Bordeaux, vélos et couloirs à autobus : apprenons à nous entendre Michel Baillard, « Vélo-Cité Bordeaux », http://fubicy.org/ Fin décembre 2001, Vélo-Cité obtenait l’ouverture aux cyclistes de tous les couloirs à autobus de Bordeaux. L’arrêté municipal était clair sur les motifs ; « Considérant que la sécurité des cyclistes peut être mieux assurée dans un couloir réservé aux transports en commun que s’ils sont intégrés à la circulation générale… » Cette décision ne faisait que légaliser une pratique illicite, mais courante. D’autres villes ont précédé ou suivi Bordeaux et nous ne saurions trop pousser les retardataires à faire le siège de leur municipalité pour obtenir ce progrès qui ne coûte à peu près rien et rapporte gros. Il suffit de panonceaux « vélos autorisés » sous les panneaux « bus », et, comme à Bordeaux, d’ajouter le pictogramme vélo à côté de la mention « bus » peinte au sol. Quand le couloir fait entre 4 et 4,50 m, pas de problème, mais quand il est étroit (3 m), il faut cohabiter, car il n’est pas toujours possible de les élargir, la voirie étant ce qu’elle est. Et cette cohabitation devient parfois conflictuelle, voire dangereuse, entre cyclistes et conducteurs de bus. Commence alors l’éternelle querelle : c’est pas moi, c’est l’autre, dont il faut sortir. Il y a des chauffeurs de bus irascibles et mal lunés. A leur décharge, constatons qu’ils font un métier stressant, qu’ils ont un horaire à respecter, autant que faire se peut, et qu’ils ont la loi du nombre pour eux (des dizaines de passagers impatients d’arriver au but). Il y a aussi les cyclistes pas très futés, adeptes du « j’y suis, j’y reste », qui ne se sentent pas gênés de s’engager dans le couloir, juste devant l’autobus (j’ai le droit), qui n’ont pas l’intelligence de se serrer à droite au premier carrefour venu pour se laisser doubler (y a pas de raison), quitte à perdre une poignée de secondes, ou de sortir du couloir. Pourtant, commencer la journée en faisant un petit signe au bus qui suit, je me serre à droite et je ralentis pour te laisser passer, ou je dégage à gauche, c’est se mettre de bonne humeur pour quelque temps, surtout quand le chauffeur répond par un autre petit signe en passant (c’est du vécu – fréquent – de l’auteur). Tout ceci, diront certains, c’est bien joli, mais c’est faire la morale aux cyclistes, mais quid des chauffeurs de bus ? Tout simplement parce que Vélo-Cité s’adresse aux cyclistes, pas aux conducteurs ! Tirons donc les premiers, Messieurs les cyclistes. En donnant l’exemple de la courtoisie, nous pouvons au moins contribuer à éviter la propagation d’un réel ras-le-bol dans les dépôts. Quand aux passagers d’un autobus roulant à 15 km/h sur 500 m derrière un cycliste fatigué, mieux vaut leur parler d’autre chose que de vélo urbain (mais pour le savoir, il faut parfois quitter la selle pour prendre l’autobus). Partageons la rue dans le respect des autres, c’est la solution pour l’avenir.