La lettre _l«T>[i] En initiale + consonne : \dée [ide], tie [il] Entre consonnes : difficile [difisil], eilte [elit] (1+ M et N, voir p. 65) En finale : aussi [osi] Le tréma indique que la voyelle précédant le [i] se prononce indépendamment; - apres voyelle > [i]: ma'is [mais]; - entre deux voyelles > [)] i.paien [paje] ; - en finale > [i] : hai [ai]. Les groupes IL et ILL ILL en in in ale > [il] : illegal [i legal] ou parfois [illegal] voyelle + ill + voyelle ou voyelle + 1l en finale '. - AILL ou AIL > [aj] : paillasse [pajas], rail [Raj] ATTENTION ! le mot aile se prononce [f.l], tandis que la forme a ilk du verbe alleret le nom ai! se prononcent tous deux [aj] - EILL ou EIL > [tj] : oreille [OREJ], rival [RevEJ] - EUILL, UEILLou EUIL> [cej] : feuille [foej], cueillir [kcejiR], ceil [cej] - ILLE > [ij] : famille [famij], auille [kij] Exceptions : ville, mille, tranquille, distills > [vil], [mil], [makil], [distil], et derives Pour certains mots comme oscitle, I'usage n'est pas fixe*. On dit [osile] ou [asije]. - OIL : dans les mots en -oil, c'est le groupe Ol qui a priorite sur le groupe IL : poil [pwal], poilu [pwaly], toile [twal], voile [vwal] - OUILLE ou OUILsont tres frequents. OU garde sort timbre [u] et ILLEou IL represented [j] : grenouille [gRSnuj], debrouilk [debRuj], fenouil [fanuj] - UlLLse rencontre rarement. Le U devient alors une semi-consonne. Le I garde son timbre et il est suivi d'un yod : aiguille [egl[ij]. II en est de meme a I'interieur d'un mot, comme dans cuiilere [kqiJE:R],;u//feJ [3l|iJE] - UIL > [l(il]: huilier [u,i!je], tuiller [tLjilje] et leurs derives llya devient [ja] dans le francais courant familier 54 A Phonétique du FLE consonne + IL en finale i [il] dans ami, bab'ú, Brésil, dl, fil [i] dans baril, cheiril, fusil, gentil, gril, nombril, outil, persil, sourcil. Mais ces derniers se prononcent parfois avec [I] final. Exercices (réponses p. 119) Questions 1. Résumez les prononciations du groupe ILLE en finale. Exemples. 2. Récrivez phonétíquement les mots suivants en séparant les syllabes : renter, trier, abeille, ail, pilier, pilier, failli, piano, trio, nouille. Transcription 1. paten, rail,feuille,fenouil, aiguille, tuilier, cueille, raille, gentil, hai. 2. II y a de I'ail, du fenouil, du persil et des feuilles d'oseille. 3. Elle a des cils et des sourcils qui lui donnent lair gentil. 4. Lucile est une fille gentille qui se débrouille bien en vilte. 5. J'ai de mauvaises oreilles. 6. J'ai sommeil. Réveillez-moi demain matin. 7. Soyez gentil, restez tranquille! 8. La ville d'Emile est bien tranquille 9. J'ai mal á I'oeiL Je deviens myope. 10. En juíllet, ily a des grenouilles. Combinaison de i avec d'autres voyelles Al, AIE, El > [e] ou [e] Les sons represents ä I'origine se sont amalgames au cours des siecles et ont aujourd'hui un timbre unique, [e] ou [e]. Leur representation est encore sous forme de digraphes. Mais ce ne sont plus des diphtongues** puisque les deux lettres representent maintenant un seul son : j'irai [3iRe],//'ra/s [$'\R£],j'aie [3?], va'me [vsn], veine [ven], neige [ne:3], I + I > fj] ou [ij] Ce groupe se trouve surtout dans certaines formes verbales rares: vous etudiiez [etydije] Si I'on compare le present de Pindicatif du verbe sourire avec ses formes a Timparfait de I'indicatif et au present du subjonctif (ces deux dernieres sont semblables), on devrait avoir deux syllabes dans le premier, vous souriez [su-RJe] La lettre I 55 et trois dans les deux autres, vous souriiez [su-Ri-je]. Le mecanisme ne joue que pour les deux premieres personnes du pluriel des verbes rire et sourire et dans les verbes a terminaisons en -ier, apprecier, manier, nier : J'aimerais que vous appreciiez [vuzapResije] mon geste. De meme, le present vous cueiilez [koe-je] s'oppose a I'imparfait de I'indicatif et au present du subjonctif qui ont deux [j] : // faut que vous cueilliez [kcej-je] despomtnes. Ces oppositions, qui sont cependant phonologiques, tendent a disparaitre dans la langue commune. En general le contexte donne assez d'indications pour que ces differences phonetiques