V originále
De nombreuses études ont apporté la preuve que les corpus linguistiques de grande taille qui, idéalement, sont dynamiques, c’est-à-dire apportent de nouvelles informations au fil du temps, fonctionnent comme des outils performants pour la recherche d’occurrences et de contextes des néologismes. Or, le questionnement sur ce qui se passe à l’oral, qui est marginalement observable dans ces corpus web, reste à l’écart des recherches en néologie moderne. Nous proposons de croiser les méthodes de recueil des données (exploitation des corpus disponibles avec questionnaires auprès d’étudiants et d’autres âges de la population) afin de montrer la complémentarité des méthodes et de circonscrire la circulation des emprunts composés de l’élément binge- (p.ex. binge-drinking, binge-watching, binge-eating, etc.) en dehors de la terminologie des spécialistes des pathologies sociétales pour savoir quel impact ont ces comportements compulsifs dans les populations les plus concernées. L’hypothèse principale est que les Polonais, les Tchèques et les Français apprécient l’économie et l’expressivité de l’emprunt à l’anglais au détriment de l’usage des équivalents sémantiques autochtones. Un questionnaire au contenu identique dans les trois langues a été utilisé pour évaluer cette hypothèse.
In English
Numerous studies have demonstrated that large linguistic corpora, which are ideally dynamic, i.e. provide new information over time, are effective tools for researching the occurrence and context of neologisms. However, the question of what happens in speech, which is only marginally observable in these web corpora, remains outside the scope of research into modern neology. We propose to cross-reference data collection methods (using available corpora with questionnaires from students and other age groups) in order to demonstrate the complementarity of the methods and to circumscribe the circulation of borrowings containing the element binge- (e.g. binge-drinking, binge-watching, binge-eating, etc.) outside the terminology of specialists in societal pathologies in order to find out what impact these compulsive behaviours have in the populations most concerned. The main hypothesis is that the Poles, Czechs and French appreciate the economy and expressiveness of borrowing from English to the detriment of using native semantic equivalents. A questionnaire with identical content in the three languages was used to evaluate this hypothesis.