxaeto e litre mes doigts. L'auhe point a t horizon. Jc n 'arrive pno a A'verrouiller la porle d'entree. Me concentrer. La dedans le Iron deia serrure. J a; mal an eaur. La television burle otifus l'auhe. «I Ana I -