assez subtiles soient negligees. .11. Ol Ol est un digraphe ** qui represente deux sons, mais ces deux sons ne sont ni [o] ni [i]. lis se sont amalgames pour devenir la semi-consonne [w] et la voyelle [a] : noix [nwa], croire [lcRwa:R]. Seul oignon esc prononce [an5] dans presque toutes les regions. Ul Se reporter au paragraphe U + IL, plus haut, et ä la lettre U (p. 95). I + voyelle en initiale ou aprěs consonne prononcée > [j] iambe [jä:b], hier [je:r] piano [pjano], dévié [devje], malaria [malaRja], Sioux [*sju] Mais s'il est precede de deux consonnes prononcées, le I reste prononce et il est suivi d'un yod [j] : plié [plije], trier [tRije], ouvrier [uvRije], oublieux [ublijo]. On retrouve lá cette difficulté du francais pour lequel une suite de trois consonnes (en fait il s'agit ici de deux consonnes + la semi-consonne yod) présente toujours un probléme d'articulation. es nt aujourd'hui ; de digraphes. -t maintenant i« [etydijej ■ sc ses formes ä ucK derniěres sont ms souríez [su-RJe] Le son [j] tombe dans ('interjection eh bien ! souvent reduite ä ben dans la conversation familiere et on entend [be], II ne tombe pas dans sa forme adverbiale comme dans il est bien arrive ou bien sür, saufen milieu rural. Notez que le [i] de qui, devant un mot commen^ant par une voyelle, tombe souvent en francais commun. On entend dire C'est tut qu'est [ke] au lieu de qui est [kie], qu'avait au lieu de qui avait, etc. II n'y a alors pas de difference entre les pronoms relatifs qui (sujet) et que (objet). Dans certains cas, en particu-lier avec les verbes transitifs directs, il n'y a aucun moyen de savoir quel est le sujet ou le complement du verbe. C'est lui, le patient qu(i) attend le docteur (c'est le patient qui attend) se prononce fkatä], de la meme facon que dans C'est lui le patient qu'attend le docteur (c'est le docteur qui attend). Cependant ce cas est rare car la seconde structure appartient au style ecrit alors que la premiere appartient ä la langue orale quotidienne. Par ailleurs, du fait qu'avec la plupart des verbes il n'y a pas d'ambiguite, tout le monde accepte sans s'offusquer, dans le francais familier, une phrase comme : Donne-moi la feuille qu'est sur la table. 56 A Phonetique du FLE l_e [i] disparait souvent aussi dans le mots/, surtout dans des expressions cou-rantes comme a tu veux, qui se prononce [styvo] dans la langue familiere. II ne faut pas s'en etonner £tant donne la proximite du point d'articulation des trois phones en contact. En effet [s] (consonne alveolaire) et [t] (consonne apico-dentale) sont tres proches de Tarticulation du [i] (voyelle tres fermee), d'ou la facilite a glisser du [s] au [t] sans articuler le [i]. La disparition du [i] de si est marquee dans l'6criture par une apostrophe, lorsque si precede //: s'il [sil]. II est curieux que, justement, dans la langue par-lee, on le restitue souvent: si il vient [siivje] au lieu du s'ilvient, plus academique. II s'agit d'un renforcernent. Si il [siil] semble mieux marquer la condition que s'il [sil], Exercices (reponses p. 119) Questions 1. Est-ce que I est toujours une voyelle ? Donnez des exemples. 2. Quel est l'effet produit par la repetition du [i] dans ce vers de Racine : « Tout m'ennuie et me nuit et conspire a me nuire » ? 3. Savez-vous ce que dit le moineau francais quand il chante ? Et en anglais, en allemand, en arabe, etc. ? 4. D'ou vient l'expression : « Mettre les points sur les i » ? Transcription 1. Je sais que Raymond vient au mois de mat. 1. J'irais Hen cueillir des cerises a Corbeii 3. La neige tombait parfois jusqu'en avril ou tnai. 4. //faut que I'ouvrier aille en Haiti. 5. Madeleine s'en va ailleurs avant la chute desfeuilles. 6. Camille a cueilli des jonquilles. 7. Mais il les a oubliees sur le piano. 8. Un conseil de Ronsard, poete de la Renaissance: 9. « Cueillez, des aujourd'hui, les roses de la vie » ! 10. Merci, Emilie. Je me debrouille bien en ville. Virelangue « II etait une fois, dans la ville de Foix, un petit bonhomme de foi qui disait: Ma foi, c'est la derniere fois que je mange du foie dans la ville de Foix. »