Greta Thunberg Greta Thunberg, née le 3 janvier 2003 à Stockholm, est une militante écologiste suédoise pour la lutte contre le réchauffement climatique. Elle proteste à l’été 2018 devant le Parlement suédois, à l'âge de 15 ans, contre l'inaction face au changement climatique. En novembre 2018, elle lance la Skolstrejk för klimatet (« grève scolaire pour le climat »). Le mouvement se propage dans le monde entier après son discours à la conférence de Katowice de 2018 sur les changements climatiques (COP24), en décembre de la même année. Elle reçoit plusieurs prix et distinctions pour son militantisme. Elle fait la couverture du magazine Time en mai 2019, qui lui décerne le titre de personnalité de l'année 2019. Des médias décrivent son impact sur la scène mondiale comme l'« effet Greta Thunberg ». Jeunesse et formation Née le 3 janvier 2003 à Stockholm, Greta Thunberg déclare avoir commencé à s'intéresser au changement climatique à l'âge de neuf ans. À onze ans, à la suite d'un épisode dépressif de huit mois, un syndrome d'Asperger, un trouble obsessionnel compulsif, un trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité et un mutisme sélectif sont diagnostiqués chez elle. Elle gagne — en mai 2018 — un concours d'écriture sur le climat à la suite duquel elle rencontre Bo Thorén, « militant écologiste de la première heure », dont l'association, Fossil Free Dalsland, créée en 2013, cherche à mettre fin aux industries fossiles dans le Dalsland. Sa biographie Scener ur hjärtat est publiée le 24 août 2018, quelques jours après le début de sa grève. Elle est rédigée par ses deux parents, sa sœur et elle-même : à la suite d'une dépression, elle dialogue avec ses parents au sujet de ses craintes sur l'environnement et le réchauffement climatique. Elle devient végane, influençant sa famille : son père devient également végane, et sa mère s'en approche. Elle refuse les achats non nécessaires puis cesse de prendre l'avion à l'âge de 15 ans ; sa famille fait de même. C'est dans sa famille qu'elle se serait rendu compte de sa capacité à convaincre les autres. Grève du vendredi Greta Thunberg est en mai 2018 l'une des lauréates du concours organisé par le Svenska Dagbladet proposant aux jeunes Suédois d'écrire un article sur le climat à l'intention des jeunes. Elle y décrit sa peur du réchauffement climatique. Dans une lettre, elle explique que ce concours lui a permis d'être contactée par « un groupe de personnes, surtout des jeunes, qui voulaient faire quelque chose au sujet de la crise climatique ». Selon Greta Thunberg, Bo Thorén, qui participe avec elle et d'autres jeunes militants à des réunions téléphoniques, émet plusieurs idées dont « une idée vague d’une grève scolaire (que les écoliers fassent quelque chose dans les cours d’école ou dans les salles de classe), inspirée par les étudiants de Parkland qui avaient refusé d’aller à l’école après la fusillade. » Elle aime l'idée et essaye de faire en sorte que d'autres jeunes se joignent à elle, mais eux pensent qu'une marche aura plus de résultats. Elle planifie alors la grève scolaire seule et ne participe plus à des réunions avec le groupe. Le 20 août 2018, jour de sa rentrée en neuvième année dans une école de Stockholm, Greta Thunberg fait le piquet de grève devant le Riksdag (Parlement suédois), et explique aux journalistes conviés qu'elle n'ira pas à l'école jusqu'aux élections générales du 9 septembre 2018. La Suède venait alors de vivre une canicule avec des feux de forêt sans précédent. Elle exige que le gouvernement suédois réduise les émissions de dioxyde de carbone d'origine anthropique, comme prévu par l'accord de Paris. Elle reste assise devant le Parlement suédois chaque jour durant les heures d'école. Elle appelle, sur sa pancarte, à une « grève de l'école pour le climat ». Son histoire est reprise par les journaux internationaux. Après l'élection, elle continue de manifester chaque vendredi. Sur Twitter, elle utilise les hashtags #Klimatstrejka, #ClimateStrike et #FridaysforFuture. Elle participe à la manifestation Rise for Climate devant le Parlement européen à Bruxelles. À Londres, elle participe à la « déclaration de rébellion » (de désobéissance civile) organisée par Extinction Rebellion. Le principe d'une grève scolaire le vendredi — Fridays for Future — retient l'attention des médias de la planète. Il trouve des déclinaisons dans d'autres pays : aux Pays-Bas, en Allemagne, en Finlande, au Danemark, au Luxembourg , en France, en Espagne et en Australie. En Belgique, elle inspire Anuna De Wever et Kyra Gantois, qui lancent une grève des jeunes en s'inspirant de son action. En Australie, où les écologistes sont en butte à l'importante industrie nationale, des milliers d'élèves inspirés par Thunberg font la grève scolaire le vendredi, malgré la remarque de leur Premier ministre Scott Morrison qui déclare au parlement : « ce que nous voulons, c'est l'apprentissage dans les écoles et moins de militantisme. » Au total, en novembre et décembre 2018, plus de vingt mille étudiants avaient organisé des grèves dans au moins 270 villes de pays comme l'Allemagne, l'Australie, l'Autriche, la Belgique, le Canada, le Danemark, les États-Unis, la Finlande, le Japon, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suisse. (...) Défense de la neurodiversité À plusieurs reprises, dont le 2 avril 2019, à l'occasion de la journée mondiale de la sensibilisation à l'autisme, Greta Thunberg décrit sa forme d'autisme comme un « super-pouvoir » : « sans mon diagnostic, je n’aurais jamais commencé la grève de l’école pour le climat. Parce que j’aurais été comme tout le monde. Nos sociétés doivent changer, nous avons besoin de personnes qui savent sortir des sentiers battus et nous devons commencer à prendre soin les uns des autres. Et accepter nos différences ». Sa publication est aimée presque 200 000 fois sur Instagram. L'Agence Science-Presse souligne à cette occasion que l'intérêt spécifique de Greta Thunberg, une particularité courante chez les personnes ayant des troubles du spectre de l'autisme, est le climat ; l'article en conclut que « l’idée que des gens comme Greta Thunberg puissent avoir des regards perspicaces, non en dépit de l’autisme mais grâce à lui, gagne du terrain, dans le contexte d’un mouvement global pour honorer la neurodiversité ». La journaliste du New Yorker Masha Gessen écrit : « La protestation de Greta a un double objectif. Cela attire non seulement l'attention sur la politique climatique, comme elle le souhaitait, mais montre également le potentiel politique de la différence neurologique ».