Finalement, ils enlevent de la petite piece tout ce qui s'y trouve et doivent reconnaitre que le collier a disparu. Sans perdre de temps, la comtesse fait prevenir le commissaire Valorbe. On lui raconte ce qui se passe et aussitSt il deniande : - Etes-vous surs que personne n'a pu traverser votre chambre cette nuit ? - Completement, repond le comte. J'ai le som-meil tres leger. Et j'avais ferme la porte de la chambre. j'ai tourne la clef quand la bonne de ma femme a frappe. - II n'existe aucune autre issue que la porte pour entrer dans la petite piece ? - Aucune. - Pas de fenetre ? - Si, mais il est impossible de I'ouvrir. - Je voudrais le controler... Le commissaire voit qu'il y a un meuble devant la fenetre ; il ne la cache pas sur toute sa hauteur mais empeche qu'elle s'ouvre. - II y a deux etages au-dessus, dit le comte, mais un filet en fer empeche que Ton puisse descendre jusqu'ici. C'est pourquoi la cour est aussi sombre. En deplacant le meuble, le commissaire peut noter que la fenetre est fermee, ce qui ne serait pas possible si quelqu'un etait passe par la. - Sauf, dit le comte, si le voleur est ressorti par notre chambre. - II n'aurait pas pu refermer la porte a clef, repond le commissaire. II reflechit un bon moment puis se tourne vers la comtesse : - Savait-on autour de vous que vous deviez porter le collier hier soir ? - Ce n'etait pas un secret. Mais personne ne sait que nous le gardons dans cette petite piece. Ä moins... - Ä moins ? dit le commissaire. Je vous en prie, c'est tres important. - Je pensais ä Henriette, dit-elle en regardant son mari. - Henriette ? Elle ne le sait pas plus que les autres. - Qui est cette dame, demande le commissaire. - Une amie d'enfance qui s'est fächee avec sa famille pour epouser une espece d'ouvrier. Ä la mort de son mari, je l'ai prise chez moi avec son fils. Elle ajoute avec une hesitation : - Elle se rend utile en faisant de petits travaux. Elle est tres habile de ses mains. - Et ä quel etage habite-t-elle ? demande le commissaire. - Au premier, comme nous. Mon Dieu ! J'y pense... La fenetre de sa cuisine ouvre... - Justement sur cette cour ! dit le commissaire. Conduisez-moi chez eile ! Henriette est occupee ä reparer un vetement tandis que son fils Raoul, un petit garcon de six ou sept ans, lit pres d'elle. Assez surpris de voir combien l'appartement qu'on lui a donne est pauvre et mal meuble, le commissaire l'interroge. Elle parait tres emue en apprenant le vol : la veille au soir, c'est elle qui a mis le collier au cou de la comtesse. - Vous n'avez aucune idee ? demande le commissaire. Le coupable est peut-etre passe par votre chambre. Elle rit car elle ne peut pas penser qu'on la soupconne*. - Mais je n'ai pas quitte ma chambre. Je ne sors pas, moi. I 12 13